Ce vendredi 26 août, SMA a été remis à l’eau après un minutieux travail de vérification. Après avoir retrouvé sa quille, hier, le 60 pieds Imoca de Paul Meilhat a retrouvé les eaux de Port-la-forêt ce vendredi matin avant d’être remâté dans l’après-midi. Première navigation dès lundi pour le tout jeune papa et le bateau, fins prêts pour prendre le départ du Vendée Globe, le 6 novembre prochain.

Pour ces prototypes de l’extrême, une mise à l’eau est toujours un indicateur positif, et le retour à l’eau de SMA, désormais paré pour affronter les mers du globe, met un terme joyeux à huit mois de travail acharné.

Evaluer, expertiser, peaufiner, décorer

Le chantier estival qui vient de s’achever avait pour objectifs essentiels une vérification millimétrée de chaque élément et l’achèvement de ce qui n’avait pu être fait lors du chantier d’hiver, au cours duquel SMA avait été soigné des dommages subis lors de ses 20 jours d’odyssée entre les Açores et l’Irlande en décembre dernier.

Avant d’affronter les deux transats du printemps, The Transat bakerly et New York – Vendée (les Sables d’Olonne), les équipes de Mer Agitée et du team technique de SMA avaient stratifié, changé les gréements dormants et courants, le câblage et l’électronique, mais aussi les safrans et les outriggers.

Restait donc à effectuer ce qu’il convient d’appeler « un chantier Vendée Globe, résume Paul Meilhat. Tout a été démonté, révisé, la quille a été expertisée, on a travaillé sur les paliers de safrans, les systèmes de prise d’eau ; les gars ont modifié le câblage, peint les dérives, et caréné, ce qui n’avait pu être fait cet hiver, faute de temps ».

Mis en peinture cet été, le jeu de voiles flambant neuf Incidence DFi® est aussi paré de ses couleurs pour le Vendée Globe. Toutes les voiles ont été testées au cours du mois qui a suivi la 4e place de Paul Meilhat sur la transat New York – Vendée (les Sables d’Olonne), à l’exception d’une, qui sera livrée le 4 septembre. Ces voiles seront à nouveau testées lors de sorties spéciales entre les stages du pôle Finistère Course au large, auxquels le skipper SMA prendra part.

Un programme très dense

Les semaines vont s’égrener à grande vitesse jusqu’au 13 octobre, date prévue pour l’arrivée de SMA à Port-Olona, à la veille de l’ouverture du village de départ du Vendée Globe.

Lundi prochain aura lieu une petite navigation de test. De mardi à jeudi, Paul Meilhat retrouvera les pensionnaires du pôle Finistère pour le premier stage, sur un schéma habituel : navigation à la journée le mardi avec quelques exercices spécifiques, puis 24 heures de mer à partir de mercredi, le retour au port étant prévu jeudi midi. Enfin, un débriefing aura lieu à « Port Laf’ » vendredi 2 septembre au matin.

La semaine suivante, place à la formation météo au pôle Finistère, avant deux jours de réunion skippers aux Sables d’Olonne.

Le 14 septembre se tiendra la conférence de presse du Vendée Globe à Paris, une ou deux journées de formation météo étant également prévues la même semaine.

Du 23 au 25 septembre, SMA courra le Défi Azimut, avec une vingtaine de concurrents du Vendée Globe.

Un stage de préparation médicale spécifique au Vendée Globe aura ensuite lieu sur trois jours fin septembre. Les marins y apprendront un certain nombre de gestes de premier secours, les bonnes pratiques de traitement de certaines pathologies, la bonne utilisation de la pharmacie mais ils y apprendront également la manière de bien communiquer leurs symptômes à la terre.

Un dernier stage sur l’eau aura lieu du 4 au 6 octobre en baie de Port-la-Forêt avant de rejoindre les Sables d’Olonne, au plus tard le 14 octobre à midi.

IL A DIT

Paul Meilhat : « Mon état d’esprit est bon ! J’entame la dernière ligne droite fort de tout ce qu’il s’est passé sur l’année écoulée : les deux transats, les stages de l’an dernier, les navigations avec Michel (Desjoyeaux), le travail intense des équipes en chantier. Je ne vais pas aborder les stages à venir dans l’optique de progresser, parce que c’est trop tard, et j’ai déjà appris énormément de choses en un an et demi. Je vais m’appuyer sur ces sorties en mer pour organiser mes pratiques, automatiser les manœuvres et maîtriser ma manière de naviguer dans des fonctionnements relativement simples. Il faut que tout ce que j’ai appris cette année entre dans des cases. En rajouter, ce serait prendre le risque de me brouiller l’esprit, alors que je suis très attaché au fait de naviguer avec fluidité, en étant relâché. Pour nourrir mon imaginaire positif, je garde en mémoire mes deux transats du printemps, que je termine deux fois à la quatrième place, et cette sensation de bien-être qui m’accompagnait lorsque j’étais sur mon bateau. Mais il est difficile de ne pas sentir qu’il se passe quelque chose de différent actuellement, avec une pression nouvelle : il va y avoir énormément de choses à gérer, tout est plus compliqué qu’à l’accoutumée, les attentes autour de moi sont plus fortes, l’avitaillement n’est pas le même, la préparation exige plus de temps… Il faudra que je sache aussi ne pas y perdre trop d’énergie ».

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