26 voiliers à bon port
Avec l’arrivée hier soir du Maxi trimaran Spindrift 2 devant le port de Québec, le plateau de la 9e édition de la Transat Québec Saint-Malo affiche complet. 26 équipages internationaux ont en effet répondu à l’appel de la plus grande et de la plus originale course transatlantique d’ouest en est. Ils s’élanceront dimanche à 13 heures locales, 19 heures françaises, pour 2 897 milles théoriques d’un parcours certes semé d’embûches, mais aussi chargé d’histoire et dont la complexité favorise tous les retournements de situation.
La Class40 en force
Avec 19 unités engagées, la Class40 laisse augurer d’une régate d’une rare intensité entre ses protagonistes aux embarcations les plus récentes et les plus performantes, et les voiliers d’une génération plus ancienne en quête d’aventure. Vainqueur en solitaire de The Transat bakerly en mai dernier, Thibaut Vauchel-Camus (Solidaire En Peloton-ARSEP) retrouve à Québec ses plus virulents adversaires, au premier rang desquels ses dauphins à New-York Louis Duc (CARAC) et un Phil Sharp (Imerys) revanchard après ses déboires techniques du printemps. Une des trois femmes de la course avec Catherine Pourre (Eärendil) et Dona Bertarelli (Spindrift2), Isabelle Joschke, contrainte à l’abandon entre Plymouth et New York alors qu’elle menait les débats, a réparé son Generali-Horizon Mixité à Saint-Pierre-et- Miquelon. Elle se présente à Québec avec des renforts de poids, Alain Gautier et Pierre Brasseur. Lutte d’hommes, mais aussi rivalités architecturales, cette 9e édition de la Transat Québec Saint-Malo va une nouvelle fois mettre en compétition les designs les plus performants du moment. Si les Mach 40 se présentent en force avec pas moins de 5 unités, ils savent les derniers Akilaria RC3, Pogo S3 ou plan Botin véloces et redoutables à toutes les allures. Les vents virulents qui balaient en cette fin de semaine la province de Québec pouvant permettre une rapide sortie du Saint-Laurent, le record de l’épreuve en Class40 détenu en 11 jours, 17 heures et 30 minutes par le duo Halvard Mabire – Miranda Merron pourrait vaciller.
Multi50 : Lamiré pour une confirmation
Brillant vainqueur en solitaire de The Transat, le Malouin Gilles Lamiré peut légitimement rêver d’une consécration en ses terres avec une nouvelle victoire en équipage cette fois. Ses équipiers Charles Mony, Gilles Goudé et un certain Yvan Bourgnon connaissent leur affaire et la route vers la Bretagne n’a plus de secrets pour eux. À l’exception d’Erwan Le Roux, contraint de laisser son FenêtréA Cardinal en chantier, Québec accueille le meilleur de la classe avec un Lalou Roucayrol (Arkema) plus déterminé que jamais et qui connait lui aussi les subtilités du parcours, et le Méditerranéen Thierry Bouchard qui maitrise désormais parfaitement son Ciela Village, l’ex-Maitre Jacques. Pierre Antoine et son vénérable Olmix se plaisent à jouer les outsiders.
En quête de record
Deux trimarans sont inscrits en catégorie Ultime. Et non des moindres. Spindrift 2, le plus grand trimaran de course au monde fait à Québec l’objet de toutes les curiosités. Son skipper Yann Guichard arrive avec un équipage aguerri qui a déjà à l’esprit une future nouvelle tentative contre le record du Trophée Jules Verne à l’automne, un tour du monde sans escale et en équipage. La Transat Québec Saint-Malo constituera plus qu’un galop d’essai, mais le retour en mode performance du Team Spindrift, avec pour aiguillon, la légitime ambition de s’approprier le temps record de l’épreuve établi voici déjà 20 ans par Loïck Peyron et Fujicolor II en 7 jours, 20 heures et 24 minutes. Un challenge que Sidney Gavignet et le MOD 70 Musandam Oman Sail souhaitent aussi relever. Moins véloce au grand large, le MOD 70 aura pour lui l’atout de la légèreté pour s’extraire peut-être plus rapidement que son gigantesque adversaire des pièges des 376 milles de navigation fluviale sur le Saint-Laurent.
L’aventure pour tous…
Le Guadeloupéen Luc Coquelin complète le plateau avec son monocoque de 50 pieds Guadeloupe Dynamique. Loin d’envisager une course anonyme, il pourra rivaliser avec la flotte des 40 pieds et notamment les unités vintage de la classe, Obportus3 à Olivier Roussey, Montres Michel Herbelin à Christophe Souchaud, ou Sirius à Stéphane Bry.
Un parcours chargé d’histoire à forte puissance évocatrice
La Transat Québec-Saint Malo, dans un souci d’équilibrer les dates d’arrivée, fera l’objet de deux départs distincts, le dimanche 10 juillet à 13 heures locales pour les monocoques de la Class40 et les Multi50, et le lancement des Ultimes mardi 12 juillet à 15 heures, les multicoques effectueront un parcours différent de celui des monocoques. Étant plus rapides et pour favoriser une arrivée de flotte groupée, ils devront, en plus de passer la bouée de Percé, contourner les Îles-de-la-Madeleine et le rocher du Fastnet au sud de l’Irlande, avant d’entrer à Saint-Malo.
Les monocoques et Multi50 franchiront les 5 marques de passages du Saint-Laurent, à Lévis, Rimouski, Matane, Gaspé et Percé, ainsi que Saint-Pierre-et-Miquelon avant d’entreprendre la traversée de l’Atlantique et faire leur entrée sur Saint-Malo.
2 897 milles nautiques, soit 5 365 kilomètres de course.