Top départ pour François Gabart
Cette fois, c’est la bonne ! François Gabart a attendu le premier jour de juillet pour s’élancer à l’assaut du record de la traversée de l’Atlantique Nord, propriété depuis juin 2013 de Francis Joyon en 5 jours 2h 56mn 10sec (26,2 nœuds de vitesse moyenne réelle). « Mon défi, c’est d’être performant d’entrée. Je suis comme un footballeur qui n’a pas joué depuis un mois et demi et doit rentrer à la 75e minute de jeu » précise le skipper du trimaran MACIF.
La fenêtre est ouverte
Parti jeudi matin de Brest pour rejoindre New York via Paris, le skipper de MACIF a retrouvé son trimaran vendredi matin, où l’attendait déjà une partie de son équipe. Un échange avec son routeur Jean-Yves Bernot, qui lui a confirmé que la fenêtre épiée depuis quelques jours était favorable, a donné le signal du départ : le trimaran de 30 mètres a quitté New York en début d’après-midi (heure locale) pour se diriger vers la ligne de départ, au niveau de la bouée d’Ambrose Light. L’occasion pour le skipper de reprendre la mesure de son bateau avant le passage de la ligne, officiel à 02h 18mn 45s heure française (vendredi 01/07 à 20h 18mn 45s sur place).
A la recherche du front
Le top départ donné, François Gabart s’attend à un début de traversée compliqué : « Les 24 premières heures sont assez incertaines, parce qu’il y a beaucoup d’instabilité liée à des conditions orageuses au large de New York. Il va falloir être opportuniste, jouer avec les orages pour essayer de trouver une bonne fenêtre de tir. » Pour cela, le skipper compte sur le talent de Jean-Yves Bernot : « Il a une grande expérience des records et de ce genre de bateau, il connaît toutes ces problématiques, c’est vraiment précieux. » La suite du programme ? « Après ces 24 premières heures, ça déroule plutôt bien : si tout se passe comme prévu, je me retrouverai dans du vent de sud-ouest à l’avant d’un front de 200-300 milles qui se déplace ouest-est. L’enjeu sera de parvenir à rester devant, parce que si je me fais rattraper, il n’y a plus de vent derrière. » Cela nécessitera de tenir une moyenne de 25-30 nœuds…
Etre bon d’entrée
François Gabart le sait : pour déposséder Francis Joyon du record de l’Atlantique, il se doit de naviguer au niveau qui lui a permis de remporter The Transat bakerly en mai : « Mon défi, c’est d’être performant d’entrée, il va falloir que je retrouve très vite mes repères sur le bateau alors que je n’ai plus navigué dessus depuis mi-mai. Je suis comme un footballeur qui n’a pas joué depuis un mois et demi et doit rentrer à la 75e minute de jeu. » Le tout sur un exercice qu’il découvre, cette tentative étant sa toute première à bord de son trimaran MACIF : « La grosse différence par rapport à ce que j’ai connu jusqu’ici, c’est que je n’ai pas d’adversaire à côté de moi pour me servir de repères. Là, je suis tout seul face à un chrono, la balle est dans mon camp. » Pour devenir le nouveau détenteur du record de l’Atlantique, François Gabart doit couper la ligne au large du Cap Lizard avant jeudi 07 juillet, 05h 14mn 55s (heure française).