Magic start !
Un départ magique qui restera dans les annales de La Solitaire Bompard Le Figaro.… Par 20 nœuds de vent, sur la mer verte du Solent, les 39 solitaires ont coupé la ligne devant le Royal Yacht Squadron au son des canons légendaires. Ceux-là même qui avaient donné le départ de la première coupe de l’America en 1851. Si le Britannique Alan Roberts (Alan Roberts Racing) a pêché par gourmandise en coupant la ligne trop tôt, Gildas Morvan (Cercle Vert), Vincent Biarnès (Guyot Environnement), Charlie Dalin (Skipper Macif) et Erwan Tabarly (Armor Lux) ont pris les devants d’une meute de figaristes très groupée. Cap à l’est vers Land’s End, la pointe sud-ouest de l’Angleterre en tirant des bords !
L’entame de cette deuxième étape de la 47e édition de La Solitaire Bompard Le Figaro restera ancrée dans les mémoires. Dans un décor splendide fait de voiliers de toutes tailles et de toutes sortes, du passage des cargos et du Red Funnel, du public venu en nombre au pied du Royal Yacht Squadron, les 39 skippers se sont élancés vers l’est. Objectif : la porte Radio France située à 10 milles au niveau de la cardinale nord Sconce. Sitôt coupé la ligne, les virements de bord se sont enchaînés rapidement avec le courant dans le bons sens. Dans ces manœuvres de changement d’amure parfois rocambolesques, Benjamin Dutreux (Team Vendée) a porté réclamation contre Nicolas Lunven (Generali) suite à un choc sans dommage entre les deux Figaro Bénéteau 2. Déjà deux groupes se sont formés sur cette remontée dans le Solent : celui emmené par Nick Cherry côté nord, et l’autre côté sud (le long de l’île de Wight) avec Gildas Morvan (Cercle Vert) en tête.
Nuit tactique en perspective
Le vent souffle pour 20 nœuds, et selon Météo Consult, devrait progressivement se renforcer autour de 25 nœuds avec une mer agitée. Les virements de bords vont donc se succéder tout en tenant compte du courant qui sera contraire dans six heures. En approche de Portland Bill, les marins devront donc avoir le bon flair pour naviguer là où il a le moins de jus. Les effets de pointe, les baies vont rythmer la première partie de la deuxième étape jusqu’à Wolf Rock. Encore du jeu et des écarts, encore peu de temps pour recharger les batteries, encore une belle étape de La Solitaire Bompard Le Figaro !
Les dix premiers à la porte Radio France :
- Gildas Morvan (Cercle Vert)
- Charlie Dalin (Skipper Macif 2015)
- Xavier Macaire (Chemins d’Océans)
- Thierry Chabagny (Gedimat)
- Vincent Biarnes (Guyot Environnement)
- Corentin Douguet (Sofinther – Un Maillot pour la Vie)
- Pierre Quiroga (Skipper Espoir CEM)
- Nicolas Lunven (Generali)
- Justine Mettraux (TeamWork)
- Erwan Tabarly (Armor Lux)
Ils ont dit avant de quitter Cowes
Erwan Tabarly (Armor Lux) :
« Je vais essayer de faire la même chose sur cette deuxième étape. Je me sens bien, je suis encore sur la vague de la victoire. Maintenant, il y a d’autres étapes, il ne faut pas rester sur cette euphorie. Il faut que je reste concentré, et que je navigue comme sur la première étape. Je ne vais pas regarder les copains, je n’ai pas beaucoup d’avance donc il faut que je me fixe sur ma course. C’est serré entre les quatre premiers, mais pour autant, on ne va pas se contrôler. Je vais essayer d’être devant… Ca va être compliqué d’aller jusqu’à Wolf Rock, il va y avoir du jeu, on sera au près et il y aura des renverses de courants à gérer car parfois le vent mollira à certaines pointes. Il y aura des passages délicats contre le courant. Ce ne sera pas simple jusqu’à Wolf Rock. »
Pierre Quiroga (Skipper Espoir CEM) :
« J’ai été bien aidé pour préparer ce départ. Mon papa est venu m’aider pour la nourriture, mon préparateur a fait un super boulot et j’ai été bien briefé en météo. J’ai pu me reposer à 100%. On va avoir du près jusqu’à Wolf Rock avec deux groupes qui vont déjà se détacher entre le large et la côte. Ce sera un premier tri. Le deuxième tri sera à Wolf Rock avec peu de vent et beaucoup de courant. Il y aura déjà des écarts je pense. Je suis à bloc pour rester devant face à ce Will (Harris) qui doit avoir envie de revanche. J’aimerais faire une étape dans les 15. Je ne connais pas du tout ce coin, le Four, la chaussée de Sein. J’ai juste fait un seul convoyage là-bas. Je ne connais pas grand-chose, mais je me faisais un monde de la côte anglaise et au final, ça s’est bien passé. Je cache bien mon stress, je ne comprends pas tout alors je suis en stratégie peace and love. Je vais essayer de m’accrocher à la fin du premier wagon. »
Damien Cloarec (SafeRail) :
« Il reste un peu de fatigue de la première étape qui a laissé des traces, ce n’est pas anodin de passer quatre jours en mer. On n’a eu que trois nuits de récupération derrière. C’est une belle deuxième étape qui nous attend avec un peu de vent au près au début, mais cela ne va pas durer. Ensuite, ce sera assez stratégique au niveau des pointes et des renverses de courants jusqu’à Land’s End, où cela devrait mollir un peu. Mais après, pour notre retour en Bretagne, une dépression va nous tomber dessus avec pas mal d’air. Et après spi plein pot le long des côtes de Bretagne nord pour une belle arrivée à Paimpol mercredi. Je reste super déçu du classement de la première étape, parce que j’ai la sensation d’avoir bien navigué, mais la météo, Dame Nature, en a décidé autrement avant l’arrivée. Maintenant, il faut prendre manche après manche et on verra à La Rochelle. »
Marc Noesmoen (Team Vendée Formation) :
« Il y a encore un petit peu de fatigue de la première étape. Mais je pense qu’on va vite reprendre le rythme sur ce deuxième parcours. Ce sera assez costaud. On va partir avec du vent dans le Solent au près. Comme sur la première étape, on va se faire un petit peu rincer, puis on arrivera dans la molle sur Wolf Rock. Ce que j’appréhende un peu plus maintenant qu’on connaît la Manche, c’est le chenal du Four, où il faudra jouer dans les cailloux, peut-être de nuit, et en plus avec du vent. Je n’y suis déjà allé que deux fois, une fois sur le Tour de Bretagne l’an dernier, et l’autre fois lors d’un convoyage. Le début de course va être très important avec des passages à niveau sur les timings de la renverse. Je me suis déjà fait avoir à cap Lizard sur la première étape et je ne voudrais pas rééditer. »
Claire Pruvot (Port de Caen Ouistreham) :
« J’ai super bien dormi, mais ensuite j’ai quelques soucis physiques au niveau du dos, qui ne sont pas tout à fait résolus, mais avec les médocs ça devrait aller. Là, à la sortie du Solent, va y avoir du jeu, mais il faudra faire attention, il y a beaucoup de trafic avec un vent autour de 15-20 nœuds au départ et puis il y aura de la mer dès la sortie du Solent, au niveau des Needles. Le mer sera formée et il faudra se ré-acclimater rapidement à des conditions assez costauds. Il y aura du jeu au niveau des placements par rapport à la flotte, avant un petit répit à partir de Wolf Rock. Il faudra alors savoir se reposer avant la dépression suivante très creuse, rapide mais musclée. Il va falloir bien préparer le bateau et être en forme pour bien passer ce moment là. Il faudra faire gaffe au matériel. Au niveau physique, je verrai comment ça évolue au fil de la course. Cette étape sera physique et va tirer sur les organismes. Mais, ça me plaît ! »
Martin Le Pape (Bellocq Paysages) :
« Je me sens bien reposé ! Je suis arrivé pas trop cramé de la première étape, je suis allé chez le kiné tous les jours, du coup, j’ai bien récupéré. Je suis motivé comme jamais pour cette deuxième étape. Il va y avoir encore du près, jusqu’à Wolf Rock et sûrement sur le début de la traversée de la Manche. Ensuite on abattra, on fera des zig-zags dans notre Bretagne chérie. C’est bête à dire, mais je suis content d’aller retrouver les côtes bretonnes, je les connais bien, il y aura des manœuvres à faire, des trajectoires à réussir et tout ça avec du courant. Ce sera encore une étape variée… Je suis confiant pour celle-ci , j’ai autant d’envie qu’au départ de Deauville. Il y a aura des passages à niveau, mais je pense que sera moins sélectif que sur la première parce qu’il y aura plus de vent. »
Vincent Biarnès (Guyot Environnement) :
« J’ai bien dormi cette nuit, je n’ai pas récupéré, mais comme d’habitude, on ne récupère pas vraiment après une étape de La Solitaire. C’était sympa d’être à Cowes, un haut lieu de la voile mondiale. En revanche, on a eu une météo bien british ! Le départ sera particulier, on a l’habitude de partir dans l’axe du vent entre un bateau comité et une bouée, là c’est un départ à l’anglaise entre la terre et une bouée de l’autre côté du Solent, avec du courant. Ce sera particulier. Il faut que je commence bien, comme à Deauville. Il faut être devant rapidement car ce sera important de dépasser les pointes en étant devant cette nuit. Ce sera une belle étape de Manche avec du vent, de la pluie et du courant ! L’arrivée à Paimpol mercredi midi, ça va être super pour moi particulièrement, qui suis des côtes d’Armor. J’ai à cœur d’arriver bien, je mise beaucoup sur cette étape. »