Paul Meilhat dans une nouvelle dimension
Après six mois de compétitions, de péripéties, d’émotions fortes, de chantiers prévus ou impromptus, de découvertes et d’apprentissage, Paul, en tant que marin, a le sentiment d’avoir beaucoup progressé. A l’issue des deux dernières transats en course, le bateau est en bon état. Son skipper est en confiance. La voie est dégagée pour les 5 prochains mois de préparation au Vendée Globe. Navigation, préparation technique, physique et chantier d’été sont au programme.
« L’horizon s’ouvre »
« Cela faisait 6 mois, depuis la Transat Jacques Vabre que nous courrions un peu après le temps. Mes deux dernières courses se sont bien passées sportivement. Il n’y a pas eu de problème technique, j’ai la conscience libérée par le sentiment du devoir accompli. L’horizon s’ouvre. Nous allons pouvoir reprendre un rythme « normal » avec des objectifs clairs à court et moyen termes. Cela crée un climat reposant, positif, stimulant ».
Dans la longue liste de choses que Paul a apprises ces derniers mois, il y a la teneur même d’un projet IMOCA, ses aléas, ses incertitudes, la nécessité de s’adapter sans cesse. Il lui fallait aussi, tout simplement, mieux connaître son bateau, apprendre à naviguer seul en course sur son monocoque de 18 mètres, se confronter aux autres et à lui même pour prendre de la consistance, de l’épaisseur. L’expérience de ces 30 derniers jours a été libératrice. L’homme et le marin ont pris une autre dimension.
« Tu ne seras plus le même »
« Tant que tu n’as pas vécu ça, que tu n’as pas navigué en solitaire longtemps sur ce genre de bateau, tu ne peux pas, sportivement, te projeter sur un Vendée Globe. Maintenant que je l’ai fait, j’ai l’impression d’être passé d’un rêve, à quelque chose de tangible. J’ai l’impression d’avoir fait mien ce projet. J’arrive à faire la part des choses, j’y vois plus clair. Je vais pouvoir nourrir mes entraînements et ma préparation météo avec tout ce que j’ai vécu en mer. Techniquement, aussi, je suis devenu un interlocuteur plus averti pour mon équipe. Marcus (Hutchinson, Directeur du programme SMA Course au large) me l’avait bien dit au départ de Plymouth : « dans un mois, tu verras, tu ne seras plus le même. Le projet ne sera plus le même, le regard de l’équipe et des autres sur toi aura changé ».
Cinq mois pour tout caler
C’est dans ce contexte très positif que Paul décompresse cette semaine, en contraste total avec la pression constante, l’attention de chaque seconde qu’ont exigé ses traversées en solitaire.
Reste que le programme de ces 5 prochains mois sera dense. Jusqu’au 15 juillet, SMA sera sur l’eau pour des opérations de relations publiques, des mises au point techniques, la réalisation des banques images , des analyses de performance et des tests de voile. Puis le bateau entrera dans son hangar pour un mois et demi de chantier. De son côté, Paul doit se reposer, récupérer, passer du temps en famille, se préparer physiquement et travailler la météo pour être aussi en forme que son bateau, lorsqu’il reprendra les entraînements fin août.
Dernier chantier avant le Vendée Globe
Les équipes techniques de SMA Course au large passeront l’été au service du monocoque bleu et blanc. Démontage, vérification complète, check des réparations effectuées cet hiver, révision de la quille, des safrans, changement du moteur et de nombreuses pièces d’accastillage (dont les winches) qui avaient l’âge du bateau, pose de l’antifouling. Un gros travail de calibrage de l’électronique et sur les réglages des pilotes automatiques sera effectué en amont et en aval, en navigation.
« Si l’on doit changer des choses, c’est maintenant, dit Paul. Ce qui est appréciable, c’est que nous avons le temps nécessaire pour tout valider et fiabiliser. Par rapport aux bateaux qui ont cassé pendant la transat New-York Vendée et qui doivent entrer en réparation, on va pratiquement gagner un mois de navigation. C’est très positif. L’objectif est que fin août, à la sortie de chantier, le bateau soit prêt, en configuration Vendée Globe. »
Repères :
- Convoyage du bateau des Sables d’Olonne à Port La Forêt vendredi soir
- Semaine du 20 juin : Jauge (pesée du bateau et test à 90°)
- Jusqu’au 15 juillet : navigations, RP, essais des nouvelles voiles, de nouveaux systèmes, calibration électronique et pilote, etc.
- 10 juillet-fin août : Chantier
- Septembre : 4 stages à Port La Forêt + Trophée Azimut à Lorient