Les Diam 24 dans le vent
Les premières courses de la Normandie Cup ont débuté ce matin au Havre avec deux parcours de type raid pour les Diam 24 qui ont ouvert le bal de ces quatre jours de régates en baie de Seine. Ils sont 16 équipages inscrits sur la Normandie Cup, dernière rencontre avant le Tour de France à la Voile, point d’orgue de leur saison. Cette ultime confrontation est donc essentielle pour les concurrents qui auront à cœur de prendre l’ascendant sur leurs adversaires. D’autant plus qu’à un mois du Tour et après plusieurs grands prix, même si certains équipages dominent la flotte, comme Team France Jeune, Lorina Limonade Golfe du Morbihan et Grandeur Nature Veranda, il est impossible de faire le moindre pronostic, sachant que derrière, ça pousse !
Des conditions très sportives !
C’est à 10 h 44 que Julien Bothuan, le président du comité de course, a lâché en baie de Seine la meute des 16 Diam 24 dans un vent de nord de 18 à 20 nœuds et une mer formée. Compte tenu de ces conditions, le Comité a demandé aux équipages de réduire la toile en prenant un ris.
« Ça va brasser ! » lâchait Pierre Leboucher d’Oman Sail, ce matin au briefing. « C’est un beau parcours le long des falaises » tempérait Nicolas Troussel du Crédit Mutuel de Bretagne. « On va pouvoir valider notre fonctionnement à bord avec du vent et de la mer ». Du côté du Team France Jeune, Erwan Fischer se réjouissait de ces conditions : «Venté, sportif, musclé, nous, on aime bien. On s’est entraîné en Bretagne tout l’hiver dans des conditions souvent plus difficiles, ça ne nous inquiète pas ». Même son de cloche au sein de l’équipage de Lorina Mojito-Golfe du Morbihan avec Riwan Perron : « C’est la dernière régate avant le Tour, le dernier check dans de grosses conditions. Il va falloir bien gérer les dépenses physiques parce que ça va tirer de ce côté-là. Mais c’est très bien ». Bernard Stamm, le skipper de Cheminées Poujoulat, confiait avoir une arme secrète pour cette journée particulièrement humide. Après négociations, il a accepté de nous la dévoiler : Des lunettes de piscine !
Ça commence fort !
Avec deux raids en ouverture, la Normandie Cup affiche une ambition que ne cachait pas Francis Le Goff, l’organisateur de l’événement: « Je vise tout d’abord la qualité sportive des régates, ainsi que le temps passé sur l’eau. Cela doit être le plus exploité possible en course, et ce, quelles que soient les séries ». Le directeur de la Ligue de voile de Normandie n’en oublie pas pour autant la convivialité à terre, un programme de festivités étant programmé ce week-end au Havre. Mais d’ici là, place au sport !
Le premier parcours, long de 24 milles, menait la flotte jusqu’à Fécamp, avec le courant favorable mais contre le vent… Un programme humide et tonique fait de virements de bords et de manœuvres multiples dans du clapot. Sur le chemin de Fécamp, deux bouées à contourner, l’une à Antifer et l’autre à Etretat avant une pause déjeuner, bien méritée, offerte par la Ville de Fécamp.
Le début de course a vu se dessiner deux options : au plus près de la côte pour les uns avec une série de virements ou, plus au large, sur un long bord bâbord amure en direction de la marque d’Etretat. C’est l’option la plus laborieuse, au ras des majestueuses falaises, qui a payé pour Lorina Limonade Golfe du Morbihan, Lorina Mojito Golfe du Morbihan et Oman Sail. Ils ont ainsi passé la marque d’Etretat devant l’ensemble de la flotte. Un avantage conservé jusqu’à Fécamp, puisque ce trio gagnant, après 2 heures 30 de course, a franchi la ligne d’arrivée en tête et dans le même ordre.
Kevin Peponnet (Lorina Limonade) :
« On a choisi de raser la côte pour s’abriter des vagues et du courant. Tout ça au près et au GPS pour ne pas toucher le fond. Il y a eu une sacrée série de virements, c’était très physique d’autant plus qu’il y avait plus de 20 nœuds de vent et pas mal de clapot. J’ai même eu le mal de mer… ».
Le départ du raid retour a été donné devant Fécamp. Même parcours, même punition, ou presque… Cette fois, le vent et le courant étaient avec eux.
Dès le top départ à 15 heures 44, la flotte, sous gennaker, a déboulé au portant à 20 nœuds, « ça fume sous les étraves » racontait Francis Le Goff. Ces machines glissent, surfent et volent, ce qui est diablement moins inconfortable qu’en remontant au vent et en tirant des bords mais beaucoup plus acrobatique ! Et les plantages et la casse à ces allures restent fréquents. Dunkerque Voile a d’ailleurs dû abandonner suite à une avarie de safran.
Sur cette course qui s’est jouée davantage sur la vitesse que sur la stratégie et les options, c’est encore Lorina Limonade qui a gagné ! Pour Quentin Delapierre, ces deux victoires se sont jouées dès le départ.
«Après, on est tout de suite dans le bon paquet. Même si techniquement les deux courses ont été très différentes, nous avons bien navigué dans les deux cas, beaucoup bossé et surtout rien cassé. Ces deux victoires c’est vraiment du bonus ! »
Deux victoires sur deux courses, la première marche du podium après cette journée de la Normandie Cup revient sans conteste à l’équipage de Lorina Limonade Golfe du Morbihan.