C’est fait. En bouclant le parcours de The Transat bakerly, Paul Meilhat a validé sa qualification pour le Vendée Globe et va donc pouvoir préparer sereinement la prochaine épreuve de la saison, la Transat New York – Vendée. Mais surtout, cette première traversée de l’Atlantique en solo lui a permis de continuer d’engranger de l’expérience.

On le sait, The Transat bakerly, n’a rien d’un parcours de santé. Héritière des transatlantiques Plymouth – Newport, elle propose un parcours exigeant, qui ne ménage ni les hommes, ni les machines. Tous ceux qui sont arrivés à New York ont témoigné de ce que cette course demandait comme énergie et comme rigueur pour en venir à bout. Paul Meilhat n’échappe pas à la règle.

Derniers milles difficiles

En contournant les Açores par le sud, le skipper de SMA, s’il avait fait le choix d’une route moins risquée au vu des fichiers météo, espérait pouvoir bénéficier de conditions plutôt favorables pour remonter vers New York. Il n’en a rien été. Dans une zone qu’il découvrait pour la première fois, en lieu et place du régime de sud-ouest relativement régulier espéré, Paul Meilhat a dû faire face à des vents extrêmement variables, tant en force qu’en direction, obligeant à d’incessants changements de voile. Pour corser sa fin de parcours, son pilote automatique est tombé en panne à 36 heures de l’arrivée. Dans ce secteur soumis à un fort trafic maritime, où les pièges de navigation sont nombreux, Paul a dû aller voler quelques instants de sommeil, restant le plus souvent rivé à la barre de son bateau. Au final, la récompense aura été d’aborder les rives de Manhattan de jour et de profiter du spectacle des gratte-ciels se profilant dans la lumière du soir.

Paul Meilhat :

« Quand je pense qu’il y a dix heures, j’étais par 30 nœuds de vent au près

Ce qui domine, c’est le bonheur et le soulagement. Savoir que je suis qualifié pour le Vendée Globe, c’est un premier pas que j’ai envie de partager avec l’équipe de SMA course au large et tous ceux qui m’ont soutenu, avec une mention spéciale pour les collaborateurs de SMA. C’était ma première course en solitaire en IMOCA et c’est un rêve qui se réalise.

Cette course est vraiment intense. La fin de parcours notamment est particulièrement dure. Les systèmes météo sont très instables, on se croirait en Méditerranée mais avec des températures vraiment froides. Du coup, avec la fatigue, on a l’impression de tout faire mal. J’ai vraiment le sentiment d’être allé au bout de quelque chose.

Pour corser le tout, sur la fin de parcours, ma centrale électronique qui commande mon pilote est tombée en rade. Du coup, j’ai découvert à nouveau la navigation à l’ancienne. Tant qu’on était sur un bord, j’arrivais à amarrer la barre et dormir un peu. Mais c’était vraiment compliqué dans les manœuvres.

Arriver à New York, c’est fabuleux : ce matin, j’étais encore à 60 milles de l’arrivée et j’ai vu le premier building, je pense que c’était la Freedom Tower du One World Center. Ensuite quand on arrive qu’on a la ville en face de nous, c’est fabuleux. Là, on est amarré au pied des tours de Manhattan avec juste derrière nous la statue de la Liberté, c’est incroyable… Je ne réalise pas encore totalement. »

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