La flotte profite de conditions de navigation clémentes et agréables avant l’arrivée d’un virulent système dépressionnaire. « Le vent est rentré à nouveau. C’est plutôt sympa. Ça ne va pas durer bien longtemps, mais on en profite. La dépression va se creuser devant nous. Là, j’avance à 22 nœuds, ça « foil » pas mal ! », confie Armel Le Cléac’h. La troisième nuit de course de The Transat bakerly est marquée par le joli coup réalisé par le skipper de Banque Populaire, qui donne toute la mesure de son monocoque IMOCA équipé de dérives foils.

Du côté des Class40 aussi, la nuit est aussi marquée par un changement de leader. Thibaut Vauchel-Camus (Solidaires en Peloton), qui a mis du sud dans sa route, a pris les commandes d’une flotte qui s’est dispersée en latitude en prévision d’une dépression attendue vendredi et qui occupe déjà toute les têtes. Ce vaste système promet de redonner un accent anglais à cette traversée de l’Atlantique qui emprunte des chemins atypiques. Pour autant, avant d’en découdre et de courber l’échine, les solitaires, joints cette nuit par téléphone, ne boudent pas leur plaisir d’être en mer dans des conditions agréables. Tous savent que les chemins qui mènent à New-York sont jalonnés de pièges et d’embûches et que rien n’est encore joué. Le leader de la flotte, Thomas Coville sur son Ultime Sodebo, progresse ce matin par 31° de latitude nord. Il lui reste 2300 milles pour pointer son géant au pied de Manhattan où il est attendu d’ici les cinq prochains jours…

Paroles de skippers

Yves Le Blevec (Ultime – Team Actual) :

« Ça va plutôt pas mal, dans de bonnes conditions de navigation. Je suis plutôt content. J’ai beaucoup de boulot. Nous n’avons pas eu des conditions très dures, mais il y a beaucoup de manoeuvres. Toute la garde robe y est passée. On met toujours un peu de temps à trouver le rythme mais je me sens vraiment en forme. C’est plutôt agréable de naviguer comme ça. On a plus l’impression d’être sur la Route du Rhum que sur The Transat mais ce sont des conditions plutôt agréables. Je suis en train de traverser une petite dorsale, ça va mollir. Il y a peu de vent et mer plate, tout va bien ! »

Armel Le Cléac’h (IMOCA – Banque Populaire) :

« Ça se passe bien. Il y a eu un système de transition à franchir. On l’a bien passé et le vent est rentré à nouveau. C’est plutôt sympa. Ça ne va pas durer bien longtemps ,mais on en profite. La dépression va se creuser devant nous. Là, j’avance à 22 nœuds, ça « foile » pas mal ! »

Louis Duc (Class40 – Carac) :

« On fait route au travers en attendant une petite dorsale et la dépression que l’on va chercher. La flotte est très étalée. C’est intéressant de voir ce que fait chacun. On a l’impression d’aller aux Antilles, mais finalement ça n’est pas ça. On essaie d’anticiper les toiles qu’il faudra mettre, ranger le bateau pour ne pas avoir de soucis. Tout va bien à bord. Je me repose pas mal dès que je peux. Je suis en pleine forme. »

Message du large

Erik Nigon (Multi50 – Vers un monde sans sida) :

« Mes premiers mots aujourd’hui sont pour Erwan (Leroux, ndlr) qui est un grand professionnel et avait préparé cette course pour la gagner comme il domine le Multi50 depuis quelques années. Les dernières 24 heures ont été ventées et j’ai pu vérifier que je suis bien amariné… Pendant que le vent jouait avec les 30 noeuds et que je finissait mon atterrissage sur le Cap Finisterre avec un ris et trinquette, je passais mon temps libre la tête dans le moteur à rechercher la fuite de gasoil qui transformait mon petit une pièce en patinoire olympique.Il y a une belle dépression qui vient à ma rencontre. On va passer à son sud et encore plus à son sud si elle est violente. On va se caler pour si possible ne pas avoir plus de 30 noeuds. »

 

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