« Prendre le temps de laisser monter la pression »
Le compte à rebours est lancé pour Erwan Le Roux et les autres marins engagés dans la 14e édition de The Transat Bakerly, la célèbre épreuve qui rallie la pointe sud de l’Angleterre à New York et dont la particularité est d’être rythmée par une succession de dépressions qui génèrent des vents de face. Ultime, Multi50, IMOCA et Class40, sont amarrés dans le port de Saint-Malo depuis mercredi, et tous se préparent désormais à prendre le départ du prologue de la course. Le coup d’envoi de ce warm-up est, en effet, prévu ce samedi à 20 heures. Le skipper de FenêtréA-Cardinal et les autres mettront alors le cap sur Plymouth, ville de départ de l’épreuve, et entreront ainsi encore un peu plus dans le vif du sujet.
Depuis la mise à l’eau de son bateau, le 10 mars dernier, Erwan Le Roux n’a pas chômé pour être prêt pour The Transat Bakerly, son objectif principal de la saison 2016, et aujourd’hui, il est à poste à Saint-Malo où les organisateurs de l’évènement lui ont donné rendez-vous, à lui et aux autres, pour quatre jours très animés avant le coup d’envoi du prologue, samedi soir, depuis le plateau de la Race, entre Dinard et le Môle des Noires.
« En étant ici, on rentre doucement dans la course mais on va prendre le temps de laisser monter la pression. Le départ de la course n’est que le 2 mai prochain, c’est-à-dire dans plus de dix jours. C’est plus de temps que ce qu’il va nous falloir pour traverser l’Atlantique ! Cela laisse la possibilité d’avaler encore un paquet de kilomètres en footing, de compter quelques carreaux à la piscine, mais aussi et surtout de recevoir les partenaires et de peaufiner les derniers détails à bord du bateau »
a commenté Erwan Le Roux qui a pu lister quelques points à ajuster d’ici au Jour J lors de son convoyage réalisé en solo entre la Trinité-sur-Mer et la cité Corsaire.
« J’ai pu voir certaines choses à améliorer un peu, notamment en termes de confort, même s’il n’y a pas eu des masses de vent », a souligné le navigateur qui a bénéficié d’un flux soutenu pour 20 nœuds au début avant de tomber dans la molle dans le Fromveur puis de terminer avec entre 4 et 8 nœuds de vent. « C’était plutôt mou mais entre la pointe Bretagne et Saint-Malo, j’ai pu tout faire sur un seul et même bord, ce qui n’était pas si désagréable. Au final, cela m’a permis de prendre mes marques, de tester mon organisation en cuisine, mes poufs et le moteur qui, manifestement, tourne bien »
a relaté Erwan Le Roux par ailleurs ravi du plateau des Multi50 composé d’Erik Nigon (Vers un monde sans sida), Gilles Lamiré (French Tec Rennes Saint-Malo), Lalou Roucayrol (Arkema), Pierre Antoine (Olmix) et lui.
Un sentiment étrange
« C’est plutôt bien. On va s’amuser c’est sûr. J’ai hâte de partir mais dans l’immédiat, j’éprouve le sentiment bizarre de ne pas être prêt en termes de préparation. Cela est lié au fait que d’habitude, les transats partent à l’automne et que l’on a déjà toute la saison dans les pattes pour s’élancer. Au final, je sais que je suis prêt et que mon bateau l’est aussi. C’est juste un ressenti assez étrange »
a noté le skipper de FenêtréA-Cardinal, qui n’a, évidemment et comme toujours, rien négligé dans sa préparation et qui vise la victoire à l’arrivée à New-York. Reste qu’avant ça, il va d’abord devoir boucler le prologue de la course, un run entre Saint-Malo et Plymouth, on l’a dit.
« Il n’y a aucun enjeu sportif mais l’idée est malgré tout d’arriver le plus vite possible dans le comté de Devon », a commenté Erwan qui sera accompagné de Quentin Lucet, Pierre-Antoine Morvan et Adam Currier, son préparateur, pour ces quelques milles entre la France et la Grande-Bretagne. Des milles qui devrait être avalés en à peine une dizaine d’heures. « Nous allons partir au près un peu appuyé dans une vingtaine de nœuds de nord-est puis progressivement, le vent va tourner au nord voire au nord-ouest ce qui signifie que plus on sera à la traîne, moins ça ira vite »
a conclu Erwan Le Roux.