Musclée comme une SNIM Dériveurs !
Après le mistral, c’est du sud-est qui s’invite sur la SNIM Dériveurs. Les 385 concurrents en Optimist ont attaqué la Coupe Internationale de Printemps dans un “petit“ baston, loin d’effrayer les uns et les autres. C’est plutôt le stress de la compétition qui semble nouer les estomacs. A l’arrivée, un peu de casse, quelques petits bobos, des larmes, mais surtout beaucoup de plaisir pris à naviguer. A la fois pour ceux qui visent les podiums, et pour les autres.
“Papa, il va pas être content…“
Une fois n’est pas coutume, la météo marseillaise joue des tours à l’organisation de la SNIM Dériveurs. Le vent de sud-est prévu de 17 nœuds moyens avec rafales à l’heure du briefing, monte très rapidement pour atteindre les 25 nœuds, puis 30, à l’issue de la mise à l’eau des 385 Optimist présents.
Entre temps, le quai se vide peu à peu sur le coup de 10h30, sous les derniers encouragements de papa et maman. Les premières larmes de la semaine coulent sur le visage de la petite Bretonne Solveig Laurent. Toute dernière sur le tarmac, elle se rend compte que sa bague de mat a disparu et pique un sprint, traversant le stade nautique, à chaudes larmes, pour en trouver une autre. Premier coup de stress du matin.
L’Antiboise Iona Wyper, aussi agile sur des skis que sur un Optimist, déchire sa voile, avant même de quitter le bassin du Roucas Blanc.
A peine sortis, les benjamins sont rappelés à terre. Pas de risque inutile avec le vent qui monte.
Les gros sandwiches poulet salade avalés à l’heure du petit-déjeuner ne seront pas de trop, à l’heure de disputer les trois courses prévues pour les minimes.
Rapidement, la petite Margaux Loup rentre en pleurs, endolorie, mais surtout angoissée. “Papa, il va pas être content…“ Bien entourée, la Messine, qui a mal derrière l’oreille, après avoir pris un coup de bôme, se calme peu à peu et se rassure après l’arrivée du grand-père. Sophia rentre aussi en larmes. Plus de peur que de mal, après un mauvais coup. Tombée en arrière, elle s’est retenue sur le coude. Elle déguste courageusement, mais repart les yeux secs. Un autre s’est fait une béquille et serre les dents, en attendant qu’on s’occupe de lui.
Quant au Niçois Samuel Enjalbert, malgré son arcade sourcilière en sang, il termine sa course à la 131e place, et débarque avec un grand sourire. Même pas peur…
Corinne Aubert (PRO) décide de ramener à terre l’ensemble de la flotte vers 12h45, après une course disputée pour les quatre groupes minimes, avant qu’un aperçu sur A ne soit hissé à 14h, marquant la fin d’une première journée où les minimes ont eu “de la sensation“. “Moi, ça ne me fait pas peur ce type de météo, surtout que je suis un peu lourd…“ Le Suisse Benjamin Dufour a pu apprécier les conditions météo, lui qui joue sa sélection en équipe nationale suisse. “J’aimerais bien entrer dans le groupe argent,“ soupire-t-il.
Demain, l’histoire devrait se répéter, de manière un peu moins virulente, avec la présence de ce même vent de sud-est et une quinzaine de nœuds moyens.
Des conditions idylliques pour disputer, non pas les trois courses prévues, mais quatre courses, histoire d’attaquer les phases finales, dès mercredi matin !
Et à la fin, c’est l’Allemand qui gagne !
Dans certains sports, on a l’habitude de dire, “qu’à la fin, ce sont les Allemands qui gagnent !“ Lui, il a été inscrit sur les listes de la CIP 2016, avec un petit drapeau espagnol (une erreur). Il a néanmoins vécu ses premières années sur la Péninsule, avant de passer huit ans en Allemagne. Aujourd’hui, il a posé ses valises à Genève, en Suisse. Son nom est Adrian Surroca ! Il le dit lui-même, “je cours pour l’Allemagne et j’espère gagner à Marseille !“ Malgré une timidité évidente, le jeune homme de 13 ans est convaincu de son potentiel sur sa première SNIM Dériveurs. Seul bémol, la fatigue emmagasinée ces derniers jours avant d’attaquer la compétition. “Je suis arrivé hier, vers 23h à la gare. J’arrive de Medemblik où je participais aux sélections nationales hollandaises. Et j’ai terminé premier !“ Il va falloir compter sur Adrian Surroca dans le groupe des favoris en minimes. A l’issue de cette première course, il termine 64e et peut aller se reposer, avant d’attaquer le copieux programme à suivre.
Sécurité : des paroles aux actes !
Avec près de 400 bateaux et autant de marins à accueillir et à gérer sur le plan d’eau, le Yachting Club de la Pointe Rouge s’est doté d’un dispositif de sécurité considérable. Xavier Mariani, chef de base de l’Y, en est l’instigateur. Explications : “Ce n’est pas simple d’accueillir 400 bateaux. Mais nous avons fourni un gros travail en amont, afin de répondre à toutes les problématiques qui pourraient se poser. On s’appuie avant tout sur les ressources humaines. Tout d’abord, la Municipalité, par l’intermédiaire de Didier Réault, a mis à notre disposition cinq moniteurs de la Ville de Marseille. On a également inclus des entraineurs de jeunes dans cette organisation. La loi dit que nous devons avoir 25 bateaux de surveillance. Nous utilisons 38 bateaux de sécurité au sein du dispositif, pour gérer au mieux la compétition.“ Et Xavier de conclure. “On connaît parfaitement la rade. Hormis le problème météo totalement inattendu ou un bateau extérieur qui traverse anormalement le rond, nous sommes capables de faire face à toute éventualité.“
Et du coup, avec ce vent fort, le dispositif de sécurité a su démontrer son efficacité. “Ils ont été au top“, s’exclame Corinne Aubert, qui a vécu une partie de la journée sous pression, et raconte : “Quand les benjamins sont rentrés à terre, le dispositif sécu’ des benjamins nous a rejoint sur le rond minimes. Dès le départ, on a des incidents. De la casse et des blessés… Le système mis en place a été appliqué à la lettre, malgré le stress qu’il peut y avoir sur l’eau. Dès que l’on avait un blessé, on appelait les pompiers et parallèlement, on le ramenait instantanément à terre.“
PACA, délégation de poids et de talent !
Forcément, en jouant à domicile, la délégation PACA, avec ses 80 coureurs représente le plus important contingent de compétiteurs sur cette Coupe Internationale de Printemps 2016. Forte d’un grand nombre de représentants, elle recèle de nombreux talents… qui connaissent parfaitement le site. Laurent Gaillot, Cadre Technique de la Ligue PACA résume : “Notre équipe se compose de 25 benjamins et 55 minimes, dont une quinzaine de filles, qui viennent tous de clubs situés entre Monaco et Carry-le-Rouet…“ Quid de l’objectif ? “On a des chances de podium dans chaque catégorie, insiste-t-il. “Et puis on est sur notre terrain de jeu. Forcément, un avantage.“
A noter que les clubs marseillais de l’YCPR, La Pelle et l’ASPTT, bien représentés, placent des coureurs dans les dix premiers, dès la première course.
Classement minimes CIP Optimist (après 1 course pour chacun des quatre groupes)
1/ Calixte Benoit (La Pelle – Marseille) 1pt
1er ex/ Lucas Treillet (ASPTT Marseille) 1pt
1er ex/ Tom Marsan (CN Biscarosse Olym) 1pt
1er ex/ Alexander Hubmann (SCM – Suisse) 1 pt
5e Thomas Faure (YCPR – Marseille) 2 pts
5e ex Thibaut Demai (ASPTT Marseille) 2 pts
5e ex Tangi Legoff (Loguivy Canot Club) 2 pts
5e ex Alexandre Auger (CN Claouey) 2 pts