Après quatre mois et demi d’un chantier très intense qui a consisté principalement à équiper le bateau de foils, Maître CoQ a été remis à l’eau ce jeudi 7 avril à Port-la-Forêt. A son bord, Jérémie Beyou naviguera dès la semaine prochaine, il effectuera des essais avec son équipe sur ce nouveau bateau optimisé qui recevra ses foils dès la mi-avril. Pour le skipper de Maître CoQ, il s’agit de se familiariser au plus vite avec l’utilisation de ces appendices en vue de sa première course de la saison, la New York-Vendée (Les Sables d’Olonne).

Un chantier XXL !

C’est avec une émotion teintée de fierté que toute l’Equipe Voile Maître CoQ a vécu ce jeudi à Port-la-Forêt la mise à l’eau du 60 pieds IMOCA à bord duquel Jérémie Beyou disputera le prochain Vendée Globe. La complexité du chantier hivernal, dont la majeure partie consistait à équiper le bateau de foils, aura en effet mis l’équipe technique dirigée par Pierre-François Dargnies (Philippe Legros, Laurent Arnould, Arnaud Hébert, Yann Lebreton) à forte contribution, ainsi que les six personnes dédiées au projet au sein du chantier CDK de Port-la-Forêt. Il a d’abord fallu retirer les anciens puits de dérives, puis combler les trous dans le bordé, avant de préparer structurellement l’implantation des puits de foils, construits chez Heol Composites puis intégrés en mars.

Dans le même temps, le bateau a été renforcé dans ses moindres recoins, y compris au niveau du mât, les efforts induits par les foils, qui lui donneront plus de puissance, se répercutant partout, un travail très poussé a également été effectué pour concevoir puis construire les systèmes de montée et de descente des foils. L’équipe technique de Maître CoQ s’est enfin concentrée sur les tâches plus « classiques » d’un chantier d’hiver, à savoir la révision de la quille, la mise à jour de l’électronique et l’inspection (et parfois le remplacement) de nombreuses pièces d’accastillage et de gréement.

« C’est largement le chantier le plus complexe auquel j’ai participé, résume Pierre-François Dargnies. Jérémie m’a accordé une grande confiance en m’en donnant la responsabilité. C’était passionnant, avec des décisions à prendre tous les jours, beaucoup d’interrogations liées à la découverte des foils. Chaque problème a nécessité des heures et des heures de travail pour trouver une solution. C’était forcément un peu stressant, mais nous avons réussi à finir le chantier dans le temps imparti. » Ce dont se réjouit d’ailleurs Jérémie Beyou : « Je suis très content du travail et de l’engagement de tous ceux qui ont participé à ce chantier. Dès le départ, j’ai senti une adhésion au projet qui n’a jamais faibli pendant ces quatre mois, personne ne s’est découragé malgré la difficulté de la tâche. L’histoire est déjà belle, reste à bien la continuer sur le Vendée Globe. »

L’apprentissage des foils débute

Le bateau mis à l’eau jeudi et soumis dès vendredi aux tests de jauge, il s’agit désormais pour Jérémie Beyou de se familiariser avec l’utilisation des foils, qui arriveront la semaine prochaine. Dans la foulée, le skipper compte participer au stage IMOCA organisé par le Pôle Finistère Course au Large, consistant en une navigation le 20 avril vers Saint-Malo où se dispute le 23 le prologue de The Transat (course à laquelle Maître CoQ ne participe pas), avant de rentrer aussitôt vers Lorient pour poursuivre des entraînements intensifs en équipe.

Jérémie ne s’interdit pas de faire une sortie en solitaire ou en « faux solo » de 24-48 heures, il se mettra ensuite en stand-by pour partir en convoyage et en équipage à destination de Newport, où aura lieu le 21 mai le prologue de la Transat New York-Vendée (Les Sables d’Olonne), sa première course de la saison, dont le départ sera donné le 29 mai. Jérémie et son équipe ont du pain sur la planche, mais le challenge est particulièrement motivant : « Tout le monde a hâte de voir ce que va donner le travail effectué cet hiver. Il y a forcément un peu d’anxiété, mais je suis convaincu que nous avons le bon package », conclut, confiant, le skipper de Maître CoQ.

ILS ONT DIT

Stéphane Sallé, Directeur Général de Maitre CoQ :

« C’est toujours un grand moment de remettre le bateau à l’eau, notamment après un chantier aussi lourd qui a engagé autant de moyens humains ; c’est la conclusion d’un travail d’équipe, une notion qui nous parle beaucoup chez Maître CoQ, parce que nous la vivons au quotidien au sein de l’entreprise. Il y a eu tellement de changements cet hiver avec l’installation des foils que cette mise à l’eau a presque valeur de baptême, en le visitant, j’ai vu Maître CoQ comme un nouveau bateau. Ce qui motive Jérémie, c’est la gagne sur le prochain Vendée Globe, cela passait par des foils, nous partageons totalement son état d’esprit, c’est un beau défi qui redonne de l’ambition au projet sportif par de l’innovation. »

Laurent Arnoult, préparateur technique et expert en composite au sein de l’Equipe Voile Maître CoQ :

« C’est une belle performance d’avoir réussi à tenir la date de mise à l’eau fixée en début de chantier, car c’est un peu comme si nous avions refait la moitié du bateau. Cette période a été passionnante à vivre techniquement, nous sommes maintenant ravis de retourner sur l’eau ! Je n’ai personnellement aucun doute sur la pertinence des choix qui ont été faits. A nous de continuer à bien travailler pour confier la meilleure machine possible à Jérémie.»

Romain Cachia, responsable du chantier Maître CoQ chez CDK Technologies :

« Mon rôle sur ce chantier était de coordonner les modifications composites autour de l’implantation des nouveaux puits de foils et les renforts liés à ces puits. C’était un projet complexe, parce que c’est la première fois que nous faisions de tels travaux sur un bateau déjà existant et parce que le système choisi par l’équipe de Maître CoQ était assez novateur. Nous avons hâte de voir le bateau naviguer avec ses foils. »

Laurent Tournier, Directeur d’Heol Composites :

« Je suis ravi de la collaboration que nous avons eue avec Maître CoQ sur la fabrication des foils, dans la mesure où nous avons été associés dès le départ à la conception et à la méthode de fabrication en relation avec l’architecte néo-zélandais Nick Holroyd. Le fait de travailler sur ces foils, sur lesquels nous n’avons pas encore beaucoup de recul, est à la fois passionnant et stressant parce que ce sont des pièces très difficiles à produire, c’est un vrai challenge innovant. En s’engageant dans cette voie, Maître CoQ fait figure de pionnier, j’espère que l’avenir lui donnera raison d’avoir relevé ce pari et de nous avoir fait confiance pour le relever. »

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