C’est encore sous génois dans les petits airs que la flotte de La 13e édition de la Transat AG2R La MONDIALE progresse au large du cap Finisterre. Le tandem Nicolas Lunven/Gildas Mahé à bord de Generali assoit ce matin sa place en tête du classement, 6 milles devant le deuxième, Agir Recouvrement (Hardy/Biarnès). Dans quelques heures, le vent de Nord-Ouest devrait rentrer permettant aux équipages d’envoyer les spis et glisser à vive allure le long des côtes portugaises pour un long bord de « sangliers », selon l’expression favorite des skippers dans ces conditions.

Ils sont impatients les marins. Diablement impatients de toucher le vent de Nord-Ouest qui leur permettra de glisser rapidement vers les Canaries. Car la nuit a été encore studieuse à bord des Figaro Bénéteau 2, le vent continuant à être instable en force et en direction. « On a du boulot sur les réglages. Les réglages de voile sont permanents, les réglages de mât aussi et il faut déplacer les poids. Il faut même déplacer le dormeur. » racontait Gildas Mahé (Generali) à la vacation de 5h. Sous génois, la flotte progresse entre 5 et 6 nœuds à la latitude de la Corogne à l’ouest du DST. Mais dans la matinée, les choses sérieuses vont commencer avec ce flux dynamique (20 nœuds) en provenance du Nord-Ouest.

50 milles entre Generali et Free Dom Services à Domicile

Dans ces conditions météo compliquées, les écarts se sont forcément creusés. Le couple, en mer comme à la ville, Tolga Pamir/Stephanie Jadaud, malade les premières 24 heures de course, a pris du retard. Tandis qu’en tête de flotte, les équipages continuent de jouer des coudes : Gedimat et Skipper Macif ne se lâchent pas d’une semelle. Ils se voient car à peine 1 mille les sépare. Il va y avoir encore du jeu sur ce « kilomètre lancé » : ceux qui réaliseront les plus belles trajectoires dans la brise sous spi se distingueront. Mille choses peuvent encore se passer…

VACATIONS / ILS ONT DIT

Gildas Mahé à bord de GENERALI (Extraits) :

« C’est encore irrégulier avec des petites molles mais on attend le vent plus fort. Nous ne sommes pas sous spi, on est sous génois. Il faut rester lofé sous génois pour se décaler légèrement vers l’ouest pour attraper le flux. La nuit a été studieuse. On a du boulot sur les réglages. Les réglages de voile sont permanents, les réglages de mât aussi et déplacer le poids. Il faut même déplacer le dormeur. On avait AGIR Recouvrement à l’AIS. Là, on l’a perdu, nous avons a dû le distancer un peu. Le trafic s’est calmé mais hier dans le nord du cap Finisterre, il y a en avait beaucoup. On n’est plus sur la zone de passage des bateaux. On a entendu quelques concurrents notamment MACIF qui appelaient des cargos pour s’arranger pour passer et savoir de quels côtés ils allaient se croiser. Ça permet de mieux gérer la sécurité.
(…) Le vent devrait rentrer courant de nuit, fin de nuit. Dans la journée, on passera normalement sous spi. Le petit front chaud qui perturbe un peu l’anticyclone avec des vents faibles devrait passer dans la nuit. Dans quelques heures, on va mettre le spi et partir au portant.
(…) ».

Charlie Dalin, skipper de MACIF (Extraits) :

« Tout va bien. On essaye d’aller récupérer le nouveau vent. On ne va pas tarder à envoyer le spi d’ici une heure ou deux. Ça va rentrer assez fort et ça va adonner vite. La mer s’est calmée. Il fait toujours froid la nuit et bon la journée. Vivement que l’on se retrouve un peu plus au sud ! Nous sommes très proche de Gedimat depuis le début de la course, on n’a jamais été à plus d’un mille et demi l’un de l’autre. On a toujours un lièvre pour se comparer. En plus, Gedimat est une bonne référence. Quand les conditions ne sont pas évidentes, ça permet de voir tout de suite si tu es bien réglé ou pas.
On a un peu raté le coche parce que la route de GENERALI était plus intéressante. On ne pensait pas passer aussi ouest du DST que ça. Les trajectoires sur lesquelles nous avons travaillé nous ont amenés à plonger sud. Du coup, c’est plus compliqué par rapport aux bateaux qui ont fait de l’ouest. Je viens de voir AGIR Recouvrement sur l’AIS. Je le vois à 5 milles. Quand tous les bateaux seront dans le portant fort, on pourra vraiment faire les comptes sur ce qui s’est passé. Mais a priori on aura un peu de retard sur AGIR et GENERALI. Après, ce sera une course de vitesse. Il faudra trouver le bon couloir de vent, jouer les bascules. Ça va aller vite. Ça va être sympa mais on espère que ça ne parte pas trop par devant quand le vent va rentrer. Ça semble remollir un peu en approche des Canaries. On se fait rattraper par une dorsale. Mais on a un très beau run qui s’annonce quand le vent va rentrer. Tout se passe très bien avec Yoann. L’ambiance est cool. »

LE CLASSEMENT 6 AVRIL 5H00

  1. GENERALI (Nicolas Lunven-Gildas Mahe) à 3 476,15 milles
  2. AGIR RECOUVREMENT (Adrien Hardy-Vincent Biarnes) à 6,26 milles
  3. SKIPPER MACIF (Charlie Darlin-Yoann Richomme) à 10,61 milles
  4. GEDIMAT (Thierry Chabagny-Erwan Tabarly) à 10,86 milles
  5. BELLOCQ PAYSAGES SAVEURS DE CORNOUAILLE (Martin Le Pape-Eric Peron) à 17,77

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