Terminées les heures passées le nez dans la résine, place maintenant aux embruns et aux adaptations minutieuses qui feront de Safran une bête de course compétitive face à la concurrence. C’est aux premières heures du jour de ce mercredi 30 mars, marée oblige, et sous la pluie, que Safran a retrouvé la mer à Port-la-Forêt. Peu après, l’équipe s’est attelée à la pose du mât aile, une phase délicate suivi du réglage des outriggers pour permettre la bonne tenue de l’espar.

C’est parti !

Pour Morgan Lagravière, Roland Jourdain et l’équipe de Kaïros, commence maintenant une période de navigations intensives. Objectif affiché : accumuler de l’expérience pour Morgan et traquer tous les détails susceptibles d’améliorer la performance du bateau. Le skipper de Safran est impatient d’en découdre : « Je suis tout d’abord content pour l’équipe qui s’est vraiment investie pour que le bateau puisse être mis à l’eau dans les temps. On va pouvoir sortir les mains du composite et passer aux tests en navigation. Mon objectif reste le même : naviguer encore et encore. Et sentir cette équipe à mes côtés est une source de motivation supplémentaire. Il y a une dimension humaine dans ce groupe qui me convainc que l’on peut faire de grandes choses. » Roland Jourdain qui a piloté tout le processus de mise à l’eau ne disait pas autre chose : « Avec Morgan nous sommes totalement en phase sur ce qu’il convient de faire pour être prêt pour le Vendée Globe. Il a le talent, la niaque, l’esprit de compétition, il reste tout un écosystème à construire. C’est ce qui fait que c’est indispensable d’être en osmose au sein de l’équipe et d’avoir une vision commune. Morgan doit maintenant apprendre à gérer la performance pendant trois mois de course. Souvent dans le Vendée Globe, ton premier adversaire, c’est toi-même. »

Prêt à naviguer dans toutes les conditions

Mission accomplie : depuis que Safran est entré en chantier, trois mois auparavant, la date butoir du 30 mars était dans toutes les têtes afin de permettre à Morgan de maintenir son programme sportif. Cette échéance a pu être tenue grâce à la parfaite collaboration entre le chantier CDK, les architectes VPLP – Verdier et le Team. Gérard Le Page, Président du Safran Sailing Team, s’en explique : « Le travail de l’expert choisi conjointement par les trois parties prenantes, chantier, architectes et équipe technique nous a confortés dans nos analyses. On ne peut pas attribuer la voie d’eau subie pendant la Transat Jacques Vabre à une seule cause, mais bien à la conjonction de plusieurs éléments. Le travail a consisté surtout à renforcer la structure de coque par des lisses supplémentaires qui diminuent la surface des panneaux en carbone par quatre. La résistance aux déformations s’en trouve largement augmentée. L’objectif est très clair : il est impératif que Morgan dispose d’un bateau dans lequel il se sente en totale confiance pour la saison à venir et le Vendée Globe. » Safran devrait effectuer sa première sortie dès le week-end prochain, avant d’enchaîner sur un stage IMOCA à Port-la-Forêt à partir du 5 avril. Entre les différentes périodes d’entraînement programmées, Morgan va encore devoir accomplir une navigation de 1 500 milles pour qualifier le bateau avant de partir en convoyage début mai, destination New York. « On va enquiller les milles. Ça tombe bien, on est là pour ça ! »

Programme

  • Avril : stage et navigation
  • Début mai : départ en convoyage pour Newport (USA)
  • 29 mai : départ de la Transat New-York – Vendée
  • Vers le 6 juin : arrivée aux Sables d’Olonne
  • Juin – septembre : entraînement et chantier
  • 6 novembre : départ du Vendée Globe

Source

Articles connexes