Thierry Chabagny embarque de nouveau Erwan Tabarly sur la Transat AG2R La Mondiale. Il y a deux ans, sur l’édition précédente de cette même course, ils avaient démâté alors qu’ils étaient en tête et leur course s’était transformée en aventure… avec un retour qui avait duré 12 jours sous gréement de fortune. Cette fois, ils partent pour jouer la gagne. A moins de 48 heures du départ (dimanche à 13h08), rencontre avec le skipper de Gedimat.

Le départ de la Transat AG2R La Mondiale, c’est après-demain. Tout est prêt à bord de Gedimat ?

« Oui, il reste bien sûr quelques détails comme mettre l’avitaillement et nos sacs à bord, mais nous sommes prêts avec Erwan, même si nous sommes très sollicités, notamment médiatiquement. Mais nous avons l’habitude tous les deux de cette phase d’avant-départ. Erwan a déjà participé sept fois à cette course et moi six fois. A nous deux, c’est donc notre treizième Transat AG2R La Mondiale… Et puis c’est un départ à la maison ici à Concarneau, donc c’est plutôt agréable. »

Treize fois à cette course, mais beaucoup plus de transatlantiques au compteur quand on songe à celles en solitaire ou sur d’autres bateaux que le Figaro…

« Ah oui, en termes de traversée de l’Atlantique, on ne compte plus. Erwan comme moi avons navigué aussi sur des grands bateaux, des multicoques… Nous avons des parcours assez similaires et pas seulement en Figaro. »

Pourquoi avoir choisi Erwan Tabarly pour naviguer avec toi ?

« Parce qu’il est bon ! Parce qu’il est très calme… Je ne l’ai vu s’énerver qu’une seule fois parce qu’une gamelle de nourriture était renversée ! C’est quelqu’un qui sait aller très vite en bateau et qui sait surtout distinguer ce qui est vraiment important du détail qui ne compte pas mais peut te perturber. On s’entend très bien et on a une revanche à prendre sur cette course après notre démâtage voilà deux ans. »

A bord de Gedimat, vous êtes cités dans les favoris de cette Transat… Vous êtes dans le coup aux entraînements ?

« Oui, ça se passe bien, on est vraiment dans le match… mais il n’y a pas que nous bien sûr ! Macif, Generali, Cercle Vert et d’autres sont très bien préparés et rapides aussi. Ce sera une belle bagarre.

Comment s’annonce la météo des premiers jours de course ?

« Plutôt sympa avec des petites incertitudes, notamment sur le départ. On n’aura probablement pas d’autre choix que de traverser le centre d’une dépression, où le vent est faible, dans le golfe de Gascogne. Avant cette dépression, nous serons au près, dans du vent de sud à sud-ouest de 15 à 25 nœuds. Ensuite, après le passage un peu mou dans le centre, nous toucherons le vent de nord-ouest, derrière cette dépression. Ce vent de nord-ouest se transforme rapidement en vent de nord et on peut envoyer le spi… Ensuite ce sera tout sous spi jusqu’aux Canaries où nous pourrions arriver en moins de six jours. J’ai fait tourner une simulation qui donne même 5 jours et 18 heures, ce qui est très rapide. Ce qui est certain c’est qu’il ne faut pas se louper sur les 48 premières heures de course ! « 

Pourquoi ?

« Parce qu’ensuite, une fois que nous aurons touché les alizés portugais, ça va partir par devant, les bateaux de tête ne feront qu’accentuer leur avantage. C’est une situation assez classique, avec l’anticyclone des Açores qui va gonfler et alimenter toute notre zone de course. Nous aurons du vent relativement modéré au cap Finisterre, mais soutenu ensuite le long du Portugal, après le DST (zone de séparation du trafic, à la pointe nord-ouest de la péninsule ibérique). Là on devrait avoir des vents de l’ordre de 30 à 35 nœuds et descendre donc très rapidement. Donc le premier objectif après le départ est simple : gagner le plus rapidement possible dans le sud et si possible à l’avant de la flotte. »

En double comme cela, on utilise vraiment beaucoup plus qu’en solitaire le potentiel du bateau?

« Oui, c’est indéniable. Naviguer en double c’est faire deux fois du solo, ou plutôt du solo alternatif. L’idée est de mener le bateau à 100% en permanence, alors qu’en solitaire il y a forcément des moments où tu dois dormir. En double, on n’utilise quasiment pas le pilote automatique par exemple. »

Source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *