Le secret aura été bien gardé pendant tout l’hiver… Mais l’équipe Made in Midi, dirigée par Kito de Pavant, avait aménagé son programme 2016 avec cette possibilité de décider, même tardivement, de mettre ou de ne pas mettre de nouveaux appendices sur l’IMOCA 60’ Bastide Otio.

Les études ont été menées par un petit groupe d’experts de l’industrie aéronautique, en toute discrétion. L’idée était de faire différemment des autres 60’ équipés de foils en 2015 et d’avoir une réflexion autonome, sans pression aucune. Les ordinateurs et les cerveaux ont chauffé pendant de longues semaines pour aboutir à une solution originale, simple et on l’espère, efficace.
L’équipe de chercheurs, dirigée par Laurent Prunet, a travaillé pour améliorer sensiblement les performances de Bastide Otio aux allures portantes sans dégrader celles-ci face au vent, ce qui peut représenter 30% des conditions rencontrées sur le Vendée Globe.

Il s’agit tout simplement de rajouter des plans porteurs aux dérives existantes, ce qui permet notamment d’utiliser les 2 appendices aux allures portantes pour soulever le bateau et le faire déjauger. Au contraire, lorsque la dérive est remontée, le plan porteur s’encastre dans la coque pour ne pas ralentir le bateau dans le petit temps par exemple où l’on a vu les nouveaux bateaux fortement handicapés.

Laurent Prunet :

« Le challenge était particulièrement intéressant. Nous avions carte blanche pour inventer un système original. Notre équipe a beaucoup travaillé pour imaginer plusieurs propositions mais chacune se heurtait à la complexité de la jauge IMOCA et aux contraintes d’un parcours aussi exigeant que le Vendée Globe. La relation avec l’équipe Sixteam a toujours été constructive. Cela restera un excellent souvenir pour nous chercheurs. »

Kito de Pavant :

« Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis !!! C’est vrai que la Transat Jacques Vabre nous avait incités à rester sages pour le prochain Vendée Globe mais l’opportunité de lancer une étude en étroite collaboration avec des experts de l’industrie aéronautique s’est présentée cet hiver. Et les résultats de cette étude nous ont convaincus. Evidemment, cela retarde quelque peu la mise à l’eau du bateau mais nous n’avions de toute façon pas prévu de participer aux transat du printemps…»

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