Les drapeaux flottent au vent, le temps vire au gris et on annonce près de trente nœuds en fin de soirée. La flotte des grands IRC est prête à en découdre sur la grande course, alors que les deux ronds sud offrent des parcours banane à l’immense flotte des IRC4 et aux Grand Surprises. Première revue d’effectifs sur une SNIM qui entre dans le vif du sujet, dès le premier jour !

Pleins feux sur la Grande Course !

La grande course, plus communément appelée la course de nuit, offre cette petite dose d’adrénaline, ce soupçon de stress et cette énorme envie que l’on ne retrouve pas forcément sur les parcours entre trois bouées. D’autant que depuis sa remise au goût du jour, il y a six ans, le côtier a été annulé pour cause de violent ou trop faible et encore disputé dans du petit temps, l’an passé. Là, ça bouge et la course s’annonce de toute beauté. Sur la ligne de départ, les prétendants ne manquent pas
“Je suis ravi d’être ici, raconte Alain Gabbay, parrain de cette 51e édition, qui se souvient de sa toute première en 1969. “Je vais tirer quelques bords avec mon ami Lionel Péan, on va se régaler !“ Le Marseillais a bien choisi sa journée pour goûter aux joies du VOR SFS II. Des ravis, il n’en manque pas, avec Mickaël Mergui et son équipage de Team Vision Future, dont le propriétaire, Jean-Jacques Chaubard, vient d’acquérir un TP52. “Nous n’avons pas eu trop le temps de nous entrainer mais nous sommes heureux d’être là, évoque Mickaël avec son éternel sourire, après quatre années sur le GP42, où nous avons tout gagné et même terminé 4e du championnat du Monde ORC…“ Les Tropéziens d’Arobas 2, avec du beau monde à leur bord comme Marc Bouët et Yannick Bestaven, ne boudent pas leur plaisir sur leur TP52 acheté à l’intersaison par Gérard Logel.
Il y a du beau monde sur les quais de la Nautique, où l’on croise le Figariste Corentin Douguet,
Certains font déjà grise mine. En IRC3, il aura fallu trois départs, deux sous règle noire et une poignée de bateaux notés pour que la flotte puisse s’élancer. Les fers de lance de la SNM en IRC3 viennent de griller leur joker en se faisant sortir de la course avant même de la démarrer. Retour au port de de Tahina Socafluid, Easy et Desirade. Jin Tonic continue sa route hors course. Pour eux, c’est soupe à la grimace. Ils ne gouteront pas la soupe-partie prévue pour les concurrents, à partir de minuit.
Le parcours est magique, il propose une navigation de rêve avec un départ en rade nord, Canoubier, Château d’If, la bouée de Elevine à contourner sur la côte bleue, au large de Carry-le-Rouet, Frioul, Planier et un passage de bouée à Embiez pour les IRC 1 et 2. Les IRC 3 – ce qu’il en reste – sont envoyés à l’Ile Verte. SFS II n’a besoin que de quatre petites heures pour contourner la bouée des Embiez, un peu avant 19h, le reste de la flotte bataille à travers les calanques et pointe le bout du nez, en face de La Ciotat. L’arrivée de SFS II est prévue un peu avant 22h. Le reste de la flotte va s’échelonner jusqu’à 2 heures du matin…

Mouren, Quiroga, la transmission du Figariste, à la Nautique !

Pierre Quiroga a 23 ans, Jean-Paul Mouren en a 40 de plus. Pourtant, tous deux sont animés par la même passion : la course au large, à la voile et en solo. La célèbre solitaire du Figaro, par exemple, est bien connue des deux marins : Pierre la prépare depuis un an, va la disputer pour la première fois et vise le podium des “bizuths“. Jean-Paul quant à lui l’a déjà courue… à 28 reprises. Le record.
Pourtant, sur la SNIM, les deux figaristes vont devoir composer avec la vie en équipage et pour la première fois, vont naviguer ensemble sur Lady First, le grand Soleil de Jean-Pierre Dréau que skippe Jean-Paul. Il y a certes un choc des générations sur ce bateau siglé SNM, mais il y a surtout beaucoup de complicité : les deux hommes partagent les mêmes amours.
Quand on leur demande ce qui les rapproche et ce qui les distingue, Jean-Paul hésite un peu et répond : “Je n’ai rien à apprendre à Pierre techniquement, mais peut-être que quelques tuyaux en communication et en recherche de partenariats pourraient l’aider…“ Et Pierre complète, souriant : “Nous sommes assez complémentaires. Jean-Paul est un grand habitué du Figaro, je suis un pur produit de l’olympisme, ça nous fait des expériences à partager et des conseils mutuels à nous donner.“
Les deux regrettent à l’unisson le peu de structures de formation d’élite pour les marins en Méditerranée – le CEM, ou Pierre s’entraîne (vainqueur du Challenge espoir CEM), est la seule école du Sud pour les voileux – mais s’accordent pour reconnaître que les choses commencent à changer et qu’il existe un véritable dynamisme dans la région depuis quelques années. Pierre, licencié et soutenue par la Nautique depuis janvier, nous explique : “En cherchant un club à Marseille, j’ai été attiré par ce dynamisme, ce renouveau que la Nautique commence à mettre en place avec la création d’un pôle course et d’un pôle de jeunes sportifs.“ Alors pour l’un comme pour l’autre, l’objectif sur la SNIM 2016, c’est surtout l’échange, la convivialité, et pourquoi pas un joli podium, pour montrer que les figaristes savent aussi décrocher des médailles en équipage…

De l’Olympisme au grand large !

Le VOR SFS II possède au sein de son équipage un vaste échantillon de tout ce que la voile représente d’expériences et de compétences. De la Coupe de l’America aux grandes courses autour du monde, en passant par l’Olympisme, Lionel Péan a concocté un subtil cocktail de profils nautiques complémentaires qui participent à la réussite du voilier. Ainsi, peux t’on observer à la manœuvre le Dunkerquois Guillaume Florent, médaillé de bronze en Finn aux JO de Pékin, qui disputait sa première course hauturière à l’occasion des 900 Nautiques de Saint-Tropez. “Curieusement, ce fut ma première régate au large durant laquelle je passe plus d’une nuit en mer“ s’amuse le Nordiste. “J’ai adoré l’expérience. J’en redemande. Lionel Péan mène son équipage de main de maitre et je n’ai eu aucun souci à trouver ma place dans l’équipage. Le VOR 70 est une machine compliquée qui exige une grande cohésion de la part de tous les marins. C’est cet aspect collectif qui m’a beaucoup intéressé. Avec la SNIM, nous allons entrer dans une dimension plus régatier, plus au contact avec plus de stratégie…“
Absent ce week-end à Marseille, le danois Martin Kirketerp, qui manquait d’un cheveu en 2008 l’or Olympique en 49ers, est l’un des piliers incontournable du bord. On n’oublie pas la Marseillaise Nadège Douroux, licenciée à la Nautique, athlète de l’équipe de France Olympique de 2001 à 2012, et qui prit part en 2004 aux JO d’Athènes en 470.

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