La 7ème édition des 900 Nautiques de Saint-Tropez a pris fin pour près de trente voiliers en lice lors de la remise des prix, dimanche 20 mars 2016. Une année qui a accueilli pour la première fois les coureurs en Solitaires. Il y avait donc deux classes et deux parcours différents ; 400 milles nautiques pour les « solos » qui au départ de Saint-Tropez, le 12 mars, devaient contourner la corse par le versant Est et revenir. Pour les équipages, il s’agissait d’une course de près de 900 milles en direction du Nord de la Corse, île de Ponza en Italie, Sud Sardaigne et retour Saint-Tropez. Chez les Solitaires, sur les quinze voiliers en lice, quatre Figaro se sont livrés une bataille sans merci devant d’autres unités, majoritairement des Sun Fast 3200 avec des habitués de Transat. Les solitaires ont offert un très beau final à suspens avec la victoire de Laurent Pellecuer à la dernière minute devant Laurent Camprubi. En troisième position, le jeune espoir du CEM, Pierre Quiroga, 23 ans, pour qui se fut une seconde course au large en solo et qui, soutenu par son concurrent Michel Cohen sur cette épreuve, révèle ainsi toutes ses capacités à venir !

Du côté des équipages, la première partie de la course fut très disputée en temps compensé pour les quatorze voiliers avant que le vent ne s’épuise complètement et laisse la quasi-totalité de la flotte plantée au sud de la Sardaigne. Sauf pour le Vor 70 SFS II de Lionel Péan qui avait déjà passé ce cap et qui l’emporte tout naturellement en réel et également en temps compensé devant le Sun Fast 3600, Give me Five 40 d’Adrien Follin et le Pogo Class 40 Patricia II de Mario Girelli. A noter qu’en solo ou en équipage, les résultats de chacun sont pris en compte pour le classement IRC de Méditerranée.
Lors de la Remise des prix, en présence des élus municipaux, Frank Boumendil et Andrée Anselmi, le Président de la Société nautique de Saint-Tropez, André Beaufils a tenu à remercier tous les participants qui ont offert une belle course ainsi que toute son organisation et le comité de course dirigée par Georges Korhel et mené par Jean-Pierre Mannetstatter. Une très belle épreuve et une course palpitante qui met à l’honneur les qualités des marins et de leur bateau. Les amateurs de courses au large ont un bel était d’esprit, ils se soutiennent pendant la course et viennent en aide à leurs adversaires si besoin ! Le rendez-vous est pris pour 2017 avec une édition améliorée, un parcours plus adapté en fonction du temps et probablement la participation des coureurs en duo….

Ils ont dits :

Georges Korhel, Directeur du comité de Course

« Je suis très content que les Solos soient venus. Nous allons rajouter l’année prochaine une classe en double. C’est la première fois que nous acceptons les solos et cela nous a permis de découvrir le fonctionnement d’une régate comme celle celle-ci. En solo ou en équipage, je remarque l’excellent état d’esprit des concurrents pendant la course. Lors des moments de vacation téléphonique c’est toujours un moment d’échange et ça permet de nous rendre compte de la situation de la course dans l’instant. Il y a plus d’équipage que l’an dernier. C’est juste dommage que le vent nous ait joué des tours empêchant la flotte de revenir. Cette année, nous avons réduit le nombre de jours de course. On est revenu à 8 jours pour permettre aux concurrents de rentrer le dimanche soir. L’an prochain, nous réduirons sans doute la distance pour permettre à tous les concurrents de finir la course. »

Jean-Pierre Mannetstatter, Président du Comité de course

« C’était une belle régate ! Dommage que la météo n’ait pas été avec nous pour les équipages. Contrairement à la partie solitaire qui a été tonique sur la côté Est Corse et plus molle sur la côte ouest avec une flotte relativement groupée avec moins d’écart à l’arrivée. L’important c’est que tous sont contents de l’avoir faite ! Les arrivées et même ceux qui ont abandonné ont l’intention de revenir. Chez les solos, cette régate a confirmé ou infirmé leur plaisir du solitaire. Du côté du comité, il faut dire que c’est agréable de travailler avec une belle équipe… »

Laurent PELLECUER sur le Figaro HIPPOCRATUS-L’OPTION SUD : 1er en temps réel et compensé dans le groupe solitaire en IRC

« Le départ était très beau ! Paisible et pour aller jusqu’au Cap Corse, c’était plutôt technique ! Il fallait faire comme Michel Cohen, aller au nord de la route de façon extrême pour se présenter au Cap Corse dans une position optimum ! Il n’y a que lui qui a fait la trajectoire idéale. On s’est fait une régate entre Figaristes jusqu’en baie d’Ajaccio. Et là c’était la foire, chaque bateau « s’empétolant » et repartant au gré de l’air…

Personne n’arrivait à prendre un avantage décisif sachant qu’à la prochaine pointe, les cartes seraient redistribuées… Nous étions à égalité avec Michel Cohen et en rentrant dans la pétole, Michel et Laurent Camprubi ont mieux navigué que moi et ont pris un avantage très significatif pour la suite des événements. Dans ma mauvaise situation de 3ème, je prends le parti de foncer vers le Nord quoiqu’il en coute et de tenter ma chance.

Laurent Camprubi décide de faire la même chose et Michel s’est endormi dans un sommeil nécessaire mais malheureusement inapproprié à ce moment-là. Le voyant de loin, nous pensions qu’il n’y avait pas de vent de ce côté-là…Ca m’est arrivé de me faire piégé par la fatigue, c’est dur mais c’est la compétition. Je pense que quand Michel s’est réveillé, il avait déjà abandonné la compétition dans sa tête… Après, Laurent Camprubi a fait la meilleure remontée sur Saint-Tropez, je n’arrivais pas à le rattraper. Chapeau bas à son jeune savoir-faire en Figaro ! J’ai fait un bon finish en sortant mon atout du Code D et ça a marché donc quelque part, je le félicite car Laurent Camprubi a été le plus efficace en classe Figaro. Le jeune Pierre Quiroga a également fait un beau parcours avec quelques erreurs qui seront très utiles dans ses compétitions futures. Il a un gros potentiel ! »

Laurent CAMPRUBI, 2ème sur Figaro JANIE PHILIP dans le groupe solitaire en IRC

« C’est une course longue et il faut être là la dernière nuit ! Dans cette épreuve, les Figaro ont fait la différence ! La météo a été conforme aux prévisions mais les conditions beaucoup plus fortes que prévues. Jusqu’ en Corse, on s’est fait secouer, ça bougeait beaucoup 28/29 nœuds après la Giraglia. Puis derrière, la descente de la Corse par l’Est s’est fait à 25/35 nœuds sous spi avec une mer formée. Ca bougeait beaucoup !! Pierre Quiroga était derrière moi.

A 40 milles des Lavezzi, j’étais tellement malade que j’ai laissé partir Pierre devant et je me suis reposé. Puis il y a eu Pétole et avec mon coach Richard Sautieux, on a décidé de rester plus au large. J’ai fait une belle remontée et on s’est retrouvé ensemble en Baie d’Ajaccio.

Puis on a joué avec la météo pour sortir des vents mous et pour toucher le vent et après, j’ai tout donné à la barre aux réglages. J’ai réussi à creuser sur mes adversaires.

Laurent Pellecuer a envoyé le Code D (voile entre le Genois et me Spi) et il m’a rattrapé à 1 mille de la Moutte. Ça s’est joué à la ligne d’arrivée à 100 mètres près !!!

C’est sûr, je suis un peu déçu de n’avoir pas gagné mais je ne pouvais pas lutter avec les conditions… Les dernières 24h, je me suis régalé ! J’ai pu me reposer au moins mauvais moment de la course. Sur ce genre d’épreuve, la gestion de la fatigue, c’est essentiel ! »

Pierre QUIROGA, 3ème sur Figaro JB Skipper Espoir CEM Groupe Solitaire

« Ce que je retiens de cette course c’est vraiment l’état d’esprit dans lequel doit être un marin au départ d’une telle course, nous évoluons dans un environnement qui peut être dangereux la fatigue est un élément qui amplifie cette insécurité, on ne s’en rend pas bien compte mais seul à bord après 48heures de vent fort même si le vent est très faible il est facile de glisser et tomber à l’eau … Je remercie sincèrement le comportement marin de Mike Cohen qui a su mettre la compétition de côté pendant un temps pour s’assurer de la sécurité d’un concurrent (moi), j’ai beaucoup appris d’un point de vue technique sur ce tour de Corse mais l’état d’esprit à avoir quand on part en mer seul est vraiment l’aspect le plus marquant de cette compétition.

Je remercie également l’organisation, le club de St Tropez pour cette compétition que je recommande à tous ! »

Lionel Péan, sur VOR70, SFS2, 1er en temps réel et compensé dans la groupe équipage en IRC

« Bien que la météo se soit montrée capricieuse, nous avons ensemble su tirer profit de notre expérience, de notre motivation et des qualités hauturières de notre formidable machine que nous commençons à bien connaitre. L’ambiance était au rendez-vous et nous commençons à avoir une équipe gagnante, solide et performante pour envisager l’avenir de façon sereine. Le shore team qui navigue avec talent est aussi un atout et bravo à tous pour l’énorme travail effectué cet hiver pour être là au top départ de notre premier rendez-vous.

Cette saison 2016 ne fait que commencer, mais quelle belle satisfaction que de l’ouvrir de si belle manière avec notre SFS II, qui imprime sa signature sur la plus longue course au large de Méditerranée. »

Palmarès :

Les solitaires

  1. HIPPOCRATUS ESPRIT DU SUD avec Laurent Pellecuer (La grande Motte)
  2. JANIE PHILIP avec Laurent Camprubi,(Marseille)
  3. JB SKIPPER ESPOIR CEM avec Pierre Quiroga (Marseille)

Les équipages

  1. SFS II (VOR 70) avec Lionel Péan (SNST)
  2. GIVE ME FIVE 40 (SUN FAST 3600) avec Adrien Follin (Sainte-Maxime)
  3. PATRICIA II, (POGO Classe 40) avec Mario Girelli (Italie)

Source

Articles connexes