À désormais moins de huit mois du départ du Vendée Globe, les teams s’activent pour achever leur chantier et avoir, ensuite, le temps de valider leurs préférences techniques. Au sein du Quéguiner Sailing Team, le choix a été fait d’optimiser le bateau au maximum. Chacun des points faibles du plan VPLP de 2007 acquis en janvier 2015 a été analysé, puis des solutions ont été trouvées et adaptées afin d’être en mesure de rivaliser au mieux avec les IMOCA dernière génération et de espérer monter sur le podium à l’issue du tour du monde, avec un maître-mot : FIABILITÉ. Car comme les marins le répètent souvent, avant de penser à gagner, il faut penser à arriver, et Yann Eliès le sait bien.

Optimisation et fiabilisation : tel est donc le crédo choisi par Yann Eliès et son équipe dont l’objectif avoué est le podium du prochain Vendée Globe. « Au retour de la Transat Jacques Vabre, le bilan a été fait et nous avons pu identifier tous les points faibles du bateau, en particulier celui du système de safran », déclare Erwan Steff, directeur administratif et logistique du team.

« Ce dernier s’est révélé problématique l’an passé. Nous nous sommes rendu compte que ce qui avait été mis en place par le Team Safran en 2007 arrivait franchement en bout de course. Les surfaces de safran ayant évolué dans le temps, les efforts étaient devenu trop important pour le système. On lui en demandait un peu trop. Finalement, c’est une modification assez lourde mais nous avons pris le sujet à bras le corps afin de parvenir à quelque chose de fiable et d’efficace », confirme Yann Eliès.

C’est ainsi que la décision a été prise de modifier l’ensemble du système. « Nous avons choisi d’intégrer celui mis au point par Mer Agitée et Mer Forte, notamment sur le monocoque de François Gabart en 2010. En clair, nous avons misé sur un système ayant déjà fait ses preuves sur l’équivalent de trois voire quatre tours du monde », indique Erwan Steff qui a travaillé sur le dossier tout en collaborant également sur la question avec le cabinet VPLP. Dans le même temps, l’équipe technique de Yann a été étoffée avec l’arrivée d’Antoine Mainfray, architecte naval, et de Ronan Cointo, spécialiste composites.

Prendre le temps

L’autre point sur lequel l’équipe du triple vainqueur de la Solitaire du Figaro a largement planché est le système de ballast. Et pour cause, Yann souhaitait adapter sa monture à la nouvelle jauge de la classe IMOCA.

« Sur ce sujet, il y a un gros travail en cours. De fait, nous avons totalement abandonné l’ancien plan pour passer à un système de ballast latéralisé. Aujourd’hui, nous avons bien avancé. Le greffage du tableau arrière est terminé. Les ballasts sont fermés. Il nous reste la tuyauterie a faire ainsi que différentes reprises de strat »,

détaille Erwan Steff dont la petite bande a aussi beaucoup travaillé, ces derniers mois, sur les dossiers de l’électronique – l’ancien système d’énergie a été déposé puis remplacé, tandis qu’un nouveau prestataire a été mis dans la boucle -, des safrans et de l’ergonomie.

« L’un des points négatifs du bateau était que le skipper n’était pas très bien protégé. La saison passée, Yann avait notamment identifié d’importantes arrivées d’eau dans les passages d’écoutes des voiles d’avant, positionnées un peu trop proches de l’entrée du bateau. Nous les avons donc reculées pour limiter ces entrées d’eau. Nous avons également fait en sorte de lui faciliter le mâtossage à l’extérieur, revu l’hydraulique du bateau ou encore le système de hoock (crochet servant à maintenir la voile en place une fois qu’elle est hissée, ndlr) de grand-voile, toujours dans le souci de gagner en fiabilité », souligne le directeur logistique et administratif qui prévoit toujours une remise à l’eau de Quéguiner – Leucémie Espoir entre la deuxième et la troisième semaine d’avril. « L’idée de départ, c’était de prendre le temps nécessaire pour parvenir à quelque chose de fiable et d’efficace », rappelle Yann Eliès. « Que tout soit impeccable pour être en mesure de boucler une circumnavigation ».

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