Le chantier : Maître CoQ en pleine mutation

Débuté en décembre, le chantier de transformation de Maître CoQ se poursuit chez CDK, mobilisant une vingtaine de personnes en plus de l’équipe de Jérémie Beyou. Ce dernier, qui passe régulièrement à Port-la-Forêt, fait le point sur l’état d’avancement des travaux, en grande partie consacrés à l’installation des foils : « Les anciens puits de dérive ont d’abord été démontés, ainsi que tous les renforts, les petites cloisons et supports autour, nous avons également détruit un peu de structure interne et ouvert des ballasts. Ensuite, nous avons fini de reboucher tous les trous que nous avons faits lors de ces premiers travaux, nous sommes en train de reconstruire le bordé de coque. Aujourd’hui, nous avons reçu tous les plans de structure pour poser les puits de foils, si bien que nous commençons à installer la structure. » Les fameux puits sont en cours de fabrication chez A.M.C.O. à Saint-Philibert. Les foils, dont la forme a été validée avant Noël, sont travaillés chez Heol Composites à Vannes. « La géométrie ressemblera à des moustaches, mais nous sommes déjà sur une deuxième génération de foils : l’objectif est de combler au maximum les trous que nous avons repérés au près sur les nouveaux bateaux », précise Jérémie Beyou.

A côté de ces modifications importantes, l’équipe technique a, comme chaque hiver, démonté, nettoyé et vérifié toutes les pièces d’accastillage et les vérins, tandis que le mât a été mis complètement à nu et poncé chez CDK, avant de se voir appliquer les renforts rendus nécessaires par l’augmentation du RM du bateau liée à l’installation des foils (ndlr. RM : moment de redressement qui détermine la puissance). « De la même façon, nous avons complètement mis à nu la quille, ce qui est un gros boulot, parce qu’il faut enlever tout le carénage carbone autour, retirer le bulbe, pour contrôler le voile et refaire ce travail en sens inverse. Nous n’avons détecté aucun souci », ajoute Jérémie Beyou qui se félicite que le timing prévu soit pour l’instant respecté.

Les journées de Jérémie Beyou : préparation physique, météo et voiles

Parti en Australie pendant les fêtes pour participer à la Sydney-Hobart (vainqueur en IRC 3), « une superbe expérience », Jérémie Beyou s’est remis au travail début janvier. Et s’il ne navigue pas encore, il ne chôme pas pour autant : en plus de ses visites au chantier, il consacre pas mal de temps à travailler avec Philippe Legros, responsable de la performance, sur le futur nouveau jeu de voiles de Maître CoQ, mais aussi sur la météo, les deux aspects étant intimement liés. « Avec Philippe, nous sommes en train de déterminer quelles nouvelles voiles nous allons faire en priorité pour les tester sur la Transat New York – Vendée (Les Sables d’Olonne). C’est un travail très prenant, parce que nous avons le droit à moins de voiles sur le prochain Vendée Globe (huit contre dix). Le choix de celles de portant est, de ce fait, beaucoup plus compliqué. A côté, nous regardons plus précisément le parcours de la Transat New York – Vendée (Les Sables d’Olonne), un travail que nous faisons aussi avec Jean-Yves Bernot au Pôle Finistère Course Au Large. » Enfin, le skipper de Maître CoQ s’est remis au sport de façon intensive, à raison de trois séances hebdomadaires : « Nous mettons pas mal de charge en musculation avec beaucoup d’haltérophilie, parce que c’est pendant cette période d’hiver qu’il faut se faire une caisse en vue de la reprise des navigations. »

Le programme : La Transat New York – Vendée (Les Sables d’Olonne) dans le viseur

La mise à l’eau de Maître CoQ est prévue début avril à Port-la-Forêt, où sera effectué dans la foulée un test de jauge à 90 degrés, avant une première semaine de navigations de validations, consistant à éprouver la structure, essayer les réglages de foils et les différents systèmes. Un premier stage IMOCA avec le Pôle Finistère est prévu à Port-la-Forêt du 17 au 23 avril, qui comprendra un convoyage en flotte vers Saint-Malo, où certains skippers disputeront le 22 avril le prologue de The Transat (Transat anglaise). Jérémie, qui ne participe pas à la course, rentrera alors à Lorient pour de nouvelles navigations qui lui permettront de tester foils et voiles. Il convoiera ensuite Maître CoQ en équipage réduit de quatre vers Newport, théâtre du prologue de la Transat New York – Vendée (Les Sables d’Olonne) le samedi 21 mai. Le départ de cette transat en solitaire est prévu le dimanche 29 mai. A l’arrivée aux Sables d’Olonne, le 60 pieds IMOCA restera au ponton de Port Olona, l’occasion d’organiser des événements avec les salariés de Maître CoQ mais également avec les autres partenaires du projet. Le bateau sera ensuite sorti pour un chantier destiné à tout contrôler. Il sera remis à l’eau fin juillet, ce qui laissera deux mois et demi à Jérémie pour s’entraîner de façon intensive en vue du tour du monde en solitaire. L’arrivée aux Sables d’Olonne est prévue mi-octobre, soit trois semaines avant le grand départ du 6 novembre.

 

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