À une journée et demie de l’arrivée, Spindrift 2 pointe son nez dans la tempête. Le passage dans ce front froid en provenance des côtes américaines était inévitable mais les marins ont tout fait pour l’aborder le plus raisonnablement possible. À 13h GMT, le maxi-trimaran a empanné à l’approche d’une nuit difficile, avant d’entamer une remontée tonique en direction de la pointe Bretagne, qu’ils devraient atteindre vendredi 8 janvier. Elément rassurant, les prévisions annoncent un retour au calme qui permettra aux quatorze marins de rallier Ouessant sous une mer assagie.

Jour 46 – 16h00 GMT

  • 1 015 milles de retard sur le détenteur
  • 27 584 milles parcourus depuis le départ
  • 30 nœuds de moyenne sur 24 heures
  • 720 milles parcourus en 24 heures

35 à 40 nœuds cette nuit

Spindrift 2 naviguait ce mercredi midi entre l’anticyclone des Açores et une grosse dépression atlantique avec trente-cinq à quarante nœuds de brise. À moins de 1 000 milles de Ouessant ce soir Dona Bertarelli, Yann Guichard et leurs douze équipiers ont encore une journée et demie de mer dans des conditions difficiles qui vont heureusement s’améliorer à l’approche des côtes bretonnes vendredi.

Le temps pour améliorer le record du Trophée Jules s’achève ce mercredi à 18h 43 51’’ (heure française) et le retard de Spindrift 2 devrait donc atteindre comme annoncé environ 1 000 milles, et entre 36 et 40 heures. Attendus vendredi à Ouessant, les marins de Spindrift 2 ont prévu de rallier ensuite leur port d’attache et leur base de La Trinité-sur-mer. Le Trophée Jules Verne reste donc la propriété de Banque Populaire V (45j 13h 42’ 53’’) mais Yann Guichard et son équipage auront démontré que la nouvelle configuration du trimaran détenteur du record s’est avérée plus à l’aise et plus performante dans presque toutes les conditions météo.

Malheureusement, alors que sur le chemin aller, Spindrift 2 a réalisé le temps canon de 4 jours 21 heures 29 minutes entre Ouessant et l’équateur, la route retour dans l’Atlantique Nord n’a, en revanche, pas été plus favorable que son homologue du Sud puisqu’au total, depuis son passage au cap Horn avec plus de 18 heures d’avance, le trimaran aura perdu plus de deux jours sur cette dernière remontée.

Heureux qui comme Spindrift, a fait un beau voyage…

Avant d’en finir, l’équipage de Yann Guichard va devoir négocier la traversée d’un front actif qui balayait ce mercredi midi, l’archipel des Açores. Afin de préserver les hommes et le matériel, Spindrift 2 a choisi une trajectoire raisonnable en bordure de l’anticyclone mais il va devoir cet après-midi piquer vers la Bretagne après un empannage dans plus de 35 nœuds de vent d’Ouest.

De fait, un front actif se décale rapidement vers l’Est dans le sillage du maxi-trimaran, lié à une très grosse dépression qui va balayer la Manche ce week-end. La traversée de cette masse nuageuse va faire grimper le vent à plus de 40 nœuds sous les grains, mais Spindrift 2 sera alors bâbord amures avec son foil opérationnel. Cette phase délicate ne devrait durer que quelques heures avant une accalmie derrière le front, le vent basculant du secteur Ouest-Sud Ouest au Nord-Ouest. En pointant vers le phare de Créac’h, les marins vont encore avoir à gérer un ciel de traîne avec de gros cumulonimbus chargés d’averses et de rafales, mais la mer devrait mieux s’organiser pour l’atterrissage breton.

Puis s’en est retourné, plein d’usage et raison…

Il faudra certainement que l’équipage enchaîne plusieurs empannages avant de couper la ligne et même si la grande houle de l’Atlantique sera bien formée, elle devrait être plus sage aux abords de Ouessant. Le temps va ensuite de nouveau se dégrader ce week-end avec l’arrivée de cette dépression venue du Groenland qui va apporter des brises supérieures à 40 nœuds en mer d’Iroise.

Le trimaran devrait donc rallier son port d’attache pour conclure cette première tentative sur le Trophée Jules Verne aux couleurs de Spindrift racing et de ses partenaires Mirabaud, Genes-x et Zenith. Le bateau va ensuite rentrer en chantier pour réaliser un check-up complet car ce beau voyage autour du monde a apporté son lot d’enseignements et préjuge des challenges à venir.

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