IDEC demain à l’Equateur
Le Maxi trimaran IDEC SPORT s’est jeté avec appétit dans un alizé de sud-est si longtemps attendu, et qui tient depuis hier après midi toutes ses promesses de belles navigations à haute vitesse, dans l’air chaud de l’été Brésilien. Francis Joyon, Alex Pella, Boris Herrmann, Clément Surtel, Guénolé Gahinet et Bernard Stamm vont ainsi terminer l’année 2015 de la meilleure des manières pour un marin, à la barre d’une superbe machine de course, sous des cieux lumineux et au large des rivages enchanteurs du Nordeste Brésilien. Les six hommes d’IDEC SPORT vont jusqu’au bout profiter de leur formidable aventure autour de la planète maritime. Franchissement retour d’un pot au noir annoncé peu actif à cette longitude, liaison entre alizés de sud-est et ceux, bien établis de nord-est, et jonction espérée sans dommage avec les grands systèmes dépressionnaires d’Atlantique Nord… le tour du monde d’IDEC SPORT comportent encore nombre de temps forts et de morceaux de bravoure.
2016 en Atlantique Nord
« Nous sommes sous un petit amas nuageux qui aspire un peu de notre vent, mais l’éclaircie est devant nous et nous n’allons pas tarder à reprendre notre course en avant. « Francis Joyon ne cache pas son plaisir de voir depuis hier après midi son grand trimaran IDEC SPORT renouer avec les grandes vitesses. « On a marché à plus de trente noeuds cette nuit, et retrouvé avec plaisir ces sensations uniques du bateau qui passe facilement dans la mer, bien soulagé par son foïl. » Oui ! cela fait du bien au moral, avouent à l’unisson Alex Pella et Francis, « Bien que jamais nous n’ayons connu de chute de moral » insiste Joyon. « Je crois que chacun a gardé en lui ses sentiments lors de ces sombres journées sans vent. » IDEC SPORT taille depuis une route efficace cap au nord, et ses belles vitesses actuelles devraient lui permettre d’envisager un franchissement de l’équateur demain vendredi 1er janvier 2016, entre 18 et 21 heures françaises. « L’alizé s’est bien renforcé, et les routages se montrent de plus en plus favorables » souligne avec satisfaction Francis Joyon.
« Cartouche » sur l’arrivée
Vivre au jour le jour, attentifs aux réglages et à la bonne marche du bateau, n’empêche pas Francis et son commando de se projeter vers l’avenir proche. « Il est vrai qu’à nos vitesses, on change vite de systèmes météos » explique Farncis. « D’ici 4 ou 5 jours, nous serons de nouveau dans des configurations climatiques telles que vous les connaissez en France. L’alizé de nord-est est plutôt clément en terme de températures, mais les vents d’ouest dont nous avons besoin après les Açores sont à cette époque plus virulents. On s’attend d’ailleurs à subir du très gros temps pour l’atterrissage sur la pointe de Bretagne. »
L’équipage d’IDEC SPORT, loin des agapes terrestres de cette Saint Sylvestre, contraint de se rationner en gaz qui sert à chauffer l’eau de ses repas, désormais dépourvu des petites bouteilles de whisky utilisées pour fêter les passages aux trois grands caps, fera maigre ce soir. Les voeux de fin d’année s’adresseront surtout aux conditions météo, que l’Atlantique Nord se montre aussi coopératif que l’Atlantique sud s’est montré récalcitrant.