Place au vent ! Voilà qui a de quoi réjouir l’équipage de Spindrift 2 qui est parvenu à s’extirper de cette zone de vents faibles qui le ralentissait depuis déjà deux jours. Il file désormais vers le cap Horn à une vingtaine de nœuds par un vent de Sud-ouest, réduisant d’heure en heure le retard qu’il avait pris sur le détenteur Banque Populaire V. Ce week-end, les marins vont enfin pouvoir goûter aux conditions de navigation qui ont fait la réputation de cet océan austral : vent de 30 à 40 nœuds, grains, houle et temps frais sont au programme.

Jour 28 – 15h30 GMT

  • 374,77 milles de retard sur Banque Populaire V
  • Distance parcourue depuis le départ : 17 739,5 milles
  • Vitesse moyenne sur 24 heures : 18,9 nœuds
  • Distance parcourue sur les dernières 24 heures : 452,9 milles

Xavier Revil – Le lac Léman ? euh… non le Grand Sud !

Bonjour à tous,

J’espère que vous êtes tous en pleine forme en cette veille de vacances pour la plupart.

Bon d’après vous, côte suisse ou côte française ? C’est encore loin le Bouveret ? Euh non, on n’est pas sur le lac. Ah je croyais ! Je sors de ma bannette pensant être en plein rêve du maxi Spindrift 2 sur le lac Léman mais non, il est bien au milieu du grand Sud dans une pétole digne de la baie de Lausanne !

Et oui, c’est ambiance lémanique au beau milieu des 50ème hurlants. Nuit dernière de grosse pétole à exploiter la moindre risée, le quart ‘on’ sur les réglages en permanence avec le quart de stand-by en soutien. Bascules de 60° variation de vent de 1 à 10 nœuds, température extérieure 4°. En sortant du duvet, on trouve que ça caille mais au bout d’un quart d’heure à régler, traverser le cockpit arrière pour aller de winch en winch et discuter avec le barreur, il ne fait pas si froid. Le chef de quart à un rôle fort à jouer en étant actif et en motivant l’équipage à rester sur les réglages. Faire avancer les 23 tonnes dans ces conditions volatiles et légères, demande plus de travail que dans 25 nœuds et le différentiel peut vite être très grand. Bon, au final, pour les grandes glissades sur la grosse houle faudra revenir. On aura eu en tout deux cessions de 10 heures de conditions idéales, juste de quoi se donner une idée des capacités du bateau dans ces mers là. Va falloir revenir !

Pour se consoler, les conditions sont celles du routage. Ce n’est pas pire et, du coup, on reste en course pour le record. S’il n y a pas de mauvaises surprises, on passera le Horn avec un peu d’avance.

L’Atlantique sera le juge de paix.

Je viens de passer 3h12 à chasser les risées, on rend les clés au quart suivant les étraves tournées dans la bonne direction, ouf ! On peut aller rejoindre notre duvet, fermer la fermeture éclair jusqu’au sommet, ajuster la capuche pour ne laisser dépasser que la tête et s’endormir au doux son du clapotis de l’eau sur la coque.

Bonnes vacances à ceux qui en ont.
Bon courage à ceux qui n’en ont pas.
Bonnes fêtes de Noël et de fin d’année à toutes et à tous.

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