L’environnement à l’honneur !
Ces dix dernières années, le monde du nautisme a mis le cap vers le durable, à travers des outils ou ses actions de l’association pour la plaisance éco-responsable qui œuvre au quotidien pour que les comportements et les mentalités évoluent. Le nautisme durable est aujourd’hui devenu une réalité pour les professionnels. Il se caractérise d’abord par la volonté d’intégrer la préoccupation environnementale tout au long du cycle de vie d’un bateau et ce, jusqu’à la mise en place d’une filière de déconstruction. Chaque « segment » intègre cette dimension : modes de propulsion innovants, peintures antifouling, économie d’énergie, bio détergents, gestions des déchets… A l’image du grand public, Alain Vidalies, Secrétaire d’Etat chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, auprès de la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, en visite ce mercredi au Nautic, a pu mesurer à quel point les adeptes du nautisme français sont impliqués et engagés.
L’Etat et la FIN s’accordent pour une conférence annuelle
Arrivé ce mercredi dès l’ouverture au Nautic, Alain Vidalies, Secrétaire d’Etat chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, auprès de la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a effectué une visite du salon avant de prendre la parole sur le stand de la Direction des Affaires Maritimes, répondant ainsi notamment à Yves Lyon-Caen, Président de la Fédération des Industries Nautiques et Président du Nautic. Peu avant, ce dernier lui avait réitéré sa proposition de réfléchir ensemble à la création d’une conférence annuelle. « Le monde du nautisme et de la plaisance a besoin de renforcer, de développer sa collaboration avec l’Etat. Beaucoup de domaines tels que le développement économique, l’expansion des pratiques ou encore la sécurité sont des sujets qui nous sont communs. Aujourd’hui, le cadre dans lequel cette collaboration se fait est un cadre qui a besoin d’être rénové. Le Conseil Supérieur a été un outil essentiel à une époque. On ressent la nécessité, aujourd’hui, d’un autre contour qui viendrait permettre un travail interministériel un peu plus étroit ». Chose qu’a, de fait, confirmé le Secrétaire d’Etat. « Je crois beaucoup à la politique maritime de la France. Elle présente de très grands enjeux et il appartient à tous de la faire fructifier », a conclu Monsieur Vidalies.
AFBE : des solutions durables électriques et hybrides pour la plaisance
Créée en 1994 par des partenaires issus d’horizons professionnels différents – universitaires, chercheurs, ingénieurs et industriels – soucieux de développer l’image et le marché du bateau électrique en France comme à l’étranger, l’Association Française pour le Bateau Electrique a profité de cette journée consacrée à l’environnement, au Nautic, pour présenter des cas pratiques de développement de solutions durables électriques et hybrides pour les bateaux de plaisance. Elle a également rappelé à tous ses objectifs, à savoir : promouvoir la conception, la construction et l’utilisation du bateau électrique, inciter opérateurs et communautés à équiper les plans et les voies d’eau en stations d’alimentation électrique, contribuer au respect de la nature et de l’environnement, air et eaux, établir des relations avec les associations étrangères homologues ou encore favoriser les échanges avec les organisations traitant des autres types de véhicules électriques.
L’engagement citoyen, solution pour protéger l’océan
Depuis sa création, Surfrider croit fortement en l’éducation et la pédagogie pour accompagner de manière pertinente les changements environnementaux, économiques et sociétaux. Les membres de l’association l’ont, une nouvelle fois, rappelé au Nautic aujourd’hui. De fait, afin de prendre pleinement part à cette transition écologique responsable et citoyenne, l’association a développé des programmes d’éducation au développement durable (EDD) novateurs dotés d’un objectif: permettre à chacun d’appréhender la complexité des enjeux environnementaux actuels pour devenir pleinement acteur du changement. « Nous développons des méthodes pédagogiques participatives visant à motiver et autonomiser les apprenants, pour qu’ils modifient leurs comportements et deviennent véritablement acteurs d’un développement durable. Nos équipes conçoivent des contenus et scénarios éducatifs innovants favorisant l’acquisition de compétences et permettant aux apprenants de développer leur esprit critique, d’imaginer des scénarios prospectifs et de prendre des décisions communes ».
Les Glénans : la croisière comme vecteur de sensibilisation aux enjeux environnementaux
Ce mercredi, sur la Scène Nautic, les représentants des Glénans, la célèbre école de voile, a abordé une thématique importante, celle de la croisière comme vecteur de sensibilisation aux enjeux environnementaux. Qui de mieux placé pour évoquer ce sujet ? Les fondateurs des Glénans ont, en effet, pris conscience très tôt de l’importance de la responsabilité qui leur incombait de préserver les lieux sur lesquels ils s’étaient implantés, considérés comme des biens collectifs. Cette préoccupation, devenue permanente, a mené au classement de plusieurs sites et a permis de maintenir une activité respectueuse des contraintes liées à l’isolement. De manière générale, l’association met tout en œuvre pour ne pas endommager les sites sur lesquels elle exerce son activité. Les énergies renouvelables – éoliennes, panneaux solaires, système d’évacuation des déchets et des fosses, toilettes sèches et « sanivertes » – sont utilisées sur l’archipel de Glénan et sur l’île Verte (archipel de Bréhat). La préservation de l’environnement est ainsi favorisée par rapport à l’amélioration du confort, même si celle-ci progresse chaque fois que cela est possible sans nuire à l’environnement.
Zoom sur le nautisme éco-innovant
Sensibiliser et mobiliser les littoraux français à l’indispensable mise en œuvre de solutions pour répondre aux enjeux climatiques, valoriser les solutions afin qu’elles donnent envie à d’autres de se mobiliser, c’est tout le sens d’Innovations Bleues, l’association fondée par Catherine Chabaud. De fait, la navigatrice a choisi de porter le projecteur sur les territoires du littoral, ceux pour lesquels les enjeux économiques, démographiques et environnementaux sont majeurs. Elle entend aussi rappeler le rôle primordial que les océans jouent dans l’équilibre du climat, un message qu’elle porte avec la Plateforme Océan&Climate. Le littoral, cet espace où la mer rencontre la terre, concentrera 80% des habitants de la planète à l’horizon 2050. Dans le même temps, il est aux premières loges de l’élévation du niveau des océans ceux-là mêmes qui sont impactés par le réchauffement climatique. Pour la France, hôte de la COP21 et dont le territoire littoral et maritime est implanté dans toutes les régions océaniques du globe, les enjeux sont prépondérants. Cela a été rappelé cet après-midi aux visiteurs du Nautic.
Le SHOM, 300 ans d’observation
Le niveau de la mer est un paramètre important utilisé comme indicateur par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et dans les études relatives au changement climatique. La ville de Brest peut s’enorgueillir d’avoir été l’un des premiers sites au monde où des observations systématiques du niveau de la mer ont été réalisées en 1679 par les astronomes français La Hire et Picard. Dès lors, les mesures du niveau de la mer se sont poursuivies d’abord sous l’impulsion de l’Académie Royale des Sciences, puis du Bureau des Longitudes et enfin depuis 1846 par le SHOM ce qui en fait un cas unique dans le monde. L’exploitation de ces observations montre que le niveau de la mer a augmenté d’environ 30 centimètres depuis 300 ans. Le détail de cette étude a été exposé aujourd’hui sur la grande scène du Nautic. Passionnant… et inquiétant.
Réduire la pollution plastique, le défi de « 7e Continent »
Présentée au salon cet après-midi, l’expédition du 7ème continent dirigée par Patrick Deixonne avait pour objectif de mobiliser l’opinion publique sur l’étendue de la pollution par les plastiques dans les océans et d’acquérir des données scientifiques quant à l’impact de cette pollution sur l’équilibre des écosystèmes marins. Suite à l’expédition 2014 dans le gyre de l’océan Atlantique Nord, l’expédition 2015 a réédité l’exploration de cette zone. Le bateau a sillonné près de 2500 kilomètres en haute mer pour des prélèvements et des mesures. L’accumulation de débris de plastique dans le milieu marin est devenue une grande préoccupation environnementale. Cette mission s’est donc concentrée sur la pollution de plastique en milieu hauturier qui est encore très peu étudiée. Le principe de cette campagne en mer dans l’Océan Atlantique Nord a consisté à effectuer des observations et collecter des échantillons pour être ensuite analysés en laboratoire. Les objectifs ? Cartographier la pollution, caractériser le milieu naturel et réaliser une caractérisation physico-chimique des plastiques récoltés.
L’Odyssée Bleue : mieux connaître les espèces animales pour contribuer à leur conservation
Stéphane Mifsud, parrain du Nautic 2015 en tant que représentant de la protection de l’environnement, a choisi le salon parisien comme point de départ de son projet L’Odyssée bleue, avec le soutien Suzuki Marine et de Bénéteau, ses partenaires officiels. Le recordman du monde d’apnée statique (11’35) l’a annoncé : il partira à la découverte des requins et de leurs « cousines » élasmobranches, les raies, aux côtés de Nicolas Ziani, biologiste fondateur du nouveau Groupe Phocéen d’Etude des requins dont Méditerranée est partenaire. Ce projet scientifique et pédagogique leur permettra de mieux connaître ces espèces animales, de les faire découvrir au grand public et de contribuer à leur conservation.
Under The Pole
A l’heure où le réchauffement climatique bouleverse les équilibres fragiles du grand Nord, Ghislain Bardout et son équipe d’Under The Pole ont présenté aux visiteurs du Nautic leurs deux grandes expéditions polaires sous-marines visant à explorer la face cachée des régions Arctique et Antarctique dans leur diversité. Ils ont notamment détaillé les vingt-et-un mois qu’ils ont passés au Groenland entre janvier 2014 et septembre 2015. « Cette deuxième expédition s’est s’inscrite dans la continuité de la précédente pour une étude Nord-Sud du milieu sous-marin entre le pôle Nord et le Cercle Polaire. Nous avons réalisé une exploration systématique des fonds marins tout au long de la côte Ouest du Groenland, sur plus d’un cycle saisonnier avec un hivernage dans la banquise, entre la surface et 112 m de profondeur. Le tout, avec l’objectif de constituer une banque d’images nouvelles sur un monde spectaculaire et inexploré et de sensibiliser le public aux bouleversements en cours, notamment en Arctique », a relaté Bardout au public parisien.