Au Cap Horn en début de semaine
En ce 27e jour de record, la vitesse se fait profondément désirer. L’anticyclone a pris ses aises dans le Sud du Pacifique Sud, bouleversant le train habituel des dépressions. La trajectoire est sinueuse pour Spindrift 2 dont l’équipage s’efforce, avec la patience des régatiers en baie, de s’extirper des griffes de cette bulle de vents faibles et de gagner sur la route. Ce passage s’avère fatigant pour les marins qui doivent constamment manœuvrer pour exploiter le moindre souffle d’un vent très instable. Encore quelques heures à dompter cette zone de calme puis le trimaran devrait rejoindre un vent de Sud-Ouest de 15-20 nœuds, une opportunité qui permettrait alors de rallier rapidement le cap Horn que Spindrift 2 franchirait en début de semaine prochaine. Au tableau de marche, le compteur affiche ce soir un retard de 300 milles sur Banque Populaire V mais les variations sont fréquentes depuis cette ascension du Pacifique par la face Nord et le retour en positif s’annonce pour bientôt.
Jour 27 – 16h00 GMT
- 300,66 milles de retard sur Banque Populaire V
- Distance parcourue depuis le départ : 17 287 milles
- Vitesse moyenne sur 24 heures : 9,4 nœuds
- Distance parcourue sur les dernières 24 heures : 224,9 milles
Message de Dona Bertarelli
Jeux de l’élastique en plein milieu du Pacifique.
Toute la nuit, nous avons bataillé en enchaînant les virements de bords pour rester dans un léger flux très instable en direction, oscillant de l’Est au Sud, d’une force de 3 à 8 nœuds.
Pas de quoi être effrayé ! Mais pour Yann et Erwan, ainsi que Jean-Yves, notre routeur à terre, c’est une une vraie prise de tête.
Après avoir passé une ‘molle’ relativement facilement, nous voici en plein jeu de l’élastique avec une dorsale qui nous bloque la route pour attraper du vent stable et plus fort en direction du Cap Horn. C’est un continuel ‘va-et-vient’ qui met les nerfs à vifs de tout l’équipage – un coup on avance, un coup on est arrêté, un coup on vire de bord et ainsi de suite.
Thomas (Rouxel) a le meilleur descriptif pour expliquer la nuit que nous venons de passer : « L’impression de participer à une course côtière, où l’on doit enchaîner les virements de bord pour naviguer au plus près des côtes et éviter le courant dans le nez. »
Mais voilà, dans notre cas, il n’y a pas de côtes, ni de courant. On manque juste terriblement de vent !