IDEC SPORT est encore et toujours à l’attaque ce mercredi midi. La question du jour est de savoir à quel moment déclencher une nouvelle série d’empannages destiné à passer une zone de transition entre dépression et anticyclone. Ce passage conditionnera beaucoup de choses, mais Francis Joyon espère pouvoir faire au moins jeu égal avec Banque Populaire V au cap Horn. Ce qui voudrait dire passer dès mardi au « cap dur ».

A l’autre bout du monde, tout « roule » à bord d’IDEC SPORT ce mercredi 16 décembre. Déjà le 25e jour de mer, et l’équipage continue de gagner dans le Nord-Est.

« On va continuer encore un petit peu comme ça », explique Francis Joyon. « Nous sommes en train de contourner par le Nord une dépression qui s’étale un peu, qui est un peu molle. On reste pour le moment dans le flux de vent d’Ouest-Nord-Ouest, mais on va tricoter bientôt : on va tirer plusieurs petits bords pour réussir à contourner cette dépression et guetter un moment où nous pourrons plonger pour rejoindre un système anticyclonique plus au Sud. »

Entre les deux « pour passer d’un système à l’autre, c’est là où ce sera un peu compliqué : du petit temps, peut-être même du près. Il nous faudra donc réussir à bien tricoter pour rejoindre cet anticyclone, mais par contre une fois que nous serons dans ses vents réguliers, on pourra plonger en diagonale vers le sud et vers le cap Horn. »

« C’est jouable »

Le cap Horn. Voilà bien l’objectif dans toutes les têtes des six marins d’IDEC SPORT. Ce mercredi midi, il reste environ 3000 milles pour parvenir à la pointe de l’Amérique du Sud. Et cela si possible en sept jours ou moins, puisque Banque Populaire V l’avait doublé à la fin de son 31e jour de mer. Qu’en pense le skipper d’IDEC SPORT ?

« C’est jouable ! On a cette inconnue de la zone de transition où on peut perdre ou gagner beaucoup, mais pour le moment le temps moyen pour rejoindre le cap Horn est légèrement inférieur à sept jours».

Il faut donc s’attendre à voir un premier empannage d’IDEC SPORT dans les heures qui viennent… et il sera suivi de quelques autres. « Le cœur de la difficulté est pour dans 24 à 30 heures, » estime Joyon « quand on plongera plein sud pour couper au plus court la zone de calmes qu’il y a entre dépression et anticyclone. »

Voilà. Pour résumer à bord d’IDEC SPORT on s’attend à souffrir un peu à moyen terme côté comptable… mais peut-être pas tant que ça. La trace qu’on surveille le plus ? Celle de Banque Populaire bien sûr.

« La trace de Loïck (Peyron) s’affiche sur notre carto et on est y évidemment sensibles, mais on raisonne plus en termes de globalité, en termes de temps de passage aux grands caps », tempère Francis Joyon. « C’est pour ça qu’on n’était pas catastrophés à la fin de l’Atlantique, car nous savions qu’ils avaient eu un peu de mal sur le Pacifique et perdu un peu de temps aussi sur la remontée de l’Atlantique. On reste très optimistes. »

150 milles repris cette nuit

La vie à bord ?

« On a presque l’impression d’être sous les tropiques. Il fait 15 degrés et on a l’impression que c’est une chaleur torride par rapport à ce que nous avons connu dans le Grand Sud, avec notamment plus de dix jours sans voir le soleil. Là, on est regonflés à bloc avec cette période estivale ! »

Tout va bien à bord d’IDEC SPORT et l’écart sur le chrono de référence fait de nouveau le yoyo dans le bon sens. Il était de 345 milles hier soir à 22h30, il n’est plus que de 190 milles ce midi. Explication : IDEC SPORT file toujours à 30 nœuds et même si sa vitesse efficace vers le but est moins satisfaisante sur cette amûre, les hommes de Joyon profitent tout de même du fait que Banque Populaire V avait dû se contenter d’une toute petite journée lors de son 25e jour de course. En outre, à chaque empannage qui les remettra tribord amures (bords vers le sud) IDEC SPORT devrait gagner des milles encore plus vite. On vous laisse imaginer le moral des troupes ? Sachez qu’il est excellent.

En bref

Après 24 jours et 11h de mer, à 14h heure française ce mercredi 16 décembre 2015, IDEC SPORT navigue à 28,9 nœuds par 44°37 Sud et 147°18 Ouest, soit un peu plus de 1700 milles dans l’Est de la Nouvelle-Zélande. Retard sur le chrono à battre : – 193 milles.

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