Avaries en série !
Morgan Lagravière va faire escale aux Açores
Suite à l’avarie survenue hier sur la tige de vérin de quille du monocoque adopteunskipper.net, rebaptisé Safran pour la Transat St Barth / Port-La-Forêt, Morgan Lagravière a pris la décision de s’arrêter à Horta (archipel des Açores) où il devrait arriver ce mercredi. Une équipe technique sera alors sur place pour tenter de sécuriser la quille afin que Morgan puisse repartir en sécurité et terminer l’épreuve.
Les circonstances de l’avarie
« J’étais sur le qui-vive depuis quatre jours. Les conditions étaient atroces et j’avoue m’être fait peur. Je n’avais jamais vécu ça. Au moment de l’incident, j’étais travers au vent, dans 35 à 40 nœuds de vent dans une mer très formée. D’un coup j’ai entendu un grand « crac », le bateau s’est couché, et j’ai vu la tête de mât dans l’eau. J’ai choqué toutes les voiles en grand mais le bateau ne se redressait pas. J’ai cru que la quille était perdue. Après vérification, elle était toujours en place mais la tige de vérin était cassée. »
Une réparation de fortune
« Je me suis alors attelé à trouver une solution pour que la tête de quille ne se balade pas d’un côté et de l’autre car cela peut abîmer la structure du bateau. J’ai pris un bout en Dyneema et fait des dizaines de tours pour éviter que la quille ne se déplace. Ma réparation tient tant bien que mal. Les conditions sont plus maniables et je fais route vers Horta à une dizaine de nœuds. »
Repartir en toute sécurité
« Une fois à Horta, nous effectuerons les réparations avec des membres de mon équipe technique. Si nous sommes en mesure de sécuriser la quille de manière satisfaisante, j’attendrai une bonne fenêtre météo pour repartir et ainsi décrocher ma qualification* pour le Vendée Globe. Je serai attentif à ne pas prendre le risque de me retrouver à nouveau en situation délicate. »
* Faire escale et bénéficier de l’aide de l’équipe technique ne remet pas en cause la qualification pour le Vendée Globe. Pour la décrocher, Morgan devra en revanche terminer cette Transat Saint-Barth / Port-la-Forêt dans un délai maximum de neuf jours après le vainqueur.
Safran cassé pour Fabrice Amedeo
Fabrice Amedeo, actuellement engagé sur la Transat Saint-Bath / Port La Forêt, auteur d’une magnifique course, a connu un problème technique cette nuit. Une partie de son safran tribord s’est désintégrée du monocoque Newrest – Matmut. Le skipper – journaliste maîtrise la situation et fait route à vitesse réduite sur l’archipel des Açores. En approche, il prendra une décision quant à la suite de son épreuve transatlantique.
« J’ai perdu les deux tiers de mon safran tribord » déclare Fabrice. « Il ne reste plus qu’un moignon. Il donnait des signes de faiblesse depuis mon départ de Saint-Barth. Cette nuit, je suis parti à l’abattée et j’ai constaté ensuite un mauvais comportement de mon Newrest – Matmut. Je n’abandonne pas la Transat Saint-Barth / Port La Forêt. J’ai 400 milles à effectuer à petite vitesse en direction des Açores. Pour l’instant, j’ai réussi à stabiliser mon bateau et je dois pouvoir faire route de la sorte. Si tout va bien, au large des Açores, j’ai un empannage à faire qui va me permettre de me retrouver tribord amure et donc sur le bon safran ce qui pourrait me permettre de rallier la Bretagne comme ça sans avoir à changer de bord. Les prévisions météorologiques sont, pour l’instant, en adéquation avec ce scénario. »
Problème technique à bord du Souffle du Nord
Message de Thomas Ruyant ce matin alors qu’il est toujours troisième de la Transat Saint-Barth / Port La Forêt :
« J’ai depuis hier, en fin de journée, un problème important sur le palier avant de la quille. Un jeu est arrivé et s’est aggravé rapidement dans des conditions de mer croisée. J’étais alors sous 3 ris avec 40 nœuds de vent moyen. Je suis actuellement sous GV 3 ris seul à 150° du vent pour solliciter le moins possible la quille. Je suis attentivement l’évolution de cette avarie en relation étroite avec Laurent Bourguès, mon Boat Captain. Je ferai route vers les Açores quand les conditions de mer et de vent le permettront pour me laisser le choix de m’arrêter en fonction des conditions à venir et des échanges techniques avec Laurent et les architectes. L’option de finir la course n’est pour l’instant pas exclue mais compromise. Je prendrai une décision une fois tous les éléments analysés. Vous imaginez mon immense déception et j’imagine la vôtre !
Je suis fatigué mais ne trouve pas le sommeil. La gorge est nouée. Malgré tout, l’expérience de cette course est très forte pour moi et importante pour la suite. Je me sens de mieux en mieux sur cet incroyable bateau. L’année a été riche, intense, pleine de rebondissements et ça continue ! Merci à tous pour ce que vous m’apportez ! On va surmonter ça, comme le reste ! Je suis avec mon colibri donc tout va bien. Il a le bec au vent, rien ne l’arrête… »