IDEC Sport a refait son retard, Leeuwin cette nuit…
L’équipage de Francis Joyon est en train de réussir un pari à peine croyable : effacer 800 milles de retard en quatre jours ! Ce jeudi après-midi, ils n’ont plus qu’une trentaine de milles à combler. Et ils passeront à l’aplomb du cap Leeuwin dès cette nuit.
Ils n’en finissent plus de foncer les six marins d’IDEC SPORT engagé dans une folle course-poursuite depuis dimanche soir. Contre le chrono de référence du Banque Populaire V de Loïck Peyron – tenant du titre. Contre une dépression tropicale venant de Madagascar et qu’il fallait absolument garder derrière soi, c’est chose faite. Contre eux-mêmes enfin, pour « accepter le froid et accepter les hautes vitesses permanentes » comme dit Gwénolé Gahinet, qui débute son apprentissage des mers du Sud par cette incroyable chevauchée à travers l’Océan Indien.
Dans le froid polaire des latitudes australes comprises entre 52 et 54 degrés Sud, l’objectif des six hommes d’IDEC SPORT était clair : aller le plus vite possible, sur la trajectoire la plus tendue possible. C’est ce qu’ils font, se relayant chaque heure à la barre pour garder le maximum de concentration efficace. Les vitesses atteignent des sommets : moyennes à plus de 30 nœuds, pointes à 40, rythmes ramenés sur 24 heures supérieurs à 700 milles… Les bénéfices engrangés sont exceptionnels : alors qu’il avait donc 800 milles de retard voilà quatre jours et encore 300 milles hier soir, IDEC SPORT est quasiment revenu à hauteur du temps de référence ce jeudi après-midi ! moins cinquante petits milles en milieu d’après-midi… pourquoi pas une égalisation au score dès cette nuit ? On peut y croire.
Leeuwin en début de nuit
Alors oui, les champs de vent – plus faibles dans leur sud- vont obliger les hommes de Joyon à faire une route un peu plus vers le nord. C’est ce qu’ils font déjà d’ailleurs. Oui, les bénéfices inédits de ces quatre dernières journées vont probablement s’estomper peu à peu, au fur et à mesure que la trajectoire virtuelle du tenant du titre va, elle, repartir vers le sud. Mais qu’importe. Demain est un autre jour et on savait avant le départ de ce Tour du monde que s’il y avait effectivement du temps à gagner ce serait dans le Pacifique, où Banque Populaire avait dû laisser échapper du temps lors de son record victorieux. Pour le moment, il faut savourer le plaisir d’avoir fait mieux que réussir cette troisième semaine de course en engrangeant de la plus belle manière – très sud et très tendu – ces centaines de milles vraiment pas volées.
La nuit prochaine, le commando de Francis Joyon va franchir l’aplomb du deuxième des trois grands caps mythiques du Trophée Jules Verne : le cap Leeuwin, au sud-ouest de l’Australie. A tous ceux qui ne donnaient pas cher de leur peau voilà seulement quatre jours, ils passent un message on ne peut plus clair : IDEC SPORT conserve toutes ses chances. A 16h30 cet après-midi, ils n’étaient plus qu’à une petite trentaine de milles de faire jeu égal avec le tenant du titre. On a bien lu : ils ont repris plus de 750 milles en moins de quatre jours…