C’est donc demain à 11h locales (soit 16h, heure de Paris) que les sept concurrents en lice vont s’élancer de Saint-Barth en direction de Port-la-Forêt. Pour la plupart des skippers, l’excitation du départ devrait se mêler à une appréhension fort légitime de traverser l’Atlantique en solitaire pour la première fois. Un départ de Transat ne s’improvise pas, qu’il s’agisse des coureurs, des préparateurs ou de la direction de course.

Pour eux, il s’agit de ne pas se laisser envahir par la pression. Pour ce faire, chacun a ses petits trucs, ses routines : pour les uns, ce sera la check-list, constater que l’essentiel des tâches a été effectué, pour d’autres, ce sera l’évasion dans l’activité physique : footing, natation, tout ce qui peut aider à maintenir la forme est aussi un formidable moyen de décompresser. Compulser les fichiers météo, tenter d’anticiper ce que sera la route optimale sera aussi un excellent moyen de rentrer dans sa bulle. Passer du mode stand-by au mode course est aussi un apprentissage.

Les préparateurs : leur job se terminera quand le bateau larguera les amarres du port de Gustavia.

Jusqu’à cet instant, ils seront sur le pied de guerre en permanence, pointilleux jusqu’au bout, à la recherche du détail, du grain de sable qui pourrait gripper la belle machine. Pour eux, le farniente antillais est une chimère : quelle que soit la température, ils triment à l’intérieur des coques carbone qui s’apparentent vite à des fournaises, grimpent une nouvelle fois en tête de mât vérifier que tout est conforme, plongent pour traquer la moindre aspérité qui pourrait empêcher la carène de glisser.

Saint-Barth est sans aucun doute un lieu de villégiature rêvé… sauf pour les préparateurs.

La direction de course : Ils sont les chefs d’orchestre de l’épreuve.

A charge pour eux de mettre en musique de manière harmonieuse le départ, de tenter d’anticiper sur les dix jours de course à venir : « La phase de départ proprement dite est toujours délicate. Les gars ont beau déclarer vouloir être prudents, l’esprit de compétition prend vite le dessus et c’est là où on risque le plus d’avoir quelques bateaux qui jouent à touche-touche. C’est pour ça que nous ferons une ligne de départ large, d’environ 300m, sans parcours côtier spécifique.
L’objectif est de simplifier la vie des coureurs au maximum : manœuvrer un IMOCA60 en solitaire est déjà suffisamment compliqué.
Ensuite, les choses devraient être plus simples : a priori, la flotte devrait tirer un grand bord de près tribord amure dans l’alizé pour monter jusqu’à la latitude de Miami, voire un peu plus au nord, avant de mettre le clignotant à droite. Ensuite, ça devrait aller vite au fur et à mesure que les marins trouveront les vents d’ouest dominants. Pour l’instant, il n’y a pas de gros temps prévu… mais en hiver les situations peuvent évoluer vite. Il faut être vigilant. »

Yann Eliès forfait

Il avait prévu d’être au départ de la Transat Saint-Barth / Port-la-Forêt. Mais tout compétiteur dans l’âme qu’il est, Yann a décidé de déclarer forfait en liaison avec son équipe technique.
Confronté à des problèmes structurels, le skipper de Quéguiner / Leucémie Espoir estimait déraisonnable de tenter une Transat en solitaire au cœur de l’hiver.

« Ce n’est pas la décision du cœur, mais celle de la raison !»

Pour parler de ce qui les attend, les skippers auront rendez-vous samedi 5 décembre à 17h (heure de Paris) pour une vacation en direct avec Pierre-Louis Castelli sur le stand de la Bretagne au Nautic de Paris. Un rendez-vous à ne pas manquer !

Source

Articles connexes