Dans 10 mois, la solitude
Le compte à rebours du départ du Vendée Globe s’accélère : dans 10 mois, le coup de canon sera donné aux Sables d’Olonne pour trois mois de solitude. En ce début d’année, Marc Guillemot évoque le sujet…
Marc, l’an prochain tu passera la période des fêtes en mer, dans le Vendée Globe. As-tu fait quelque chose de particulier cette année pour fêter Noël, sachant que tu ne serais à terre l’année prochaine ?
Non, je ne suis pas quelqu’un qui me projette d’un Noël à l’autre. Je n’ai rien fait de particulier, c’était même un peu atypique car on a surtout travaillé sur le bateau. On a totalement désarmé Safran entre Noël et le 1er de l’an, et testé le mât numéro trois, celui qui va servir pour le Vendée Globe. Donc disons que les fêtes ont été davantage une période de travail qu’une période de repos, mais je ne m’en plains pas : les tests se sont bien passés, le bateau est rentré au chantier. Tout va bien.
Trois mois de solitude, est-ce dur à vivre parfois ? Il y a forcément des moments difficiles dans un tour du monde en solitaire, non ?
Oui, on a forcément des hauts et des bas. On passe tellement de temps dans les mers du Sud, dans des endroits hostiles, qu’il y a fatalement des moments où on se sent vraiment seul, vraiment isolé. C’est particulièrement vrai pendant le bon mois de navigation dans les océans Indien et Pacifique, toute la partie Sud. Là-bas, à part des albatros et des mammifères marins, il n’y a vraiment personne. Quand on franchit le cap Horn et que l’on commence à remonter vers le Nord, on croise de nouveau quelques cargos, puis quelques bateaux de pêche. C’est pour cela aussi que ce passage est symbolique. On revient vers la civilisation en quelque sorte…
Quels sont tes souhaits pour 2012, pour toi mais aussi pour la planète dont tu feras le tour l’hiver prochain ?
Pas facile, la question des vœux… Pour moi, ça ne surprendra personne, en 2012 je me souhaiterais bien une préparation du bateau idéale… Et d’être en décembre prochain dans le trio de tête du Vendée Globe ! Pour la planète, c’est peut-être un vœu pieux, mais j’aimerais qu’on la respecte vraiment davantage, que les grandes idées sur le sujet se concrétisent. Car quand on navigue autour du monde, on croise aussi malheureusement des signes de pollution, plus intolérables encore en pleine mer.