Et le gagnant est… Aymeric Decroocq !
A l’issue des neuf manches de finale du Challenge Espoir Bretagne – Crédit Mutuel 2015 disputées cette semaine en baie de Port-la-Forêt, c’est Aymeric Decroocq, 24 ans, qui s’est imposé, devenant ainsi le nouveau skipper Espoir de la Filière d’excellence de course au large Bretagne – Crédit Mutuel. Durant une année (renouvelable), le jeune Dunkerquois va donc disposer d’un Figaro Bénéteau et d’un budget de fonctionnement lui permettant de disputer le circuit du Championnat de France de Course au Large en Solitaire, dans les meilleures conditions possibles. Pendant cette période, il va également bénéficier d’une intégration au Pôle Finistère Course au Large qui va lui garantir une formation professionnelle sérieuse et un apprentissage au contact des meilleurs navigateurs français. De quoi, bien évidemment, donner le sourire à ce jeune skipper. Et le fait est qu’il l’avait, cet après-midi, à son retour de mer, d’autant que l’avantage qu’il a pris hier lui a permis de n’avoir qu’à terminer la dernière régate pour l’emporter. Chapeau !
Bien qu’il ait multiplié les expériences sur de nombreux supports depuis ses débuts en catamaran de sport, à l’âge 10 ans, régatant notamment en First 7.50, en Open 5.70, en J80, en A35 ou d’autres bateaux de type croiseurs au large, contrairement aux deux autres finalistes du Challenge Bretagne – Crédit Mutuel 2015, Pierre Quiroga et Pierre Rhimbault, Aymeric Decroocq n’affichait pas un palmarès fourni de titres en pagaille.
« Sur le papier, il n’était effectivement pas le favori, mais nous savions qu’il avait des qualités liées à la maîtrise du bateau et il l’a d’ailleurs prouvé tout au long de la semaine dans des conditions très variées qui ont justement favorisé cela », a commenté Christian Le Pape, le Directeur du Pôle Finistère Course au Large, visiblement satisfait du parcours du jeune Dunkerquois.
« Il s’est préparé au Challenge avec une logique de concours. Il a ainsi franchi les étapes de manière originale mais aussi et surtout de manière très structurée. Au bout du compte, il a réalisé un très beau parcours et nous sommes tous très contents pour lui », a souligné le cadre technique, précisant qu’outre l’épreuve de navigation en solitaire, Aymeric a aussi remporté l’épreuve théorique du Challenge.
« C’est la preuve qu’il a beaucoup travaillé. D’ailleurs, ce sont assurément ses capacités à s’arracher et à faire les choses minutieusement qui l’ont propulsé en finale », a noté Christian, attaché, on le sait, à donner sa chance à un jeune marin complet, capable, un jour, de remporter le Vendée Globe.
« La victoire d’Aymeric est belle et elle est méritée. Après la huitième course, il n’avait plus qu’à assurer et terminer pour être le grand gagnant », a ajouté Christian Le Pape, saluant par ailleurs le travail de toute son équipe lors de cette mission de détection, mais aussi celui de Corinne Aulnette, Responsable de la Commission Centrale d’Arbitrage de la Fédération Française de Voile.
« Pendant la finale, nous avons eu trois réclamations ce qui est plutôt rare pour des skippers en solitaire débutants », a-t-il noté. De son côté, le principal intéressé n’a pas cherché à cacher sa joie, cet après-midi, à son retour à terre, après s’être imposé avec un total de 20 points, contre 18 pour Pierre Quiroga et 16 pour Pierre Rhimbault.
« Je ne réalise pas encore tout à fait ! »
« Je ne réalise pas encore tout à fait mais je suis vraiment content. J’ai vraiment travaillé dur pour réussir à arriver là où j’en suis. Aujourd’hui, j’en récolte les fruits et, pour moi, ça c’est très satisfaisant. Mon envie de faire de la course au large, et en particulier du Figaro, est née il y a trois ans. J’ai participé au Challenge en 2013 pour voir un peu comment cela se passait. Cette année, j’ai loué un bateau pendant un mois pour me préparer et ainsi me représenter dans les meilleures conditions possibles. C’est vraiment super d’avoir gagné avant même la dernière manche, mais j’avoue que je termine un peu cuit », a déclaré le jeune homme avant de se voir remettre les clés du bateau Bretagne – Crédit Mutuel Espoir en fin de journée.
Dans le même temps, Sébastien Simon, vainqueur du Challenge il y a deux ans et auteur de deux premières saisons plus que prometteuses sur le circuit des Figaro Bénéteau a, lui, récupéré celles du bateau Performance. Présent lui aussi pour l’occasion, Corentin Horeau, qui s’est forgé une solide expérience sous les couleurs de Bretagne Crédit Mutuel Performance, avec, en l’occurrence, une très belle deuxième place dans la Solitaire du Figaro 2014, va maintenant voler de ses propres ailes tandis que Nicolas Troussel, le skipper Elite dont le contrat arrive à son terme après cinq années passées au plus haut niveau, est d’ores et déjà tourné vers de nouveaux projets. On leur souhaite, à tous, bon vent pour 2016 !