La course continue…
Après l’arrivée des derniers monocoques IMOCA encore en course vendredi, il ne reste que le Multi50 Arkema dans le golfe de Rio et attendu dimanche après-midi (heure française), et les onze Class40 qui se naviguent pour les premiers, au large de Salvador de Bahia, et pour les derniers, en approche du Pot au Noir.
En hommage aux victimes des attentats de la nuit dernière, Itajaí a mis ses drapeaux en berne. Organisateurs, coureurs, préparateurs, proches… présents au Brésil ou encore en mer, ont été particulièrement secoués par ces évènements et compatissent à la douleur de leurs compatriotes en métropole.
« Pendant que des citoyens d´Itajaí (Brésil) et du Havre (France) célèbrent la confraternité entre différents peuples, nous sommes témoins d´un acte terrifiant de violence et d´intolérance. Dans ces moments de douleur et d´inquiétude, la population d´Itajaí se solidarise et tend ses bras à chaque frère français ici présent, priant pour l´apaisement des cœurs de toutes ces familles atteintes par la tragédie des attentats à Paris. La Transat Jacques Vabre est un exemple d´union et de respect des différentes cultures. La ville d´Itajaí applaudit avec fierté le peuple français qui a su porter au monde l´idée de liberté, d´égalité et de fraternité. Soyez toujours les bienvenus au Brésil et à Itajaí. » Jandir Bellini, Maire d´Itajaí
Un golfe perturbé
Il ne reste plus que douze duos en course, le troisième Multi50 terminant son parcours après son arrêt technique à Salvador de Bahia : Arkema bénéficie encore d’un flux de nord-est propulsif, mais le final risque d’être complexe et laborieux avec l’installation d’une dépression orageuse ce soir au large de Itajaí. Lalou Roucayrol et César Dohy sont attendus en milieu de journée brésilienne… si les conditions météorologiques ne sont pas trop perturbées !
Au large de Salvador de Bahia, les alizés ont pris des tours et les deux leaders ont réduit la toile dans un flux de plus de vingt nœuds de Nord-Est : sous spinnaker, Le Conservateur a grappillé quelques milles dans la nuit à son poursuivant VandB et cumule désormais une vingtaine de milles d’avance. Et à 180 milles, Carac-Advanced Energies tente de suivre le rythme mais avec une brise moins favorable qui devrait toutefois se renforcer au fur et à mesure que Louis Duc et Christophe Lebas vont gagner dans le Sud.
Il en sera de même pour Solidaires en peloton-ARSEP qui va raser les côtes brésiliennes en approchant de Recife au coucher du soleil, tout comme TeamWork40 qui le suit à une centaine de milles. Mais c’est au niveau de l’équateur que le match est relancé avec quatre tandems au coude à coude : les Brésiliens de Zetra mènent le groupe constitué des Britanniques de Concise 2, de Groupe Sétin et de SNBSM-Espoir Compétition. Tous sont passés ce samedi après-midi dans l’hémisphère Sud et devraient parer l’archipel de Fernando de Noronha dimanche soir.
Enfin, ce n’est pas encore le Pot au Noir pour Club 103 : Alan Roura et Juliette Pêtrès ne devraient pas trop souffrir dans cette Zone de Convergence Inter Tropicale (ZCIT) mais Creno-Moustache Solidaire pourrait tout de même en profiter pour combler une partie de son retard de 160 milles. Les premiers Class40 pourraient donc en finir mercredi à Itajaí, mais la zone orageuse qui se développe au large du Cabo Frio est susceptible de redistribuer les cartes entre les deux leaders…
Ils ont dit…
Yannick Bestaven, skipper de Le Conservateur (Class40)
« On a des alizés soutenus, plus de 25 nœuds de vent : on a navigué toute la nuit sous grand spi et un ris dans la grand-voile. On s’est relayé à la barre. Ce matin, on est passé sous petit spi. On descend bien dans le Sud. On devrait arriver dans quatre jours sur Itajaí et sur Cabo Frio, le 17 au matin. Mais on descend plus vite que ne le prévoient les routages… »
Arthur Hubert, co-skipper SNBSM-Espoir Compétition (Class40)
« C’est top parce qu’après notre arrêt à Madère, on pensait que ce serait plus dur. Dans le Pot au Noir, on s’est bien refait et là, on est un paquet de quatre bateaux : on est clairement dans le match, c’est cool. C’est une première l’équateur pour nous deux en bateau. C’est un peu bizarre, les fichiers annonçaient de l’Est plus rapidement : là, on est sous code 0, ça devrait tourner un peu plus tard comme pour les premiers. On est content, on est bien revenu sur les concurrents de devant, mais on passe pas mal de temps à la barre… »
César Dohy, co skipper de Arkema (Multi50)
« Ça glisse bien, on vient de quitter un ensemble de plateformes pétrolières. On devrait arriver demain de la matinée. Lalou va bien, il est à la barre et je ne vais pas tarder à le relayer… »