Le premier monocoque IMOCA a franchi la ligne d’arrivée brésilienne de la Transat Jacques Vabre à 13h 52’ 24’’ (heure française). Vincent Riou et Sébastien Col ont donc mis 17 jours 00 heure 22 minutes 24 secondes à la vitesse moyenne sur le parcours théorique de 5 400 milles (10 000 km) entre Le Havre et Itajaí, de 13,22 nœuds. Mais PRB a en réalité cumulé 6 034 milles sur l’eau à la vitesse moyenne de 14,78 nœuds.

Tenant du titre puisque Vincent Riou (alors associé avec Jean Le Cam) avait mis aussi 17 jours pour rallier Itajaí en 2013, le skipper de PRB avait choisi le spécialiste du match-race Sébastien Col pour le seconder sur ce parcours Nord-Sud. Le monocoque IMOCA avait déjà subi une importante remise à niveau pour la Route du Rhum de l’automne dernier, mais le bateau avait dû abandonner sur avarie structurelle. Cette fois, le plan VPLP-Verdier de 2010 était l’un des grands favoris de cette douzième édition de la Transat Jacques Vabre, aux côtés de SMA et de Quéguiner-Leucémie Espoir, car personne ne savait encore comment allaient se comporter les nouveaux prototypes à foils…

Et dès les premiers milles, les trois « classiques » mènent le train en baie de Seine, mais le reste de la Manche démontre que les « foilers » sont extrêmement rapides dans ces conditions de mer peu agitée et de vent de travers modéré. Ces deniers s’échappent encore plus en abordant l’Atlantique, mais déjà les trajectoires diffèrent puisque PRB et Quéguiner-Leucémie Espoir se déportent plus le vers le Sud quand il leur faut aborder la première dépression irlandaise. Quand Banque Populaire VIII et SMA s’enferrent dans le cœur des basses pressions, Eliès-Dalin suivis par Riou-Col sortent en tête pour obliquer plein Sud vers les Açores.

Un front froid brutal plus loin et une autre dépression canadienne après, les milles défilent pour le quatuor leader constitué de Quéguiner-Leucémie Espoir, PRB, Banque Populaire VIII et SMA avec plus de cent milles de marge sur les autres monocoques IMOCA. Un long bord bâbord amures vers l’archipel atlantique dans une mer encore très forte, n’empêche pas les navigateurs de carburer à plus de douze nœuds de moyenne : Vincent Riou et Sébastien Col en profitent pour prendre le commandement. Et au passage des Açores avec un vent plus portant et une mer plus organisée, le rythme s’accélère encore avec des moyennes supérieures à dix-huit nœuds !

La configuration « foil » de Banque Populaire VIII lui permet alors de déborder ce groupe par l’Ouest et de suivre la courbure des isobares de l’anticyclone pour aller chercher un point d’empannage sur le 28°30W : Armel Le Cléac’h et Erwan Tabarly mènent le train et rentrent les premiers dans le Pot au Noir, mais avec seulement une trentaine de milles de marge sur PRB. La traversée de la Zone de Convergence Inter Tropicale (ZCIT) va bousculer les schémas habituels puisque le trio leader glisse vers le Sud-Ouest pour trouver une sortie. Mais le Pot au Noir se décale sur le groupe au point que la sortie devient complexe et tendue pour parer la pointe brésilienne ! PRB s’extirpe en premier du marasme météorologique avec une trentaine de milles de marge sur ses deux poursuivants au passage (par l’intérieur) de l’archipel de Fernando de Noronha.

Vincent Riou et Sébastien Col réussissent ensuite à maintenir cet avantage sur Banque Populaire VIII qui ne gratte rien malgré son foil et ces alizés modérés de secteur Est : au passage névralgique du Cabo Frio, PRB n’a rien lâché ! Le golfe de Rio ne change pas la donne, surtout lorsque Armel Le Cléac’h et Erwan Tabarly contre-bordent pour contrôler Yann Eliès et Charlie Dalin. PRB ne peut plus être inquiété, même si la brise mollit à quelques dizaines de milles de la ligne d’arrivée et c’est avec plus de soixante milles d’avance sur Banque Populaire VIII et plus de 90 milles sur Quéguiner-Leucémie Espoir que Vincent Riou et Sébastien Col s’amarrent en vainqueurs de la classe IMOCA à Itajaí.

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