Ite Missa Est
C’est quasiment une certitude, les alizés devraient accompagner les Minis jusqu’à l’arrivée à Pointe-à-Pitre. En tous cas la flotte ne mollit pas sur la route de la Guadeloupe. Du nord au sud, il n’y a plus vraiment de différentiel de vitesse et tout le monde converge à vive allure vers l’arrivée. En prototype Frédéric Denis (Nautipark) tient plus que jamais la corde, quand en série Julien Pulvé (Novintiss) vient, pour la première fois de la course d’arracher la tête de course à Ian Lipinski (Entreprises Innovantes). De l’autre côté de l’Atlantique, François Jambou (Concevoir et Construire) est reparti.
Pas de trêve dominicale sur le front de la Mini Transat îles de Guadeloupe, la messe est dite. Les leaders continuent de foncer à tombeau ouvert vers la ligne d’arrivée et il semble bien que rien de devrait arrêter leur cavalcade avant la Guadeloupe. Au pointage de 15h, Frédéric Denis était pointé à 13,1 nœuds quand en série Julien Pulvé, non content de prendre la tête de course établit un nouveau record sur 24h en bateaux de série avec 277,54 milles parcourus. Il détrône ainsi la performance de Xavier Macaire en 2010 sur Les Sables – Les Açores et signe la quatrième meilleure progression au scratch de cette édition 2015. Ça fume sous les étraves, ça douche dans les cockpits, ça chauffe sous les crânes. Depuis le départ de Lanzarote, les leaders tiennent une moyenne de 11 nœuds. A ces vitesses, les fonctions vitales sont réduites à l’indispensable : plonger dans la cabine pour récupérer quelques aliments indispensables, profiter d’une mer un peu mieux rangée pour s’accorder une sieste, faire un point, prendre le bulletin météo. Tout le superflu est rangé aux oubliettes, en témoigne le peu de contacts avec les bateaux accompagnateurs. Quand le temps est au beau, que l’on lézarde au soleil, la VHF devient un substitut idéal. Mais quand le bateau plane en permanence, que l’on oscille sans cesse entre la griserie de la vitesse et la petite boule au ventre qui nous alerte sur les limites à ne pas dépasser, la causerie avec les potes passe aux oubliettes.
Chacun à sa place
Pour la première fois depuis le départ, les hommes du nord retrouvent des vitesses qui leur permettent de faire jeu égal avec les tenants de la route sud. Chris Lükerman (CA Technologies) dépasse enfin les 10 nœuds et Fidel Turienzo (Satanas) partisan affirmé de l’option nord, a retrouvé une vitesse digne de ses ambitions. Mais le navigateur espagnol affiche malgré tout plus de 350 milles de retard sur la tête de flotte. Petit à petit, les écarts latéraux vont aller en diminuant et les grandes options stratégiques vont laisser la place à des petits recalages fins en approche des îles. Dans le même temps, une hiérarchie se dessine qui place progressivement les hommes forts en tête de flotte. Le rythme imposé et l’absence d’incertitude stratégique ne laisse pas beaucoup de place aux divines surprises.
Au Cap-Vert, François Jambou n’a pas traîné. A peine la réparation de ses ferrures de safran achevée, le skipper de (Concevoir et Construire) a repris la mer. Les douceurs émollientes de l’archipel cap-verdien n’auront pas eu raison de sa détermination.
Classement du 8 novembre à 15h (TU+1)
Prototypes (Classement Eurovia Cegelec)
- Frédéric Denis – 800 – Nautipark à 1023,6 milles de l’arrivée
- Clément Bouyssou – 802 – Le Bon Agent – Bougeons l’Immobilier à 30,3 milles
- Ludovic Méchin – 667 – Microvitae à 33,0 milles
- Axel Tréhin – 716 – Aleph Racing à 33,5 milles
- Michele Zambelli – 788 – Illumia à 48,1 milles
Séries (Classement Ocean Bio-Actif)
- Julien Pulvé – 880 – Novintiss à 1181,9 milles de l’arrivée
- Ian Lipinski – 866 – Entreprises Innovantes à 2,2 milles
- Tanguy Le Turquais – 835 – Terréal à 81,1 milles
- Edouard Golbery – 514 – Les Enfants du Canal à 83 milles
- Edwin Thibon – 721 – Cœur Fidèle à 98,1 milles