Ils viennent du Canada, du Royaume-Uni, du Brésil, de Hongrie, d’Espagne, des Etats-Unis, de Suisse, d’Afrique du Sud et d’Italie. 15 skippers étrangers participent à la 12e édition de la Transat Jacques Vabre, dont 5 binômes, et pour la première fois de l’histoire de la course, un bateau 100% brésilien. En dehors de la compétition, tous espèrent porter haut les couleurs de leur drapeau afin de faire connaître la course au large dans leur pays. Revue de détails de la délégation étrangère…

En Class40, la flotte des 14 bateaux comprend deux équipages étrangers qui viennent courir pour la première fois la Transat Jacques Vabre. Le premier est entièrement féminin. Philippa Hutton-Squire, originaire d’Afrique du Sud, et Pip Hare du Royaume-Uni forment l’équipage de Concise 2 et affichent à elles-deux beaucoup de milles au compteur : 85 000 milles de navigation en Class40 pour Philippa et deux Mini-Transat successive pour Pip ! Le deuxième équipage vient du Brésil. Eduardo Penido et Renate Araujo rentreront au pays à bord de Zetra. Si ils découvrent leur plan Manuard qui avait gagné la précédente Transat Jacques Vabre, les deux marins ont tout de même engrangé de l’expérience cette année à Lorient coachés par Tanguy Leglatin. Eduardo, le skipper, fut médaillé d’or aux JO de Moscou en 1980 en 470… Deux Suisses composent également la flotte des Class40. Le premier est Alan Roura, skipper de Club 103, qui a fait appel à Juliette Pêtrès pour le seconder. Après une Route du Rhum trop vite abandonnée, Alan espère bien arriver de l’autre côté avec un bateau en bon état. Le second, Nils Palmieri, est le co-skipper de Bertrand Delesne sur TeamWork40. Un as du dériveur et du D35, ultra sportif (triathlon) et le recordman de distance avalée en Mini 6,50 (300 milles) : le cocktail pourrait bien être explosif ! Enfin, l’Anglais Jackson Bouttell vient du circuit Figaro formé par l’Artemis Offshore Academy. Sur Team Concise, il fera équipe avec Gildas Mahé, un figariste talentueux, redoutable navigateur…

Attention, binômes dangereux

Giancarlo Pedote demeure le seul étranger chez les multicoques. L’Italien naviguera aux côtés d’Erwan Leroux sur le Mulit50 FenêtréA Prysmian. Une grande première pour Giancarlo qui savoure sa chance de naviguer avec celui qui gagne tout (double vainqueur de la Transat Jacques Vabre en 2009 et 2013)… ou presque !

Du côté des IMOCA 60’, il faut compter trois équipages étrangers. Sur Hugo Boss, l’une des six nouvelles bêtes de course de la catégorie, Alex Thomson a fait appel à l’Espagnol Guillermo Altadill avec lequel il avait terminé deuxième de la Transat Jacques Vabre en 2011. Ce binôme-là, au regard de son palmarès, peut faire fureur sur cette 12e édition. Les Hongrois Nandor Fa et Peter Perényi viendront titiller les IMOCA de dernière génération avec leur tout nouveau 60 pieds Spirit of Hungary. Pour les jeunes Canadiens Morgen Watson et Eric Holden, la transat sera un baptême de feu dont l’objectif avoué est de terminer la course avant tout, sur leur bateau « ancien », un plan Owen Clarke de 2006. Samantha Davies, après une Volvo Ocean Race, revient à ses premières amours, et co-skippera l’Initiatives Cœur de Tanguy de Lamotte. Ce sera sa cinquième participation à la Transat Jacques Vabre. Le Britannique Sam Goodchild, après 4 ans à user ses fonds de cirés en Figaro, vient vivre son rêve de naviguer en IMOCA. Il est le co-skipper d’Eric Bellion sur Comme un seul homme… L’excellent navigateur américain Ryan Breymaier secondera Nicolas Boidevézi sur Adopteunskipper.net. Son expérience sur la Barcelona World Race (tour du monde en double) en 2010/11 apportera beaucoup au jeune skipper alsacien.

La météo du départ

Les météorologues prévoient pour dimanche, jour du départ de la Transat Jacques Vabre à 13h30, du soleil avec le passage d’une dorsale et une mer peu agitée. Le vent, faible le matin, s’oriente au secteur sud pour une douzaine de nœuds en début d’après-midi, puis fraîchissant à 18 nœuds (30 km/h) en soirée.

Ils ont dit

Jackson Bouttell, skipper de Team Concise (Class40)

« L’objectif après le début de course musclé sera juste de garder le bateau en un seul morceau. Tout le monde va être à fond dès la ligne de départ franchie. Nous ne devons pas faire de bêtises. Le bateau est rapide et je souhaiterais avant tout ne rien casser. C’est finalement mon objectif. Personne n’a effectivement terminé une course à bord de ce bateau. La priorité a été de le fiabiliser, je pense que désormais il est solide et nous le connaissons bien. »

Alex Thomson, skipper de Hugo Boss (IMOCA)

« Nous savons ce que nous savons, mais nous ne savons pas ce que nous ne savons pas. Et maintenant, nous devons savoir ! Et la meilleure façon de le savoir est de venir faire la Transat Jacques Vabre et de mettre le bateau sous une certaine pression. En terme de performance, nous ne connaissons par encore les polaires du bateau (vitesse optimale par rapport à un angle de vent, ndlr). Notre étalonnage a été finalisé en chemin pour venir au Havre. Il va falloir maintenant valider et tester le bateau, tenter d’aller toujours plus vite pour obtenir le maximum d’informations afin de le faire encore évoluer. Mais dans l’ensemble, c’est un bon bateau conforme à nos attentes. Si nous arrivons à Itajaí alors ce sera un succès pour moi. La priorité est le Vendée Globe et d’essayer de comprendre comment nous pouvons encore avancer. Nous avons eu le bateau avec trois mois de retard. Evidemment j’aurais aimé être au même point que Edmond de Rothschild ou Banque Populaire. Mais c’est comme ça ! »

Sam Goodchild, co-skipper Comme un seul homme (IMOCA)

« Je voulais apprendre la navigation en Imoca. Et la navigation en double est un bon moyen d’apprendre. Nous ne sommes pas du tout compétitif avec le bateau, mais au moins je vais m’affiner sur les systèmes et je puis c’est toujours enrichissant de passer trois semaines en course. Je pense que nous pouvons faire dans le milieu de tableau. Je suis un compétiteur donc je vais faire le maximum pour rester devant O Canada, Spirit of Hungary et Bureau Vallée. Eric (Bellion) n’a aucune expérience sur un IMOCA. Je n’ai pas fini les deux Transat Jacques Vabre auxquelles j’ai participé donc je veux finir celle-ci ! ».

Eric Holden, skipper de O Canada (IMOCA)

« C’est vraiment de la dernière minute pour nous. Il y a deux mois, nous n’avions pas de budget ! Nous ne savions pas si nous pouvions faire la Transat Jacques Vabre, alors nous sommes très heureux d’être ici. Nous avons le plus vieux bateau de la flotte et probablement le plus petit budget. Nous n’avons pas d’objectif de performance.. Mon équipier Morgen (Watson) a navigué comme chef de quart sur la Clipper Round the World Race, course en équipage. Nous avons navigué de Vancouver (côte ouest du Canada) par le canal de Panama jusqu’à la côte Est et nous avons donc 15 000 milles sur ce bateau. Ce sera un baptême du feu certainement cette course en double. Et c’est toujours mieux d’apprendre à deux que tout seul ! ».

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