Tous les feux sont au vert pour Maître CoQ !
Le mois de septembre a été chargé pour Jérémie Beyou et Philippe Legros qui ont enchaîné trois stages d’entraînements à Port-la-Forêt et disputé le Défi Azimut, avec à la clé une bonne deuxième place. Très satisfait de la progression de Maître CoQ par rapport à la concurrence, le duo peaufine désormais les derniers détails sur le bateau et sa condition physique, avant le convoyage vers Le Havre, prévu autour de mercredi prochain.
Maître CoQ au niveau des meilleurs
A moins de trois semaines du départ de la Transat Jacques Vabre, son troisième grand objectif de la saison après la Solitaire du Figaro et le Tour de France à la voile, Jérémie Beyou affiche un grand sourire. La raison de la bonne humeur du skipper de Maître CoQ ? Les nets progrès enregistrés par son monocoque lors des trois stages d’entraînement de septembre avec le Pôle Finistère de Port-la-Forêt, mais également pendant le Défi Azimut. Sur cette course qui a réuni douze IMOCA du 25 au 27 septembre, Jérémie et Philippe Legros ont signé deux deuxièmes places (course de 24 heures puis tour de l’île de Groix), derrière PRB, mais devant SMA et les nouveaux bateaux.
« Nous avons vraiment progressé par rapport à SMA (ex-Macif) qui était la référence l’année dernière, particulièrement au reaching, allure où nous avions de gros trous », se réjouit Jérémie, tandis que Philippe, en charge de la performance sur le monocoque et co-skipper de Maître CoQ sur la Transat Jacques Vabre ajoute : « Lors du premier stage, nous avions du mal à tenir les autres, alors que sur le dernier, pour la première fois, nous sommes allés plus vite au reaching. Les modifications techniques effectuées cette année portent leurs fruits, et avec Jérémie, nous avons réussi à trouver plein de petites choses pour améliorer la vitesse du bateau, c’est une phase importante dans notre préparation. »
L’autre motif de satisfaction tient en effet à la très bonne entente entre les deux marins qui n’ont guère mis longtemps à « s’apprivoiser » :
« C’est très positif,» poursuit Philippe. « Sur le Défi Azimut, notre première course ensemble, cela s’est très bien passé au niveau de la communication, de l’organisation à bord et de la prise de décision. En bon Figariste, Jérémie barre beaucoup, moi je m’occupe un peu plus de la partie stratégie, mais nous faisons tout de manière collégiale. »
Même constat chez Jérémie :
« Depuis le début, tout fonctionne bien entre nous, que ce soit humainement ou dans les choix stratégiques. »
Une manière de naviguer plus agressive et physique
Revenu au niveau de SMA, Maître CoQ a également profité de ce mois de septembre pour se confronter à quelques nouvelles unités, équipées des fameuses dérives à foil. Les enseignements ?
« Il y a clairement des allures, au reaching avant tout, où ils sont inaccessibles », explique Philippe Legros. De son côté, Jérémie se montre assez circonspect : « Entre les premières navigations et les dernières, les bateaux de nouvelle génération ont pas mal progressé ; entre 75 et 130 degrés du vent, ils ont un très gros potentiel ; sur un parcours comme celui de la Transat Jacques Vabre, la logique voudrait qu’ils soient devant à l’arrivée. » S’il réfléchit à l’opportunité d’installer des dérives à foil sur Maître CoQ l’hiver prochain – « nous nous sommes organisés pour deux options de chantier » -, Jérémie ne s’avoue pas battu pour autant, mettant en avant la fiabilité de son bateau, « le seul avec Quéguiner (l’ancien Safran) qui a terminé la Jacques Vabre 2013 et la Route du Rhum 2014 sur le podium sans escale » – et surtout sa grosse envie : « Avec Phil, nous sommes déterminés à envoyer tout ce que nous pouvons pour être devant. Nous allons tirer sur le bateau et les bonshommes. L’une des raisons de notre progression est d’ailleurs liée au fait que nous chargeons plus le bateau, nous le poussons à 100% pour en tirer la quintessence, c’est une façon différente de naviguer, plus « brutale », beaucoup moins conservatrice. »
Une manière de naviguer qui nécessite une condition physique optimale, mais là-dessus, on peut faire confiance à Jérémie, sportif accompli.
« Ces derniers temps, comme nous avons beaucoup navigué, nous n’avons quasiment pas fait de séances avec le coach (Stéphane Eliot), mais je refais un bloc intense cette semaine. De son côté, Philippe découvre ce style de préparation, mais comme il a une bonne caisse à la base, cela ne pose pas de problèmes. » La condition physique sera donc au menu des derniers jours avant le convoyage vers Le Havre aux alentours du 12 octobre, tandis que toute l’équipe s’affaire à préparer le départ : « Nous enchaînons trois grosses navigations, à savoir la Jacques Vabre, le convoyage d’Itajai à Saint-Barth, puis la Transat BtoB (en solitaire). Il y a une partie du matériel qui part en container en fret maritime mercredi, une autre en avion à Itajai ou à Saint-Barth, cela demande une grosse organisation en termes de logistique », conclut Jérémie.
Parlons sport ! La Coupe du monde de rugby
« Je suis bien évidemment un supporter de l’équipe de France qui m’a laissé une bonne impression contre le Canada jeudi dernier (41-18). Nous avons un gros pack d’avants, nous sommes beaucoup sur la percussion physique, j’aimerais bien quand même revoir plus de jeu à la française, vers les ailes, avec du mouvement, sans les petites fautes de main parfois agaçantes et l’indiscipline. Si les Bleus arrivent à gommer ces défauts, je pense qu’ils peuvent au moins viser la demi-finale. Après, ça va devenir compliqué face aux favoris que sont l’Australie, qui m’a pas mal impressionné, et les All Blacks, qui avancent un peu cachés. Méfiance ! »