A Lanzarote, passé le premier temps de décompression indispensable, les pontons ressemblent de plus en plus à une ruche industrieuse. Les Ministes sont à l’ouvrage sur les réparations nécessaires avant la deuxième étape : plutôt marteau que Cointreau, tournevis que pastis, tous s’efforcent de faire que leur machine soit fin prête au plus vite, afin de goûter pleinement aux charmes de Lanzarote.

Les pontons qui paraissaient étrangement vides, à l’exception notable de chaque nouvelle arrivée, ont repris vie depuis ce mercredi matin. Faire l’inventaire des petites misères de l’étape, réparer le matériel endommagé, trouver les solutions techniques adéquates pour améliorer le fonctionnement d’un pilote, rendre les réceptions BLU plus audibles, nettoyer le bateau, faire l’inventaire des éventuels accrocs dans les voiles. Sur et autour des pontons, les voiles sèchent faisant des tâches colorées sur le gris des quais.

La grande débrouille

Pour certains, il s’agit de travaux de gros œuvre. Jean-Baptiste Daramy (Chocolats Paries) va devoir stratifier de nouveau son tableau arrière, installer de nouveau les fémelots de safran, vérifier ensuite le calibrage et l’équilibre des deux safrans. C’est donc un vrai chantier qui attend le navigateur basque avant le départ de la deuxième étape. La course contre la montre est engagée d’autant que Jean-Baptiste s’était engagé à revenir travailler entre les deux étapes dans l’atelier composites qui le salarie.
Simon Koster (Eight Cube) est encore en phase de découverte de son prototype. L’escale est, pour lui, l’occasion d’échanger longuement avec l’équipe du bureau de Mer Forte sur les points qu’il reste à fiabiliser, les satisfactions et les déceptions quant au comportement du bateau.
D’autres tentent de trouver des solutions à la quadrature du cercle. Sébastien Pébelier (Mademoiselle Iodée), en plongeant dans le port de Lanzarote, a découvert que le bord d’attaque de son voile de quille avait été endommagé suite à une collision avec un objet flottant entre deux eaux. Problème, le navigateur, parti de Douarnenez flamberge au vent mais les poches vides, n’a pas l’ombre d’un centime pour s’offrir une sortie d’eau indispensable pour effectuer la réparation. Chacun tente d’activer les réseaux de solidarité indispensables pour trouver une issue favorable.

Les fantaisies d’Eole

Après le Chinois Xu Jingkun (China Dream), ce sera au tour du Russe Yuri Firsov (Magnum Sports) de couper la ligne d’arrivée devant le port d’Arrecife. Mais que les derniers milles auront été difficiles. Il lui aura fallu négocier les dévents le long de la côte, jouer avec les brises thermiques pour essayer de grappiller quelques milles sur la route. Au moins, le skipper russe peut-il encore jouer avec les effets de côte. Ses poursuivants n’ont pas cette chance, englués dans les calmes entre Maroc et Canaries. Il reste une quarantaine d’heures à Fidel Turienzo (Satanas) et Maxime Eveillard (Héli Strategy) pour rejoindre Lanzarote. Le premier pointe à un peu plus de 250 milles quand le deuxième compte encore cent milles de plus pour connaître la délivrance. Pour Fidel Turienzo, il faudrait tenir maintenant une moyenne de 6 nœuds quand Maxime devrait approcher les 9. A l’impossible, nul n’est tenu.

Lanzarote fête la Mini Transat Iles de Guadeloupe

Le port d’Arrecife et sa marina flambant neuve accueillent la flotte de la Mini Transat Iles de Guadeloupe pendant plus d’un mois, jusqu’au 31 octobre, date du départ de la deuxième étape vers Pointe-à-Pitre. Alors, pour fêter l’arrivée des coureurs au large dans la capitale de l’archipel des Canaries, plusieurs festivités et rencontres ont été programmées, notamment à bord du PSP Flamant qui a accompagné les solitaires sur cette première étape entre Douarnenez et Lanzarote.

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