Sam Davies sur le Vendée Globe 2020 ?
Après la Volvo Ocean Race à bord de Team SCA, Sam Davies revient aux affaires en IMOCA. Le 25 octobre prochain, elle prendra le départ de la Transat Jacques Vabre et formera avec Tanguy de Lamotte le seul équipage mixte en 60 pieds. Au départ des deux derniers Vendée Globe (4e en 2008-2009, abandon en 2012-2013), la navigatrice britannique ne ferme pas la porte à une troisième participation, mais en 2020, avec un projet bien ficelé. Rencontre.
Sam, tu dois être heureuse de retrouver la navigation en IMOCA après ton expérience avec l’équipage 100 % féminin de Team SCA dans la Volvo Ocean Race, le tour du monde en équipage avec escales !
Sam Davies : « Oui je suis super contente de ce retour d’autant que j’ai quitté le circuit IMOCA assez vite après mon démâtage survenu dans le dernier Vendée Globe. J’ai été contacté par Team SCA pendant le convoyage entre Madère et les Sables-d’Olonne. Je suis très rapidement partie faire des tests, c’était une bonne façon d’oublier la déception de mon abandon dans le Vendée Globe. La Volvo Ocean Race a été une course prenante et passionnante, je n’ai pas vraiment eu le temps de penser à l’IMOCA. Mais maintenant que je navigue à nouveau en 60 pieds, je me rends compte que ce support me manquait. »
Pourquoi as-tu accepté la proposition de Tanguy de Lamotte ?
Sam Davies : « En fait, au début, j’ai refusé (rires) ! Tanguy m’a contacté assez tôt durant la Volvo. J’imaginais avoir besoin de beaucoup de temps à la fin de l’épreuve pour me remettre et retrouver ma vie de famille. Et je me voyais bien femme de marin pour la Transat Jacques Vabre (Romain Attanasio, le compagnon de Sam Davies, participe à la course aux côtés de Louis Burton, NDR). Tanguy a été très patient et j’ai fini par changer d’avis car c’est une opportunité qui ne se refuse pas. Naviguer en double est appréciable après un tour du monde avec onze personnes à bord. Je connais Tanguy depuis longtemps, nous nous sommes rencontrés sur le circuit Mini en 2001. Nous avons a déjà remporté une course ensemble : le prologue de la Mini Fastnet 2001 à bord du bateau de Brian Thompson. On a donc 100% de victoire sur nos navigations ensemble (rires) ! L’entente avec Tanguy est excellente et nous naviguons de la même manière. Nous sommes des compétiteurs mais nous n’aimons pas le stress et les cris. C’est agréable de naviguer dans le calme et la bonne humeur. »
As-tu rapidement retrouvé tes marques à bord ?
Sam Davies : « L’IMOCA, ça ne s’oublie pas. J’ai passé tellement de temps sur ces bateaux ! Sur Initiatives-Cœur, je retrouve des points communs avec mes deux précédents IMOCA. Il y a tout de même eu une petite phase d’adaptation car les VOR65, les monocoques de la Volvo, sont très différents des IMOCA. Il s’agit de monotypes (bateaux parfaitement identiques, NDR) beaucoup plus lourds qui ne pourraient absolument pas être gérés en solo ou même en double. Nous étions en permanence quatre à cinq personnes sur le pont, c’est un exercice différent. »
Le plateau de la Transat Jacques Vabre est remarquable avec 20 IMOCA au départ. Cela va te changer de la Volvo Ocean Race où il n’y avait que sept bateaux en lice…
Sam Davies : « Oui, c’est génial de retrouver une telle flotte avec en plus un très haut niveau. Il y aura beaucoup de bateaux de la génération d’Initiatives-Cœur (un plan Farr de 2006, NDR) et nous allons pouvoir nous confronter à eux. Ce sera notre bagarre à nous. Mais nous n’oublions pas que l’objectif numéro un de Tanguy est bien le Vendée Globe. A un an du tour du monde, cette Transat Jacques Vabre sera donc l’occasion de réfléchir ensemble pour optimiser le bateau et pour faire encore progresser Tanguy. »
La question que tout le monde se pose : fais-tu ce retour en IMOCA dans l’optique de participer au prochain Vendée Globe ?
Sam Davies : « Non, je ne me projette pas plus loin que la Transat Jacques Vabre. Le Vendée Globe arrive trop vite et je ne veux pas partir dans la précipitation. Mon projet avec Saveol lors de l’édition 2012/2013 s’était monté un peu à la dernière minute et ma préparation avait été trop courte. Si un jour une bonne opportunité se présente, je repartirai, mais avec du temps pour me préparer et m’entraîner. »
Un retour en 2020 est donc possible ?
Sam Davies : « Oui. Je serai aux Sables d’Olonne le 6 novembre 2016 pour le départ du prochain Vendée Globe et je suis certaine que le fait de retrouver toute cette ambiance me donnera envie de repartir. J’adore cette course, je garde de très beaux souvenirs de mes participations, y compris la deuxième. Malgré l’abandon, je n’ai pas de regrets car j’ai vécu des moments incroyables. Et les mésaventures font partie de l’aventure. C’est une expérience enrichissante de gérer seule un démâtage dans 35 nœuds de vent… »