Pour la première fois de l’histoire du circuit Figaro Bénéteau né en 1990, un skipper d’Outre-Manche, voire même un skipper étranger, truste la première place d’une épreuve comptant pour le Championnat de France Elite de Course au Large en Solitaire. A 30 ans et après cinq saisons sur le circuit, Nick Cherry (Redshift) créé une petite révolution dans le monde franco-français de la course au large en solitaire en monotype : il est aux commandes de La Generali Solo devant des Français ultra favoris !

Coup de Trafalgar. Un Britannique vient chambouler l’ordre hiérarchique de la dernière épreuve comptant pour la finale du Championnat de France Elite de Course au Large en Solitaire… Une grande première, qui loin de désarçonner la flotte française, va donner du piment lors des courses du Grand Prix Nice Métropole Côte d’Azur qui démarrent vendredi. Nick Cherry, avec son air de ne pas y toucher, se balade littéralement depuis le début des joutes à Sète : deux places sur le podium, une seule « mauvaise » manche de 9e, qui le portent pour le moment au somment du classement provisoire. Son compatriote Sam Matson (Chatham), 24 ans, a bien failli faire trembler les vieux routiers en Figaro Bénéteau, comme Gildas Morvan (Cercle Vert) ou Alexis Loison (Groupe Fiva), en pointant dangereusement son étrave non loin de leurs tableaux arrières (il fut même deuxième quelques milles durant) sur toute la grande étape. Il est, pour le moment, 7e au classement, à un point de Yoann Richomme (Skipper Macif 2014), expert de la discipline qui vise un podium sur le Championnat de France. Alan Roberts (Magma Structures) a impressionné la grande famille des Figaristes en prenant la place de 9e place au général sur la dernière Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire. Gwénolé Gahinet (Safran – Guy Cotten) devra bien regarder dans son rétroviseur si le jeune skipper de 25 ans ne lui croque pas les 4 petits points qui les séparent au classement provisoire de La Generali Solo.

Flash Back

Quelques noms anglo-saxons résonnent dans les années 70 sur la course de l’Aurore, ancêtre de La Solitaire. Plusieurs Britanniques inscrivent leur nom à des places honorables : Leslie William à la 6e place en 1970, Clare Francis 5e en en 1975 avec une victoire d’étape, John Rainforh 8e en 1976. Plus récemment, Sam Davies termine 4e d’une étape sur une des quatre « Solitaire » qu’elle a courues, Jackson Bouttel et Robin Elsey remportent chacun leur tour le classement Bénéteau des Bizuths en 2013 et 2015. Mais jamais de victoires sur une des épreuves comptant pour le Championnat de France ! Il semble donc, depuis la mise en place en 2010 de l’Artemis Offshore Academy (centre de formation britannique à la course au large en solitaire) qu’il faille désormais compter sur les sujets de sa Majesté. Si Cherry persiste et signe, la révolution sera en marche !

Le point sur le classement provisoire du Championnat de France Elite de Course au Large en Solitaire
S’il est encore tôt pour tirer des conclusions, voici d’après le classement provisoire de La Generali Solo, qui sont les cinq premiers du Championnat de France… pour le moment.

  1. Xavier Macaire (Skipper Hérault) avec 53 pts
  2. Alexis Loison (Groupe Fiva) avec 71 pts
  3. Yoann Richomme (Skipper Macif 2014) avec 86 pts
  4. Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) avec 96 pts
  5. Gildas Morvan (Cercle Vert) avec 113 pts.

Ils ont dit :

Nick Cherry (Redshift), troisième à Nice :

« Je me sens bien, c’est mon meilleur résultat en Figaro en course au large jusqu’à présent ! C’était une étape palpitante. Surtout la première nuit, j’ai passé les moments les plus effrayants que j’ai connus sur un bateau. Je voulais descendre le spi et calmer un peu le jeu, mais je savais que les autres aller pousser au maximum donc je me suis accroché. Après ça c’était bien plus agréable, sous le soleil ! Je suis vraiment content, je ne sais pas pourquoi cette fois a été plus concluante que les autres. C’est parfois une question de chance ! »

Sam Matson (Chatham), sixième à Nice :

« Sixième de la grande étape, c’est un beau résultat. Je suis très heureux de ce que j’ai fait et de la façon dont j’ai navigué au plus près des meilleurs skippers en Figaro. J’étais deuxième à 40 milles de l’arrivée et je savais que la bataille serait dure et que j’en ferai partie ! J’étais alors aux côtés de Nick Cherry et de Xavier Macaire. Et puis le vent est revenu mais pas de mon côté. Je les ai vus partir. C’est le jeu. C’est absolument fabuleux cette étape entre Sète et Nice. Je suis fier d’être dans le top ten.»

Alan Roberts (Magma Structures), seizième à Nice :

« J’ai fait un bon départ, ça se passait bien pour moi dans le Mistral, j’étais content et puis j’ai cassé le bras de mon tangon, j’ai eu un problème avec mon spi qui s’est emmêlé et j’ai perdu toute la flotte… J’ai navigué en solitaire pendant un jour et demi après ça. Ce n’est pas évident, c’est plus difficile de naviguer seul qu’avec des bateaux autour. Quand j’ai vu la flotte je me suis rendu compte que j’avais 3 milles de retard, après ça c’est très difficile de revenir. Je suis content pour Nick, je crois qu’il fait une belle course jusqu’à présent et j’espère qu’il continuera ainsi ! Je reste très motivé et il reste encore beaucoup à parcourir. »

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