Ça bruisse sur les pontons de la Mini Transat îles de Guadeloupe. Par grappes, les enfants des écoles s’égaient sous la conduite de leurs maîtres et maitresses entre les expositions du Port Musée et les bateaux où les enfants ont rendez-vous avec les parrains de leurs classes respectives.

Devant Le Faufiffon Hénaff, c’est une classe de Quimper qui vient harceler Charly Fernbach de ses questions. Pour les gamins, c’est un univers totalement nouveau qui s’ouvre à eux. Tout y passe : la taille du bateau, la vie à bord, la nourriture…

La ronde des questions

C’est l’occasion pour le skipper concarnois de faire acte de pédagogie : « Non, les requins ne risquent pas d’attaquer le bateau, ce sont des animaux sauvages qui ne méritent pas leur réputation. Oui, certains les massacrent pour récupérer les ailerons… » Parfois les questions des gamins tendent au surréalisme : « Est-ce que l‘équipe de France va gagner la Mini Transat ? Les baleines, elles peuvent sauter sur ton bateau ? » Jusqu’à la question existentielle insoluble : « Mais pourquoi tu fais ça ? ».

De ces échanges vont naitre ensuite des contenus de cours où l’océanographie va côtoyer des notions de mathématiques, voire d’histoire. « Les rencontres avec le skipper vont servir de ciment aux études à venir », témoigne ainsi un instituteur quimpérois venu rencontrer le skipper russe Yury Fursov. « On a dans notre classe une élève qui vient de Russie. C’était logique pour nous de parrainer Yury. Ça va nous permettre de faire aussi des digressions géographiques sur ce pays qu’on connaît mal en France. » Outre les livrets pédagogiques distribués aux instituteurs, le SHOM a fait éditer des modèles réduits de la carte Grande Routière de l’Atlantique Nord avec le parcours de la Mini Transat îles de Guadeloupe. « Suivre la course va nous permettre d’aborder également quelques notions de géométrie, d’apprendre à calculer latitude et longitude… » témoigne une institutrice de Douarnenez.

1500 gamins en une semaine

Sur la place de l’Enfer, les groupes d’écoliers attendent plus ou moins patiemment leur tour. Outre les rencontres avec les skippers, le périple comprend le plus souvent une visite des espaces muséographiques du Port Musée, un tour dans le village de la Mini Transat îles de Guadeloupe. Qu’il s’agisse des navigateurs solitaires, des bateaux accompagnateurs, des membres de l’organisation, le défilé des écoliers est accueilli avec bienveillance. Au total, ce seront près de 80 classes, soit plus de 1500 élèves qui auront été accueillis sur le site de la course.

1500 gamins pour des milliers de questions, la Mini Transat îles de Guadeloupe aura été fidèle à sa réputation de révélatrice de vocations. La plupart des écoliers finiront par ranger dans une case enfouie de leur mémoire cette visite aux navigateurs solitaires.

Mais quelques uns garderont peut-être ce rêve enfoui avant qu’il ne ressurgisse sous forme de vocation naissante. « J’ai découvert la Mini Transat quand j’étais gamin à Brest. Notre classe avait parrainé un skipper qui partait pour l’édition 1993… Je ne l’ai jamais oublié et maintenant c’est mon tour… » témoigne François Jambou (Concevoir et Construire) qui, à 31 ans, va se lancer dans sa première traversée de l’Atlantique. Certains rêves ont la peau dure.

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