Sébastien Destremau en convoyage entre Cape Town et Toulon
A bord de Face Ocean, le 60 pieds IMOCA qu’il a récemment acquis en vue du Vendée Globe, Sébastien Destremau a quitté Cape Town (Afrique du Sud) le 18 août et mis le cap sur Toulon où il compte arriver mi-septembre. Ce convoyage de plus de 7000 miles nautiques est l’occasion pour Sébastien et son équipier Jacques Durbiano d’accumuler de l’expérience, de mieux appréhender le bateau et de réfléchir aux optimisations futures qui seront réalisées cet hiver.
Sébastien Destremau à bord de Face Ocean
« Impressions de bonheur d’être en mer et d’avoir choisi LE bateau qu’il me fallait pour le Vendée Globe. Simple et Robuste. Je me sens très bien sur le pont et…un peu moins bien à l’intérieur avec toute cette technologie embarquée que je ne maîtrise pas encore. Mais ça viendra ! »
A travers les messages du bord envoyés quotidiennement, on perçoit à quel point Sébastien Destremau est un homme heureux et un marin comblé. Parti le 18 août de Cape Town, il prend en main son 60 pieds Face Ocean, un plan Finot mis à l’eau en 1998 et qui a déjà bouclé le Vendée Globe à deux reprises (9e en 2000-2001 avec Josh Hall, 8e en 2008-2009 entre les mains de Steve White).
« La routine est en place. On se repose dès que le bateau nous le permet mais il y a quotidiennement des choses à faire », raconte Sébastien. « Chandeliers arrachés, voiles à réparer, point d’amure…tout ça prend du temps et de l’énergie : il faut affaler, réparer, renvoyer, remettre en route. Les quarts s’organisent sans trop de rigidité. On se passe le relais avec Jacques toutes les 2 ou 3 heures. On s’est aussi organisé avec une cellule à terre. Florian, notre météorologue, analyse la situation. Mon frère Jean-Gui fait le routage et nous envoie les options privilégiées deux fois par jour. »
Dans leur remontée de l’Atlantique, Sébastien Destremau et Jacques Durbiano n’hésitent pas à naviguer avec prudence quand il le faut.
« Moi qui ai passé ma carrière à régater en équipage et à tirer sur les bateaux pour en tirer la quintessence, lever le pied pour ne pas risquer de se mettre en danger plus tard dans la nuit est un véritable apprentissage », souligne Destremau. « Je me dis que cette sage décision devra être répétée tout au long de ce voyage et encore plus lors du Vendée Globe. »
« Un travail immense reste à accomplir. »
Après une dizaine de jours de mer, Destremau et son équipier négocient l’anticyclone de Sainte-Hélène, bien connu des marins qui participent au Vendée Globe. L’autre point de passage important des prochains jours sera le non moins fameux Pot au Noir. Sébastien Destremau espère franchir l’Equateur vers le 1er septembre. Bref, on ne chôme pas à bord de Face Ocean.
Et quand les conditions se stabilisent, l’esprit vagabonde. Sébastien Destremau :
« Quand je suis seul sur le pont, je réfléchis au défi gigantesque, au travail immense qui reste à accomplir, à l’enthousiasme des supporters et des équipiers qui nous soutiennent. » L’arrivée à Toulon, futur port d’attache du 60 pieds, est prévue mi-septembre. En attendant, le projet de Sébastien avance lui aussi puisque 270 « équipiers » contribuent déjà au financement du projet via une plateforme de crowdfunding.