La 2e édition du challenge étudiant international sur l’innovation au service de l’efficience énergétique nautique et maritime se clôture à l’instant à Lausanne, en Suisse. Des conditions météorologiques à la fois optimales et extrêmes ont accompagné l’événement toute la semaine, entre clémence du ciel bleu pour passer une semaine sur les bords du Léman, et chaleur caniculaire mettant parfois à mal le matériel et les équipes.

La finale « Transport de Masse » qui a opposé ce matin les Polytechniciens suisses et français a été remportée 3-1 par l’EPFL et son navire semi-submersible. Durant la course, leur bateau lesté de 200kg a bouclé un tour du parcours en un temps record, et sa grande vitesse constante l’a rapidement imposé comme vainqueur malgré des trajectoires mieux tenues par le bateau français. Habituée des finales, l’École Polytechnique (Université Paris-Saclay) s’est imposée quelques heures plus tard dans la catégorie du « Transport Léger » à l’issue d’une course menée de main de maître face aux Suisses de la Haute École d’Ingénierie de Fribourg. Tout au long de la semaine, ces deux équipes ont tour à tour affolés les chronos grâce à leurs catamarans à foils à la fois rapides et stables en vol, pour le plus grand bonheur du public.

HYDROSPIRIT ET INNOVATION

Tendance notable tout au long de la compétition, la plupart des équipes qui participaient pour la 2e fois ont bénéficié de l’expérience acquise en présentant des projets parmi les plus aboutis grâce à la réflexion menée entre les 2 éditions. Une preuve supplémentaire que l’innovation est un travail de longue haleine qui nécessite, en plus de bonnes idées, beaucoup de mise en application, d’essais et d’ajustements qui ne se font pas en un jour. Sur une période plus réduite, chaque journée passée aux paddocks a permis aux concurrents de perfectionner leurs prototypes toute la semaine grâce à l’entraide et au partage opérationnel entre les équipes, y compris celles se retrouvant au coude à coude en tête du classement.
Une chose est certaine: les idées novatrices n’ont pas manqué à l’HYDROCONTEST 2015. Parmi les meilleures propositions innovantes en termes d’application industrielle, l’ENSM Marseille a conçu un swath (bateau quasi- submersible) extrêmement abouti, dont la torpille accueillant le chargement peut monter et descendre en fonction de la charge embarquée et du tirant d’eau. Dans l’industrie, cela permettrait de faciliter le chargement et de garantir l’accès aux ports, où il y a moins de fond. Plusieurs teams, dont l’ENSM Le Havre & Arts et Métiers Lille, Polytechnique et l’ENSM Marseille, ont également mené des recherches approfondies sur les matériaux utilisés pour la fabrication des prototypes. Afin de favoriser une démarche éco-responsable, les étudiants ont développé des bateaux en matériaux naturels et recyclables comme la fibre de lin ou de jute, à l’aide de divers fournisseurs comme Arkema, Gold of Bengal ou encore Kairos, la société de Roland Jourdain, grand navigateur et l’un des parrains de l’événement.
Lausanne, le 18 juillet 2015

VERS PLUS D’APPLICATIONS INDUSTRIELLES

Pensé comme un véritable laboratoire international de l’innovation, l’HYDROCONTEST a également pour vocation de s’associer avec les acteurs de la profession et d’élaborer conjointement des « Challenges Industriels ». Ils permettront de concrétiser l’application de projets prometteurs à la réalité du secteur, en les adaptant à leurs propres problématiques économiques. Il s’agit d’une toute nouvelle initiative de la Fondation Hydros pour 2016, à laquelle ABB a souhaité prendre part en offrant aux participants l’opportunité d’effectuer une mission sur l’optimisation hydrodynamique de ses Azipods, systèmes de propulsion pour navires de types porte-conteneurs, ferries ou pétroliers, développé par l’entreprise dans une optique d’amélioration de l’efficience énergétique.
L’aventure HYDROCONTEST est aussi et surtout rendue possible grâce à la confiance et au soutien de ses partenaires (Lombard Odier, le Canton de Vaud, la Loterie Romande, le Fond pour l’Efficacité Energétique), de sa marraine Claudie Haigneré et de son parrain Roland Jourdain, et des sponsors des équipes participantes. Celles-ci se sont en effet grandement professionnalisées dans leur organisation et la préparation du concours, et ont réussi à obtenir le soutien d’entreprises notoires internationales.
Le rendez-vous est d’ores-et-déjà donné en 2016 aux écoles d’ingénieur et d’architecture du monde entier ainsi qu’aux décideurs de l’industrie nautique et maritime internationale pour la 3e édition de l’HYDROCONTEST. Entre temps, la Fondation Hydros va pouvoir poursuivre – avec le soutien indispensable de mécènes, donateurs et ambassadeurs – son programme de sensibilisation, de promotion et d’éducation à l’efficience énergétique pour dessiner les bateaux de demain… et imaginer un développement plus durable grâce à l’innovation technologique et au partage du savoir.

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