Objectif Vendée Globe pour Jean Le Cam
Fort de sa récente victoire dans la Barcelona World Race, en double avec Bernard Stamm, puis de son titre de Champion du Monde IMOCA 2014-2015, Jean Le Cam souhaite désormais s’aligner au départ de la prochaine édition du Vendée Globe, le 6 novembre 2016. Le marin Finistérien, qui a déjà participé à l’épreuve à trois reprises et s’y est illustré en terminant 2e en 2005 puis 5e en 2013, a déjà franchi une première étape en décidant de racheter Cheminées Poujoulat, un plan Farr mis à l’eau en 2007 qu’il connait sur le bout des doigts. Et pour cause, c’est justement avec ce bateau qu’il a bouclé son dernier tour du monde avec brio. A présent, il espère gravir un nouveau cap essentiel dans son projet en y associant un partenaire partageant les mêmes valeurs que les siennes et dont il pourrait porter haut les couleurs sur toutes les mers du globe.
Décidemment insatiable, Jean Le Cam qui compte déjà cinq circumnavigations à son actif, affiche maintenant clairement son ambition de repartir pour un tour. « Je sens que je peux partir avec un projet bien construit et cohérent. Après la Barcelona World Race, je suis bien préparé. Je connais bien le bateau et je sais comment préparer un Vendée Globe. Si je repars, c’est avec de vrais objectifs. Car prendre le départ, c’est bien, terminer, c’est mieux. Je me dis qu’une place dans les cinq, c’est jouable. Il n’est pas question pour moi de sauter plus loin que la longueur de ma perche, reste que je sais que j’ai les moyens de faire les choses proprement », déclare le Finistérien qui a pour habitude d’appeler un chat un chat. « J’irai aussi à nouveau pour partager l’aventure avec le public. Cela fait partie de l’intérêt et du plaisir de cette course qui reste unique ». Une course dont la recette – faire le tour du monde à la barre d’un monocoque de 60 pieds (18,28 mètres) en laissant sur bâbord les trois grands caps (Bonne Espérance, Leeuwin et Horn), en solitaire, sans escale et sans assistance – fait d’elle LA course ultime, la course qui a hérité d’un surnom éloquent : l’«Everest des mers ». Jean Le Cam y a gouté trois fois, terminant notamment 2e en 2004-2005 et 5e en 2012-2013.
Un bateau faible et compétitif
Aujourd’hui, il espère trouver un partenaire pour l’aider à repartir autour du globe et réussir son pari d’inscrire son nom (et le leur) tout en haut de l’affiche. De fait, gagner le Vendée Globe, cette épreuve aujourd’hui mythique, imaginée par Titouan Lamazou et créée par Philippe Jeantot à la fin des années 80, est le rêve de tout marin. Ses armes pour relever le défi ? Un bateau polyvalent et qui a déjà fait ses preuves. Jean Le Cam vient, en effet, de faire l’acquisition de l’ex Cheminées Poujoulat, un plan Farr mis à l’eau en 2007 avec lequel Michel Desjoyeaux a remporté le Vendée Globe 2008-2009, que l’on a ensuite vu terminer deuxième de la Barcelona World Race 2010-2011 avec Iker Martinez et Xabi Fernandez puis s’aligner au départ du Vendée Globe 2012-2014 avec Jérémie Beyou. « Il a régulièrement été transformé pour suivre l’évolution de la jauge. Avec Bernard (Stamm), nous l’avons aussi fait gagner en performance (ndlr : ils ont notamment modifié la géométrie des voiles d’avant et la répartition des ballasts). Je le connais bien et je sais comment l’optimiser. Ce 60 pieds est une valeur sûre, il est fiable et reste compétitif. C’est l’un des meilleurs IMOCA lancés en 2007 », commente le marin, conscient que d’avoir fait un tour du monde en double à bord du bateau avec lequel il espère maintenant prendre le départ du Vendée Globe est un atout supplémentaire dans sa besace qui n’en manque déjà pas.
Un palmarès hors-normes, mais pas seulement
Jugez plutôt : plus de trente ans d’expérience, des victoires dans les plus grandes courses au large qui soient (Course de l’Europe en 1991, Solitaire du Figaro en 1994, 1996 et 1999, Transat AG2R en 1994, Transat Jacques Vabre en 2013…), des titres en pagaille (champion de France de course au large en 1993, 1994 et 1995, champion du Monde IMOCA en 2006 et 2014-2015…), mais aussi records à foison (Record de l’Atlantique en 1982, Route de la Découverte en 1984…). Reste que Jean Le Cam, ce n’est pas seulement une expérience et un palmarès hors-normes, c’est aussi un tempérament unique, une personnalité forte et un fin technicien. « J’aime tout ce qui concerne le développement, les nouvelles technologies et la préparation », avoue Jean Le Cam dont le sens du détail est unanimement reconnu, et qui espère le démontrer une nouvelle fois à l’hiver 2016. A bon entendeur…