Après un très léger fléchissement dans la nuit, les tandems des Sables – Horta ont retrouvé de la vitesse. Les hommes du sud ont plus subi les effets de la dorsale que leurs opposants du nord, mais les deux groupes naviguent ce soir à des vitesses proches. La nuit qui s’annonce risque de ne pas être de tout repos : les conditions devraient se muscler provisoirement, alors que nuit noire et brume sont toujours d’actualité. Les équipages risquent de peu dormir cette nuit.

Solidaires En Peloton ARSEP est revenu dans le match

Quatrième nuit de mer pour les équipages en route vers Les Sables d’Olonne et le rythme ne faiblit pas. A force d’enquiller les milles, une fatigue insidieuse peut commencer à se faire sentir et c’est souvent là qu’il faut savoir redoubler de vigilance. Quatre nuit, c’est encore trop court pour avoir pris définitivement un rythme de haute mer, mais c’est déjà suffisamment long pour punir d’une négligence de fatigue, les équipages qui n’auraient pas pris garde à conserver de la lucidité. Car dans le match qui oppose les duos qui se battent pour les avant-postes, la tentation est grande de vouloir pousser encore un peu la machine aux dépens peut-être de temps de repos nécessaires. Tous parlent de la nécessité de barrer, de rester un minimum de temps sous pilote, constatant à quel point un bonhomme en forme peu faire la différence pour garder un surf plus longtemps, attraper la bonne vague. Dans l’organisation du bord, chaque équipage a ses rituels : certains font confiance à leur horloge interne et se prêtent au jeu du changement de quart sans véritable contraintes horaires. D’autres ont choisi de privilégier le temps de repos : à bord du Conservateur, Yannick Bestaven et Pierre Brasseur s’accordent deux heures pleines de sommeil à tour de rôle. Hors quart, l’équipier dort son comptant de deux heures, prend ensuite le temps de se préparer avant de relayer son complice sur le pont. Lequel prendra le temps nécessaire pour faire un point météo, avaler quelque chose de chaud, préparer sa bannette avant de programmer le minuteur pour deux heures pleines de sommeil. L’essentiel dans cette affaire étant que chacun s’y retrouve, que le partage des tâches soit équilibré… La vie à deux dans un espace restreint, sous la pression de la compétition, demande forcément des concessions réciproques au service de la marche du bateau.

On prend les mêmes…

Avant la tombée de la nuit, les concurrents doivent surtout tenter d’anticiper les heures à venir. Entre le renforcement du vent prévu, une visibilité toujours médiocre, une nouvelle nuit sans lune, mieux vaut avoir vérifié la check-list des points à surveiller avant le coucher d’un soleil qui brille par son absence. Le duel à distance entre Le Conservateur et Solidaires En Peloton ARSEP devrait donc continuer tandis que TeamWork40, Carac Advanced Energies et Colombre XL, comme à l’aller, sont toujours en lutte pour le podium. Pour Groupe Setin comme Eärwen, ce sera difficile de se mêler à la bagarre. Mais ces milles sont toujours l’occasion d’engranger de l’expérience, de parfaire les automatismes, de préparer d’autres navigations hauturières. A bord de Masai, Ben Korner et KJ Sollie ont été en butte à des problèmes d’énergies. En black-out presque complet depuis le début de course, ils ont pu contacter la direction de course pour dire que le problème semblait résolu.

Quelle route pour les Sables ?

Outre la préparation de la nuit, les navigateurs doivent commencer à regarder quelle allure prendra l’atterrage sur le golfe de Gascogne. Derrière le minimum dépressionnaire, devrait se reformer une dorsale peu active, synonyme de vents faibles et erratiques, à l’heure d’attaquer les derniers milles. Les écarts creusés jusqu’ici pourraient, comme à l’arrivée sur les Açores, se traduire alors par des différences de temps importantes. Dans ces conditions, on imagine que chacun va essayer de se faire une religion, d’autant que les modèles de prévisions de fichiers de vent diffèrent entre Américains et Européens, les deux grands modèles de référence. De quoi, provoquer des tempêtes sous les crânes…

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