CombiWest relance le match
Avec Damien Iehl à la barre, mercredi aux Sables d’Olonne, CombiWest signe sa deuxième victoire en stade nautique. Le spécialiste du match racing et son équipe s’imposent devant Groupama et Prince de Bretagne. Deuxième au classement général, CombiWest réduit légèrement son retard sur Franck Cammas. Journée difficile pour Spindrift, disqualifié de la deuxième finale du Groupe Or et qui, troisième au général, cède encore du terrain sur le leader.
Un parcours court dans un vent forcissant au fil de la journée, la plage des Sables d’Olonne bondée de spectateurs, des régates au couteau, un vainqueur du jour maître de son sujet, une réclamation… Cette 10e journée du 38e Tour de France à la Voile ne pouvait sans doute être plus riche de spectacle et de passion. Depuis la douloureuse 12e place sur le raid côtier de Dunkerque en ouverture du Tour, CombiWest ne cesse de prendre position dans les cinq premiers de chaque exercice. Mercredi, les hommes de Frédéric Guilmin, resté à terre pour confier la barre à Damien Iehl, la navigation à Louis Claeyssens et la gestion des voiles à Pierre Leboucher, signent leur deuxième victoire d’étape en remportant les régates en stade nautique. Une bonne habitude puisqu’ils ont déjà empoché les parcours techniques de Pornichet. Aux Sables, CombiWest assure sa victoire en prenant place sur le podium à cinq reprises… pour autant de manches disputées. Avec, pour finir, une éclatante victoire sur la dernière manche de la finale Or. « Tout s’est bien goupillé, on a été dans le coup tout le temps, se réjouit Damien Iehl, un des meilleurs match racers de la planète. Même quand on a pris des départs moyens, on a su se remettre dans le coup. En finale, faire deuxième et premier, c’est excellent ».
Bons gestionnaires, quand ils ne jouent pas gagnant, les hommes de Franck Cammas jouent placé. Une fois encore, avec une victoire en qualification et, au pire, une cinquième place lors de la première manche de finale, Groupama gère son patrimoine et termine deuxième du jour, avec un souffle d’avance sur le jeune équipage de Prince de Bretagne qui monte en puissance. « Le but est de ne pas faire de mauvaises places ou de tomber dans des pièges, souriait Franck Cammas. Ce fut une journée compliquée, sur un parcours compliqué, court et avec des choses à éviter le long de la plage. L’objectif est d’être dans les cinq premiers à chaque manche, c’est comme ça qu’on gagne le Tour. » Le Diam vert compte aujourd’hui 441 points en neuf courses validées, et 16 points d’avance sur CombiWest, plus que jamais deuxième du classement général.
La troisième place du classement général est pour Spindrift, 9e du stade nautique après avoir été disqualifié pour s’être annoncé trop tôt sur la ligne, sous drapeau noir. Une mauvaise opération au classement pour ce bateau qui émarge parmi les prétendants à la victoire et qui, alors que le Tour vient tout juste d’entamer la seconde moitié de l’édition 2015, compte désormais 29 points de retard sur Groupama.
A noter que plusieurs réclamations sont encore actuellement en cours à l’heure d’envoyer ce communiqué.
ILS ONT DIT
Damien Iehl (barreur de CombiWest), vainqueur du jour et deuxième du général :
« Super journée, on est ravi ! Tout s’est bien goupillé, on a été dans le coup tout le temps ; même quand on a pris des départs moyens, on a su se remettre dans le coup. En finale, faire deuxième et premier, c’est excellent. Passer si près des spectateurs au milieu des bateaux qui naviguent, c’est vraiment sympa, mais il faut être vigilant, parce nos bateaux vont vite. On commence à être bien calé pour regarder partout. Prendre un point à Groupama, c’est toujours mieux que d’en perdre, mais il faut reconnaître qu’ils sont assez loin devant. On ne compte pas trop, on cherche à bien naviguer, à faire peu d’erreurs, et à continuer à progresser sur tout ce qu’on peut, pour rester dans le coup. On est une petite équipe, avec quatre navigants et, à chaque fois qu’il y a un remplaçant, ça tourne quand même : on a réussi à gagner à Pornichet avec Fred (Guilmin) à bord, avec Louis (Clayessens) ici, les configurations marchent bien. »
Franck Cammas (skipper de Groupama), 2e du stade nautique des Sables d’Olonne et leader du classement général :
« Le but est de ne pas faire de mauvaises places ou de tomber dans des pièges. Ce fut une journée compliquée, sur un parcours compliqué, court et avec des choses à éviter le long de la plage. Il faut que les spectateurs soient là, mais il y avait aussi les zones interdites à éviter… Il fallait avoir les yeux bien ouverts.
Terminer deuxième aujourd’hui, c’est très bien. On fait une bonne opération, parce qu’il y a des bateaux qui prennent une ‘règle noire’ (une disqualification sur une manche), ce qui va nous permettre de faire une bonne opération. On est devant, mais la course est encore longue. Combiwest, qui est deuxième du général, nous a repris un point. On a fait de bons départs, on passe souvent dans les 5, mais on a été prudent sur la dernière, pour éviter le piège de la règle noire. L’objectif est d’être dans les cinq premiers à chaque manche, c’est comme ça qu’on gagne le Tour. »
François Morvan (skipper de Spindrift), 9e du jour après disqualification lors de la 2e manche de finale Or :
« Dans la dernière manche, le comité estime qu’on a anticipé le départ sur règle noire, donc nous sommes disqualifiés directement. Au classement, ça risque de se compliquer. On n’a pas encore le résultat, mais ça va faire mal (9e). Sur le reste de la journée, on a alterné le bon et le moins bon. On gagne deux manches et, en finale, ça été catastrophique. Dans l’ensemble l’équipage tourne bien, mais je fais encore quelques erreurs grossières à la barre, qui nous coûtent cher. »