Prochaine terre, les Açores. La pointe de Galice sera la dernière que les équipages des Sables – Horta auront pu apercevoir. Devant leurs étraves, ce sont maintenant cinq à six jours de haute mer sans échappatoire qui se présentent. Si l’impact psychologique est faible pour ces équipages qui sont habitués aux traversées océaniques, en revanche, le terrain de jeu s’ouvre diablement. Et ce, d’autant plus que la météo n’est pas des plus simples. Dans l’attente, chacun s’efforce de gagner dans l’ouest.

Solidaires En Peloton ARSEP aux avant-postes

Changement d’atmosphère sur la flotte des Class40. Au grand soleil du début de course, ont succédé une brume particulièrement dense, puis un ciel gris et bas à l’approche d’un front froid peu actif. Toute la flotte a choisi de partir à la rencontre de ce front pour tenter de retrouver sur son arrière, des vents un peu plus soutenus. Finis les grands bords sous spi, c’est maintenant du près qui s’annonce et des choix de route dont les effets risquent de se faire sentir lors de l’atterrage sur les Açores.

Petits ruisseaux et grandes rivières

Le scénario le plus probable devrait plutôt voir les équipages suivre les différentes variations du vent, pour saisir le bord le plus rapprochant de la route directe. Le tout devrait être de trouver le bon timing à chaque phase de transition. Le vent devrait en effet basculer plusieurs fois du sud-ouest au nord-ouest sur la route. Seule une véritable incertitude demeure encore : comment prévoir l’arrivée sur les Açores ?
Suivant la vitesse à laquelle évoluent les systèmes météo, les concurrents pourraient trouver soit un régime de sud-ouest soit de nord-ouest à l’heure de rejoindre l’archipel, ce qui change fondamentalement la donne. Tout ceci devrait inciter encore plus les navigateurs à une certaine forme de prudence. Il serait étonnant de voir des envolées radicales, mais plutôt des stratégies de gagne-petit, des prises de risque minimales. Ce sont sur des détails que devrait se faire la différence.

Ecrémage en tête

A bien y regarder, c’est ce scénario qui s’est déroulé dans la nuit de lundi à mardi. Face à une incertitude météo liée à une petite dépression orageuse sur la pointe de l’Espagne, le bel ordonnancement de la flotte a volé en éclats. De TeamWork au nord à Eärwen au sud, la flotte a compté un écart latéral de plus de 50 milles. Quand Catherine Pourre et Goulven Royer venaient virer au museau des îles Sisargas, dans l’ouest de La Corogne, Bertrand Delesne et Nils Palmieri tentaient le grand contournement de la bulle dépressionnaire par le nord. Au final, ce sont les deux équipages les plus médians, Le Conservateur et Solidaires en Peloton ARSEP qui se sortent le mieux de l’opération. Un peu moins d’une dizaine de milles derrière les deux leaders, ils sont trois qui se tiennent par la barbichette Carac Advanced Energies, TeamWork et Colombre XL. Pour Groupe Sétin, le poids des ans ne plaide pas en faveur des performances du bateau, malgré une préparation aux petits oignons. Enfin, l’équipage de Masai est en apprentissage. Pour Ben Korner et KJ Sollie, c’est leur première course au large. Les deux compères, habitués des convoyages et des croisières hauturières n’ont pas forcément intégré tous les paramètres qui viennent comme des automatismes chez les baroudeurs du circuit. A 60 milles derrière la tête de flotte, ils jouent une autre partition : l’essentiel est d’arriver dans les temps de profiter de l’escale et de l’étape retour pour continuer d’engranger de l’expérience.
PFB

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