Le moment tant attendu est arrivé. Après le beau succès du Petit Record SNSM, réservé aux embarcations légères, hier à Saint-Nazaire, c’est l’heure du grand départ pour les coureurs au large et plaisanciers. Le passage du SAS est imminent. Le public, lui aussi, répond présent, en ce beau dimanche ensoleillé, jour de fête des pères et de la musique. Sur scène, les groupes se succèdent. Pendant ce temps-là, l’agitation monte dans le bassin nazairien. Les marins sont prêts. Les sauveteurs aussi, comme toujours. Découvrons les dernières citations recueillies sur les pontons et quelques mots du parrain Michel Desjoyeaux, aussi équipier cette année. Enfin, replongeons-nous dans la grande soirée événementielle et musicale.

Derniers mots des skippers avant de prendre le large

Il avait pulvérisé le temps de référence du Record SNSM, en 2011, avec le Maxi Banque Populaire V, à bord duquel il a décroché le Trophée Jules Verne dans la foulée. Loïck Peyron revient ! Cette année, on le retrouve avec « Happy » (catégorie Multi Vintage), son « p’tit jaune », réplique exacte du trimaran de Mike Birch, premier vainqueur de la Route du Rhum en 1978. « J’ai participé trois fois au Record SNSM, pour trois victoires. Là on ne va pas gagner, mais ça va être un vrai bonheur, sourit-il. Les sauveteurs en mer sont indispensables, mais il faut tout faire pour ne jamais les voir ! »

Sur sa route, Loïck Peyron croisera peut-être tout à l’heure Paul Derungs, l’un des plus fidèles navigateurs amateurs de l’épreuve. Le skipper de Naeljah (catégorie Osiris 2), est lui aussi engagé sur le parcours de 180 milles. Il en est aujourd’hui à sa septième participation. « Je suis là pour valoriser la SNSM et ses sauveteurs, qui veillent sur notre sécurité en mer, dit-il. L’ensemble des plaisanciers se doit d’être reconnaissant de leur action. »

Thibaut Vauchel-Camus, skipper de Solidaires en Peloton (catégorie Class’40) ne compte lui « que » deux participations au compteur, mais c’est la main sur le coeur qu’il rempile cette année. « Les sauveteurs de la SNSM sont des personnages importants du paysage maritime. C’est important d’être là pour les soutenir », confie-t-il. A l’image du Record SNSM, son projet met aussi en avant une bonne cause : « Nous soutenons la recherche médicale sur la sclérose en plaques. On essaye de sortir cette maladie de l’ombre par le sport et de donner de l’espoir aux personnes qui en sont atteintes. Notre participation à cet événement est donc l’occasion de croiser les solidarités. »

Michel Desjoyeaux, parrain de l’événement et « Professeur » de Paul Meilhat à bord de SMA

Le double vainqueur du Vendée Globe honore, une fois encore, cette édition 2015 du Record par sa chaleureuse présence. Avec une double casquette pour lui cette année, en tant que parrain et équipier :

« Cette course pas comme les autres est l’occasion de se faire plaisir en naviguant sur un très beau bateau qui est SMA, avec un skipper charmant qui est Paul Meilhat, se réjouit-il. Paul sera au départ du Vendée Globe en 2016. Je travaille donc avec lui pour qu’il soit le plus à l’aise possible avec ce bateau, qui est l’un des plus performants qui soient dans la catégorie des monocoques 60 pieds IMOCA. Le Record SNSM va être un bon entraînement pour nous. »

Parrain de l’événement depuis sa création en 2005, Michel Desjoyeaux, a par ailleurs reçu samedi soir, en marge du briefing skippers, une « plaquette de reconnaissance », des mains de Xavier de la Gorce, Président de la Société Nationale de Sauvetage en Mer. Une récompense en forme de remerciements pour le soutien sans faille qu’il apporte depuis tant d’années à ces bénévoles dévoués que sont les sauveteurs. Un geste qui va sans aucun doute droit au coeur du « Professeur », mais qui lui permet surtout de rappeler à quel point leur action est précieuse :

« Bien évidemment, je suis touché. Mais je renvoie, à mon tour, toute ma reconnaissance à l’ensemble des bénévoles de la SNSM. J’ai eu malheureusement besoin de leurs services il y a une quinzaine d’années et je ne suis pas pressé de recommencer ! N’importe qui peut avoir un jour besoin des sauveteurs en mer, que ce soit un plaisancier, un marin-pêcheur, un kite-surfer, ou n’importe quel autre usager de la mer. Donc un grand coup de chapeau à ces bénévoles, qui, tout au long de l’année, que ce soit dans la surveillance des plages ou à bord des canots tous temps, risquent leur vie pour aller en sauver d’autres. C’est pour ça qu’on est là pour eux, cette semaine à Saint-Nazaire. »

Retour sur la grande soirée événementielle et musicale

23 heures, hier soir. A la nuit tombée, l’animateur du village prend le micro et attire l’attention des Nazairiens, massés par milliers autour d’une savoureuse et conviviale sardinade. Les yeux sont rivés sur le bassin. C’est le coup d’envoi de la parade nautique. Bateaux pilotes, de pêcheurs et remorqueur se joignent aux vedettes de la SNSM pour symboliser la solidarité légendaire des gens de mer, chère à Xavier de la Gorce, Président de l’association aux 7000 sauveteurs bénévoles. Pendant ce temps-là, le Batucada donne le la. Les percussions redoublent d’intensité. L’émotion gagne la foule. Un à un, les bénévoles de l’organisation déclenchent les feux à main, tout autour du bassin. Le port s’embrase, on s’embrasse, on s’enlasse. Les couleurs SNSM orangées enflamment bientôt le pied de la base sous-marine. Sur son toit, l’artificier tire une première fusée. Feu ! Dans le public, les exclamations fusent aussi. Le son et lumière résonne du tonnerre. La nuit noire s’éclaire. Puis s’éternise, au rythme du DJ. Inoubliable.

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