Le saut de l’Ange !
Il est une tradition sur cette Volvo que les équipages aiment à respecter. Lors des départs d’étape, ils peuvent embarquer une personne qui doit sauter du bateau après le départ, à l’issue de la course en baie.
Un moment exceptionnel pour le « leg jumper » ! Et à Lorient, les filles de Team SCA ont choisi de dérouler le tapis rouge pour Faustine Merret. La championne olympique de Windsurf n’a pas attendu deux secondes avant de répondre favorablement à la proposition de l’équipage féminin. Sur Dongfeng, c’est François Gabart, skipper de MACIF et vainqueur du dernier Vendée Globe, qui s’est prêté au jeu. Une concordance de calendrier favorable puisque François Gabart a annoncé ce matin qu’il embarquait Pascal Bidégorry à bord de son bateau pour la Transat Jacques Vabre !
C’est donc tout naturellement que Faustine et François Gabart ont paradé en ce début d’après-midi chacun avec leur équipage respectif pour quelques heures. Une parade sous un soleil de plomb avant que les deux « leg jumpers » ne sautent dans une eau à 15° !
Faustine Merret, championne olympique de Windsurf et directrice du Pôle France de Brest :
« J’ai revêtu les couleurs de l’équipage, je suis totalement intégrée (rires) ! Compte tenu de la performance des filles sur cette course et particulièrement avec cette victoire à Lorient, c’est un honneur d’être à bord aujourd’hui. Je suis très admirative de ce qu’elles réalisent. Cet équipage, c’est une superbe façon de réunir l’olympisme et la course au large. C’est bien de partager de tels moments. Après ma victoire aux JO, j’étais attirée par la course. Mais c’est assez difficile d’allier passion et vie de famille. Les filles de SCA le vivent dans cette Volvo ».
François Gabart, skipper de MACIF :
« La Volvo est une course importante dans le monde et pour les marins français. Ca fait plaisir d’être là et de participer un peu à la fête. Avant de sauter, je vais dire à Pascal de bien finir son histoire avec Dongfeng. C’est vrai qu’ils ont fait une belle course même si ça n’a pas été facile ces dernières semaines. J’espère qu’ils vont finir en beauté car ils ont vraiment tout pour bien faire.
J’ai toujours suivi cette course mais cette fois-ci d’une manière encore plus attentive. Finalement, on connait pas mal de monde à bord des bateaux. L’édition précédente, on regardait beaucoup les bateaux car on construisait nos 60’ et il y avait de bonnes ressemblances entre les IMOCA et les VOR70. C’était assez intéressant. Maintenant, on regarde davantage les équipages et le sportif car les bateaux sont one design.
Les résultats montrent que la course au large française se porte bien. Parfois, les Français ont des complexes par rapport aux étrangers sur la Coupe de l’America ou la Volvo. C’est vrai, ce sont des courses extraordinaires mais, ce qu’on sait développer en France est aussi extraordinaire en termes de marin, en termes technique et technologique et en termes de course. Beaucoup d’étrangers nous envient la Route du Rhum ou le Vendée Globe. C’est important de ne pas rester cloisonner, d’aller voir ailleurs ce qui se passe. Je pense que nous avons beaucoup à apprendre sur la Volvo mais il faut aussi se dire que ce que l’on sait faire, on sait bien le faire. Se dire que l’on sait aussi l’exporter, que l’on sait naviguer à l’étranger et que l’on peut tout simplement être fier de ce que l’on fait.
Je naviguerai peut être un jour sur la Volvo, pourquoi pas. Il ne faut pas se bloquer. Mais prochainement, probablement pas. En 2017-18, je vais justement faire un tour du monde avec le trimaran Macif. En novembre 2018, je ferai la Route du Rhum. Donc jusque là, je ne serai pas dispo si ce n’est peut être pour faire une étape comme j’aurais pu le faire cette année. Et c’est déjà intéressant.
Mais si un jour la course passe en multicoque, alors là, c’est sûr je m’y intéresserai encore plus. Pas forcément avec des bateaux qui volent. Mais le multi, c’est l’avenir donc ce serait bien que la Volvo y vienne un jour. »