Une Solitaire au-delà des frontières
Rarement La Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire n’a accueilli autant de marins en provenance de pays voisins ! Parmi la flotte des 40 bateaux amarrés au cœur de la ville de Bordeaux, il faut compter dix Figaro Bénéteau 2 skippés par des navigateurs étrangers : sept Britanniques, un Irlandais, un Turc et une Franco-Allemande. De quoi donner une saveur particulière à la 46è édition de la plus dure des courses en solitaire à armes égales.
Il faut bien l’avouer, la course au large en solitaire, tout comme le vin, la baguette ou le camembert, est une spécialité bien française… que de plus en plus de navigateurs étrangers apprécient, avec la sourde envie de s’y forger un palmarès. Preuve en est avec l’internationalisation de La Solitaire depuis 2010, le principal initiateur étant l’Artemis Offshore Academy, centre de détection de jeunes navigateurs britanniques. L’idée : repérer et former des marins à la navigation océanique en solitaire. Près de 30 skippers sont passés par ce centre de formation à la fois théorique et pratique : navigation et gestion de projet ont autant d’importance !
Huit marins venus d’Outre-Manche
Ils seront trois « rookies » cette année à courir sous les couleurs d’Artemis (Andrew Baker, Irlandais, Rob Bunce et Robin Elsey). Trois jeunes hommes à la tête bien faite, dont le benjamin de la flotte de La Solitaire du Figaro-Eric Bompard cachemire 2015, Rob Bunce (20 ans). Aux côté de ces bizuths, Nick Cherry (Redshift) et Henry Bomby (Rockfish/Red) sont deux grands habitués de l’épreuve avec pas moins de trois participations chacun (sachant que Henry n’a que 24 ans !). Ces deux-là comptent parmi les prétendants au top ten et savent désormais aussi bien dérouler les manœuvres que manier la langue française. Jack Bouttel (GAC Concise) fut le premier britannique en 2013 à remporter le classement Bénéteau des Bizuths, et prend le départ pour la troisième fois. Maturité et participation à la troisième étape de Volvo Ocean Race à bord de Dongfeng Race Team, le placent cette année dans la catégorie des marins capables d’une forte progression. Que dire de Sam Matson (Chatham), deuxième bizuth l’an dernier, qui avait donné du fil à retordre à Gwenolé Gahinet (Safran-Guy Cotten), premier au classement des jeunes premiers ! Sam, dont l’idole demeure Robin Knox Johnston, aura à cœur de bien faire dans son jardin, lors de l’étape anglaise vers Torbay, qui lui avait plutôt bien réussi l’an dernier. Enfin, Alan Roberts (Magma Structures) revient cette année pour la deuxième fois après un hiver à user ses fonds de cirés et avaler les milles au centre de formation Lorient Grand Large aux côtés de ses compatriotes…
Un Turc en lice pour la première fois de l’Histoire de la course
Il s’appelle Tolga Ekrem Pamir (Un jour, un homme, un arbre) et s’attaque pour la toute première fois au circuit Figaro Bénéteau, à 40 ans. Cet ancien de la pub a quitté la Turquie en 2005 pour rejoindre La Rochelle, changer de vie, et se consacrer à la course au large. Après plusieurs années dans la famille des « Ministes » (navigateurs en Mini 6,50), le voilà sur La Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire pour acquérir de l’expérience. Son rêve ultime : participer au Vendée Globe. Quant à Isabelle Joschke (Generali – Horizon Mixité), arrivée d’Allemagne à 18 ans, elle fait partie de ces Figaristes aguerris, grands habitués de La Solitaire. Elle prendra dimanche le départ de l’épreuve pour la septième fois et compte bien tracer son sillage aux côtés des grands favoris, après une jolie place de 16e au classement général 2014. La détermination est sans aucun doute la meilleure arme pour se faire une place au sommet !
Ils ont dit :
Tolga Ekrem Pamir, Un jour, un homme, un arbre
« Le circuit Figaro est le plus pointu en terme de stratégie, de navigation, de tactique, de gestion du bonhomme. La pire chose qui puisse m’arriver, c’est de m’améliorer ! La première victoire, c’est déjà d’être ici à Bordeaux. Je me suis entraîné au Centre d’entraînement de la Grande-Motte aux côtés de Xavier Macaire et Gwen Gbick. C’était super sympa ! Je commence à avoir quelques repères maintenant sur le bateau. L’objectif, c’est d’acquérir de l’expérience, de finir la course proprement et donner le maximum de moi-même car c’est un challenge personnel, je ne suis pas un pur régatier ».
Robin Elsey, Artemis 43
« J’étais préparateur l’an dernier sur La Solitaire du Figaro, et du coup j’ai pu découvrir l’ambiance. Cela m’a conforté dans mon choix de participer à cette course. J’aime naviguer, j’ai déjà régaté en double Angleterre sur Figaro. Après ma préparation à Lorient cet hiver, je pense mieux me connaître et je gère parfaitement mon sommeil : 12 minutes pas plus ! Mon objectif premier, c’est de prendre du plaisir, et avec le plaisir, le résultat viendra… ».
Isabelle Joschke, Generali – Horizon Mixité
« Je trouve ça vraiment très bien que les Britanniques débarquent en nombre sur le circuit, ils ont une telle culture de la navigation et de la voile, qu’on a tous beaucoup de choses à apprendre d’eux. L’Allemagne n’a encore jamais eu beaucoup de représentant sur cette épreuve, qui reste une course d’expérience. J’ai la chance d’avoir un partenaire qui m’accompagne pour deux ans et j’ai profité de ne pas avoir à chercher de budget cet hiver pour vraiment bien me préparer. Je me suis défoncée, les dés sont jetés. C’est ma 7è participation et après un résultat encourageant l’année dernière (16è, ndlr), j’espère me rapprocher le plus possible du top ten… Et plus si affinités ! »
Mot du jour : baptêmes
Le mot du jour se conjugue au pluriel ce jeudi sur le village de la course, installé sur les quais du port de la Lune. Cet après-midi, Matthew Clarkin, le capitaine de l’équipe de rugby Bordeaux Bègles a cassé, d’une main ferme, la première bouteille de champagne à l’étrave de Bordeaux Terre Atlantique mené par Clément Salzes. Plus tard, en début de soirée, ce sera au tour de Xavier Macaire (Skipper Hérault) de rééditer au chapitre du baptême et de perpétuer cette tradition porte bonheur qui vise, pour un nouveau capitaine, à s’attirer la grâce des dieux de la mer et du vent. Le Turc Tolga Ekrem Pamir a en effet demandé à son concurrent et partenaire d’entraînement à la Grande Motte d’être le parrain de son monotype « Un jour, un homme, un arbre » à la barre duquel il s’engagera, dimanche, sur sa toute première Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire.
Le chiffre du jour : 461
Suite au briefing de ce matin, le directeur de course, Gilles Chiorri, a pu confirmer, au regard des dernières prévisions météo, que le premier acte entre Pauillac sur l’estuaire de la Garonne et Sanxenxo, sera long de 461 milles (853,77 km). Cette étape, la plus courte de cette édition 2015, ne s’en révèle pas moins complète, et parsemée de pièges et d’embûches. Après un petit parcours au gré des caprices du fleuve pour rejoindre la pointe de Graves, la flotte de La Solitaire du Figaro-Eric Bompard cachemire entamera sa descente du golfe de Gascogne pour parer le cap Finisterre et rejoindre ensuite la ligne d’arrivée mouillée au large de la capitale touristique de la Galice, sur les eaux de la ria de Pontevedra.
L’équipe de France de Voile Olympique demain à Bordeaux !
14 membres de l’équipe de France de Voile Olympique feront le déplacement au siège de la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique à Bordeaux pour une présentation officielle en présence de son skipper, Armel Le Cléac’h. Une occasion rêvée pour tous de venir sur le village de Bordeaux fête le fleuve et de La Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire pour une présentation et une rencontre avec les visiteurs !