Des changements super intéressants !
Créé en 1978 par Bernard Decré, le Tour de France à la Voile rassemble à la fois des équipages amateurs et professionnels. S’il a beaucoup évolué depuis son origine, il se dispute aujourd’hui en Diam 24 et appartient, depuis 2012, au groupe Amaury Sport Organisation qui a clairement affiché son ambition : « faire de l’épreuve une grande fête de toute la voile. Comme le Tour de France est une grande fête du cyclisme. » Pas étonnant, donc que les meilleurs navigateurs français, parmi lesquels Erwan Tabarly, aient choisi de l’intégrer à leur programme sportif. A la veille de la conférence de presse programmée à J-1 mois de la 37e édition par les organisateurs de l’épreuve, au Parc Nautique de L’île Monsieur, à Paris, le skipper d’Armor Lux – Comptoir de la Mer nous en dit un peu plus sur ses motivations et ses ambitions, évoque le plateau puis le bateau, et revient également ses souvenirs de la course à laquelle il a participé quatre fois, à l’époque où elle se disputait en Mumm30.
Le format du nouveau Tour de France à la Voile
Tous les nouveaux changements sont intéressants puisque nous allons régater sur des bateaux plus funs, plus spectaculaires et au plus près du public. Nous allons pouvoir enchaîner jusqu’à six ou sept courses de 20 à 30 minutes par jour. Ce sera donc intense, avec beaucoup de manœuvres. Cela s’apparentera clairement à des sprints. Par conséquent, il faudra être devant tout de suite et ne pas se dire que l’on pourra se refaire dans la durée car ce sera globalement difficile. Le côté « spectacle », souhaité par les organisateurs, va être assez sympa pour nous car il va rajouter un peu d’adrénaline sur les départs et aux passages de bouées. Le Diam 24 est un bateau rapide et comme c’est un trimaran, il est aussi assez volage ce qui demande un peu de dextérité, surtout lors de régates au contact. Le fait d’alterner des petits parcours construits avec des côtiers me plait également beaucoup. Sur les premiers, c’est essentiellement la tactique qui prime tandis que sur les seconds, il y a un peu de nav’ à faire car il faut gérer d’avantage les courants et les effets de site, puis s’appliquer à la conduite du bateau. Les deux sont sympas. En ce qui me concerne, je prends énormément de plaisir à courir en multicoque. C’est vraiment excitant de réussir à maîtriser ces petits engins et d’essayer de les faire avancer le plus vite possible.
Les villes étapes
Neuf actes entre Dunkerque et Nice, via Fécamp, Pornichet, Roscoff, Les Sables d’Olonne, Roses, Gruissan et Marseille : ça s’annonce sympa ! Les villes étapes en Atlantique, je les connais toutes. J’ai aussi déjà fait escale à Gruissan, Marseille et Nice, que ce soit en Figaro Bénéteau ou en Mumm 30, en revanche, je ne connais pas la ville Espagnole inscrite au programme de la course. Je suis content d’aller découvrir de nouveaux plans d’eau. Tous vont offrir des conditions de navigations très variées, forcément, ce n’est pas pour me déplaire.
Les souvenirs du TFV
J’y ai participé quatre fois, entre 2000 et 2005. Trois fois sur Région Ile-de-France et une fois sur le bateau Thalès, mais à chaque fois uniquement sur deux ou trois étapes. Mon meilleur souvenir reste la 9e étape du TDF 2004, dont l’arrivée était jugée à Locmiquélic, sur les terres de Jimmy Pahun, le skipper du Mumm30 parisien qui, forcément était heureux d’arriver en vainqueur chez lui. Moi j’officiais à la nav’ et nous avions vraiment fait une belle course dans le Four et le Raz de Sein… Ca avait vraiment était bien.
Les objectifs sur cette 37e édition
C’est toujours difficile de se fixer de réels objectifs dans une nouvelle série, mais le fait est qu’il faut en avoir. Aujourd’hui, nous sommes évidemment moins dans l’incertitude qu’en début de saison. Nous savons que deux ou trois grosses équipes sont un peu au dessus du lot, mais d’un Grand Prix à l’autre, nous pouvons voir que tous les équipages progressent et que le niveau monte. En conséquence, finir dans les dix premiers, ce serait satisfaisant pour nous.
Le plateau
Comme je l’ai dit, il y a deux-trois équipes qui dominent depuis le début de la saison, et ces dernières semaines, d’autres ont fait de gros bonds en avant. Néanmoins, cela reste assez ouvert. Rien ne va rester figé, c’est certain. Nous ferons des bonnes journées et des moins bonnes. Les autres aussi. Pour l’instant, il n’y a vraiment que Groupama, Spindrift et Combiwest qui parviennent à vraiment être réguliers. La constance sera l’une des clés de la réussite sur le Tour de France. Il faudra réussir à être bon dans les changements d’équipage. Pour l’instant, à bord d’Armor Lux – Comptoir de la Mer, nous avons des configurations dans lesquelles nous nous sommes bien entraînés et qui fonctionnent bien. Nous allons devoir en avoir d’autres aussi bien rôdés pour être vraiment performants. Nous devons mettre cela en place rapidement.
Le programme d’ici au coup d’envoi de la course, le 3 juillet prochain
Mon Diam 24 doit être livré demain. Je suis content de recevoir enfin mon bateau, tout sera plus simple et cela va nous nous permettre de naviguer plus sereinement. Cela étant dit, je vais avoir pas mal de préparation à faire dans les prochains jours afin d’être au point lors de la Normandy Sailing Week, qui aura lieu entre le 10 et le 14 juin prochain, au Havre. Ce sera alors la dernière course avant le Tour de France à la Voile. Dans la foulée, je ferai une petite pause avec le multi pour m’entraîner en 60’ IMOCA avec Armel Le Cleac’h, sur Banque Populaire VIII durant quinze jours, avant de rejoindre Dunkerque d’où sera donné le coup d’envoi du TDF.