Depuis plusieurs semaines déjà, quelques indices filtrent concernant l’identité du co-skipper de Lionel Lemonchois à bord du Maxi80 Prince de Bretagne pour la prochaine édition de la Transat Jacques Vabre dont le départ sera donné le 25 octobre prochain. Ce que l’on sait, c’est qu’il est breton, chausse du 43, mesure 1,72m, a des yeux bleus-verts et qu’il est tombé dedans lorsqu’il était tout petit. Jusque là, pas facile de faire des pronostiques. Mais quand on ajoute que le marin en question a régaté au plus haut niveau en Figaro, en ORMA, en IMOCA puis en MOD70, et qu’il affiche au compteur trois participations au Vendée Globe et à la Route du Rhum, et sept à la Route du Café, là il n’a pas plus d’ambiguïté possible : c’est de Roland Jourdain, alias Bilou, dont on parle. Autant dire qu’ensemble, les deux hommes ont un maximum de chances de faire des étincelles.

Leurs points communs ?

Une même vision de leur sport et un palmarès impressionnant – ils sont, entre autres, tous les deux doubles vainqueurs de la Route du Rhum en 2006 et 2010, le premier en ORMA puis en Multi50, et le second en IMOCA.

Leur objectif ?

Performer sur les 5 400 milles du parcours entre Le Havre et Itajaí, et monter sur le podium de la course. Une course qu’ils connaissent bien puisqu’à eux deux ils comptabilisent onze participations et trois victoires, rien de moins !

Leur rencontre ne date pas d’hier, pourtant, jusqu’ici, Lionel Lemonchois et Roland Jourdain n’ont encore jamais navigué ensemble. « Nous nous sommes connus dans les années 90, au début des Figaro Bénéteau. Nous nous sommes côtoyés régulièrement sur ce circuit des monotypes, courant notamment plusieurs Transat AG2R l’un contre l’autre, mais jusqu’à présent, nous n’avons été que des adversaires », commente le skipper de Prince de Bretagne qui souhaitait un co-équipier doté d’une personnalité et de valeurs en phase avec les siennes. « Je cherchais quelqu’un avec qui j’avais réellement envie de courir en double. J’apprécie Bilou pour sa bonne humeur. Il est profondément humain et ce qui ne gâche rien, c’est qu’il a des compétences toutes aussi grandes que son expérience. Partir avec lui sur cette 12 e édition de la Transat Jacques Vabre m’est paru totalement évident », détaille Lionel Lemonchois. « Il sait parfaitement comment ça marche. Je sais que je peux avoir entièrement confiance en lui et c’est un paramètre primordial lorsque l’on s’attaque à une transatlantique en double, qui plus est sur un maxi multicoque », ajoute le Normand, peu avare de compliments concernant Roland  Jourdain, chose que le Finistérien lui rend bien.

Respect mutuel du marin et de l’homme

« Je suis respectueux de son parcours et j’aime le bonhomme. Il est à la fois simple, concret et sain. J’aime les gens comme ça. De plus, il possède une grosse expérience. C’est un gars qui a baroudé sur plein de supports différents et qui a toujours joliment rebondi dans sa carrière. Car ce n’est pas tout d’être bon, il faut aussi savoir le rester », déclare celui que l’on surnomme Bilou, visiblement ravi d’entamer cette nouvelle aventure en tandem à bord du Maxi80 rouge et gris, mais aussi de porter les couleurs des producteurs bretons pour l’occasion. « J’en ai rencontré plusieurs d’entre eux à l’occasion de la Route des Princes 2013, une course que j’ai vraiment appréciée. Lorsque Lionel Lemonchois m’a contacté, j’étais en recherche de financement pour le Vendée Globe. J’étais en plein questionnement. Je n’ai pas hésité une seconde et j’espère que je vais, moi aussi, lui apporter des choses. Je vais tout faire pour, en tous cas », précise le marin qui s’investit d’ores et déjà à 100% pour la réussite de ce projet et qui a à cœur de faire le mieux possible entre la France et le Brésil, à l’automne prochain.

Sans complexe et avec l’envie de se faire plaisir

« Ce n’est jamais facile de s’aligner au départ d’une grande course en visant la victoire. Nous savons qu’il y aura une concurrence farouche avec les voisins, mais Lionel Lemonchois et le bateau se connaissent parfaitement bien, ce qui est un vrai atout, même si certains ont des machines plus grandes et plus récentes. Nous devons y aller sans complexe et avec l’envie de nous faire plaisir », termine Roland Jourdain qui multiplie, actuellement, autant que possibles les sorties en mer sur les gros multicoques afin de reprendre les réflexes des « bateaux qui gîtent et qui vont vite », comme il dit. Mais très bientôt, c’est à bord du Maxi80 Prince de Bretagne qu’il va pouvoir prendre ses marques, la mise à l’eau de ce dernier étant programmée début juin.

Pour les producteurs de Prince de Bretagne la proposition de Lionel Lemonchois d’embarquer Roland Jourdain a été accueillie avec confiance et enthousiasme. « Nous sommes très heureux que Roland Jourdain nous rejoigne de cette aventure, c’est un marin de talent que nous apprécions beaucoup. Nous le connaissons bien, il nous connaît également. C’est un homme simple, vrai et efficace, on est à l’aise avec lui. Il est attachant et bon communiquant, son palmarès en dit long sur ses compétences et nous sommes persuadés qu’il formera, avec Lionel  Lemonchois, un beau binôme bien complémentaire », affirme Joseph Rousseau, président du Cerafel.

Leurs participations à la Transat Jacques Vabre

Lionel Lemonchois

• 2003 : 8e en ORMA sur Gitana 10 avec Marc Guillemot
• 2005 : 1er en ORMA sur Banque Populaire avec Pascal Bidégorry
• 2007 : 2e en ORMA sur Gitana 11 avec Yann Guichard
• 2011 : Abandon suite à une avarie, en Multi50 sur Prince de Bretagne avec Matthieu Souben

Roland Jourdain

• 1995 : 1er en Multicoque sur Région Haute Normandie avec Paul Vatine
• 1997 : 4e en ORMA sur Banque Populaire avec Francis Joyon
• 1999 : 4e en IMOCA avec Jean Le Cam sur Sill Entreprise
• 2001 : 1er en IMOCA avec Gaël Le Cleac’h sur Sill Plein Fruit
• 2003 : 2 en IMOCA avec Alex Thomson sur Sill
• 2005 : 2e en IMOCA avec Ellen MacArthur sur Sill & Véolia
• 2009 : 6e en IMOCA avec Jean-Luc Nélias sur Véolia Environnement